Le cerveau est un organe (et non pas un muscle !) totalement impressionnant. Il contient autant de neurones que d’étoiles dans notre galaxie (85 à 100 milliards), ne ressent pas la douleur et peut traiter une information complexe en quelques secondes seulement. Autant d’infos complètement ouf sur le cerveau qui nous montrent, une fois de plus, combien ce truc est badass. C’est aussi et surtout une chose pleine de mystère, qui contrôle clairement nos vies. Qui dicte nos choix. D’ailleurs, ça se passe comment, là-haut, quand on doit prendre une décision ?

"L'effet de halo" ou comment sont guidés nos choix sociaux

« L’effet de halo » correspond à la première impression que quelqu’un nous fait, et détermine dans notre cerveau, notre lecture de ses qualités et défauts. Certaines études menées dans le monde de l’entreprise montrent que, à l’occasion d’entretiens d’embauche, un recruteur est influencé par le premier effet qu’il a du candidat. S’il est séduit dès le départ, il ne retiendra que le positif. À l’inverse, s’il est sceptique d’entrée de jeu, il retiendra principalement ses défauts, et son choix sera rapidement orienté vers le premier personnage.

Entre 3 propositions, notre cerveau ira toujours vers celle qui fait un "consensus"

Prenons l’exemple d’un abonnement à n’importe quel magazine. L’offre A vous coûte 10 € par mois, mais vous engage sur 2 ans. La B vous coûte le double, mais ne vous engage que sur une année. La C vous coûte 13 € sur 14 mois. Vous prendrez la C, puisqu’elle réduit la dissonance, et possède les avantages des deux autres (un prix raisonnable, et un engagement relativement court). Cela répond au « paradoxe de l’âne de Buridan », un animal qui serait mort de soif et de faim, entre son seau d’eau et de nourriture, n’ayant pas su décider par lequel commencer. Un troisième sceau, contenant un peu des deux, lui aurait permis de faire un choix.

"Le piège de l'ancrage" guide nos décisions

On vous a déjà répété que « la première impression est toujours la bonne ». C’est faux. Mais c’est ce que vous pensez, et ce qui fait que vous allez plus facilement vous raccrocher à votre première idée/impression pour faire un choix. C’est le biais d’ancrage. Il se manifeste de manière particulièrement forte avec les chiffres : il se fixe sur une valeur et n’en bouge plus. Lorsque vous demandez une augmentation, votre supérieur ancrera dans son esprit le premier montant annoncé. Après cela, il sera bien compliqué d’espérer obtenir un peu plus.

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Il n'a pas souffert, promis

... Tout comme le "biais de disponibilité"

Aussi appelé « heuristique de disponibilité », c’est la tendance à privilégier les informations directement disponibles à notre mémoire pour faire un choix. Les personnes ne cherchent pas de nouvelles informations pour éclairer la question sous un autre jour, ni à trouver quelconque objectivité : le choix est guidé par leurs émotions, leurs souvenirs et leurs remémorations. Ces derniers sont renforcés par la proximité avec la source, au détriment de données statistiques plus lointaines. Par exemple, si vous recroisez votre vieil ami d’enfance et qu’il vous demande de faire passer son CV à votre employeur, vous choisirez probablement de le faire sans vous poser de question.

(Source)

Choisir un nombre dans l'infinité des nombres existants, quel est le truc des mentalistes ?

Comment font les mentalistes pour toujours trouver le chiffre auquel vous pensez, alors que le choix est infini ? Eh bien, comme dans un tour de magie, il y a truc ! Votre cerveau ne « choisit » pas vraiment : le mentaliste vous fait faire une série de calculs qui, à la fin, débouche sur un seul et uniquement résultat : le chiffre 9, et ce, qu’importe votre nombre de départ. Vous avez l’impression d’avoir fait un choix, mais finalement… Pas vraiment.

Je vous montre : choisissez un nombre strictement au hasard (239, pour ma part). Multipliez-le par 10 (2390). À l’aide de votre calculatrice, soustrayez ce nombre à celui de départ (2390-239 = 2151). Enfin, additionnez tous les chiffres entre eux, et vous obtiendrez un 9 ! (2+1+5+1 = 9).

Statistiquement, une personne à qui on demande de choisir un chiffre entre 1 et 10 choisira plus souvent le 7

Le plus souvent, les gens choisissent le « 7 ». Chacun y va de son explication sur la raison. Pendant un temps, on a cru que cela pouvait s’expliquer par le fait que le « 7 » n’a pas de propriété mathématique particulière, mais, en 2006, Jean-Paul Delahaye, mathématicien et professeur au Laboratoire d’informatique fondamentale de Lille (université de Lille), expliquait que cela n’était « valable qu’en Europe ou aux Etats-Unis. D’autres pays “préfèrent” le 2, le 3… C’est donc un biais culturel ». Pour certains, la raison est simple : le 7 est sacré dans plusieurs religions, souvent considéré comme chiffre porte-bonheur. D’autres pensent que c’est par ce que le « 7 » est le plus haut nombre premier impair de la liste. En anglais, il est parfois considéré que le choix se porte sur lui car « seven » est le seul chiffre à deux syllabes… Oui, les hypothèses d’explications vont bon train ! Toujours est-il que, c’est souvent ce chiffre qui l’emporte sur ses 9 autres camarades.

(Source)

En réalité, notre cerveau prend une décision 10 secondes environ avant qu'on s'en rende compte

Selon une étude menée par des chercheurs de l’University of New South Wales en 2019, lorsque nous faisons un choix, notre cerveau l’avait déjà fait plusieurs secondes avant nous, sans que nous en soyons conscients. En 2008 déjà, des travaux avaient montré qu’il était possible de prédire des décisions motrices à l’avance, en constatant une activité dans le cortex pré-frontal et pariétal quelques secondes avant que les cobayes n’aient conscience de leurs décisions.

Un organe fort, et pourtant, si facilement influençable… Même la bouffe est capable de manipuler votre cerveau !

Source :Le Temps, Meta de choc