Un jeu séduisant, des joueurs qui se révèlent tous les ans, un entraîneur qui a accompagné et construit l'Histoire du club : Lorient a tout pour avoir un destin à la auxerroise, c'est-à-dire un titre de champion de France qui couronnera des décennies de travail sérieux. Mais cela ne se produira pas. En tout cas, pas dans l'immédiat. Il y a au moins 10 excellentes raisons de croire que le FCL n'est pas prêt à s'extraire du ventre mou de notre belle Ligue 1.
- Des couleurs improbables : quand le monde entier scande des "Allez les Rouges" ou "Allez les Bleus" (bon... un peu moins depuis quelques temps), à Lorient, on choisit un orange improbable. Seuls les Morbihannais savent ce qu'est le "tango". Et encore pas tous, la plupart pensent que c'est de la bière avec de la grenadine.
- Un surnom peu vendeur : autre aberration marketing : quand les supermarchés optent pour l'étiquette "colin" ou "saumon blanc", le FCL reste fidèle au terme "Merlu". En même temps, "les saumons blancs orange improbables" risque de perdre le supporter...
- Un stade peu accueillant : croyez-le ou non, mais le stade du Moustoir, reliquat de la période qui voyait le FCL faire le yoyo entre la deuxième et la troisième division, n'a pas été retenu pour l'Euro 2016. Le Stade de la Route de Lorient non plus, c'est bien la preuve qu'il y a un complot anti-breton.
- Des bons de sorties un peu trop réguliers : régulièrement, Lorient sort de derrière les fagots un buteur éblouissant : Koné, Gignac (si, si) et aujourd'hui Gameiro. Tant que ces joueurs, révélés sous le maillot tango, trouveront l'herbe de Toulouse ou de Nice plus verte qu'à Lorient, il ne faudra pas nourrir trop d'ambition.
- Une absence de rivalité forte : dans la géopolitique bretonne, Guingamp a su se faire haïr de Rennes et de Brest, Rennes entretient une rivalité avec Nantes, et pour Lorient l'ouvrière, il ne reste que Vannes la bourgeoise à détester. Manque de bol, le VOC vient de tomber en National. Lorient ne sentira jamais l'odeur piquante du derby.
- Une stratégie de gagne-petit : les grosses équipes du championnat programment leur préparation physique pour être à bloc en février ou mars. Lorient se débrouille pour être sauvé à cette période en commençant la saison en boulet de canon. Ce n'est pas avec l' "objectif maintien" qu'on devient champion.
- Une préparation trop scientifique : Christian Gourcuff est connu pour développer et utiliser des logiciels de simulation pour tester ses tactiques sur sa bécane. Pour pleinement comprendre la stratégie du coach, il faut un diplôme d'ingénieur, chose de plus en plus rare en Ligue 1.
- Un risque de débordement : le Festival Interceltique enregistre la deuxième consommation de bière en Europe derrière la Fête de la Bière à Munich. Avec un titre de champion, les Lorientais pourraient passer premiers. Ce n'est souhaitable pour personne. Les autorités devraient donc s'assurer que cela ne se produise pas. C'est donc bien pour une raison d'Etat que Lorient ne sera jamais champion.
- Un président trop discret : ca coûterait quoi, de temps à autre, de faire quelques sorties du genre "Les Vannetais jouent la Ligue 1 à la Playstation" ou "Gilardino est un joueur qui intéresse le FC Lorient"... C'est trop demander, vraiment?
- Un club low-cost : quand on propose le but le moins cher de Ligue 1, il est difficile de passer pour un club prestigieux. Qui voudrait d'un Champion en soldes? Sans "FCL Land" ou investisseurs qataris ? Soyons sérieux...
- (Bonus) Si on était champion en jouant bien, ça se saurait : Arsenal en est la preuve, le beau jeu c'est bien mais ça ne ramène pas de titres. Jusqu'à ce que Lille foute notre théorie par terre...
Et vous, prêts à mettre une petite pièce sur un titre des Merlus la saison prochaine?