Qu’est-ce qu’un plan-séquence ? C’est un plan tourné d’un seul jet, sans changement de caméra ni retouche au montage. En gros, c’est un plan sans triche. Il est assez peu utilisé au cinéma en raison de sa difficulté technique, mais les quelques réalisateurs qui s’y sont essayé ont obtenu des effets intéressants et surprenants. Ou bien très ennuyeux. Jugez par vous-même, nous avons listé les dix plus célèbres.

  1. La corde (Alfred Hitchcock, 1948) : un plan unique de 80 minutes ? Fake. En réalité, ce sont huit plans de dix minutes chacun qui ont été raccordés habilement par des gros plans. Encore une fois, le grand maître montre que "tu peux pas test".

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  2. La soif du mal (Orson Welles, 1958) : les vieux de la vieille s’en servaient déjà : avec les limites techniques que l’on sait, force est de constater que l’effet de grue au-dessus de la voiture envoie du pâté et des cornichons. Orson Welles n'est pas considéré comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire pour rien.
  3. Week-End (Jean-Luc Godard, 1967) : sept minutes de supplice pour les oreilles (ça vous rappellera les retours de vacances tiens), mais la chute décape. Ames sensibles s'abstenir.
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    Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

  5. The Shining (Stanley Kubrick, 1980) : une nouvelle de Stephen King, un réalisateur perfectionniste, très au fait des nouvelles technologies... Et voici le plan "pipi-culotte" le plus célèbre du cinéma qui donne envie de dire au petit de ne pas descendre de son vélo, surtout pas.

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  6. Boogie Nights (Paul-Thomas Anderson, 1997) : grand adepte du plan séquence, "PTA" entame son film avec cette longue prise de trois minutes. Et si un figurant éternue, on recommence ?
  7. Magnolia (Paul-Thomas Anderson, 1999) : si vous vous demandez encore en quoi cela peut-être difficile ou intéressant de réaliser un plan-séquence, admirez le travail de pro, ça vous fera peut-être réfléchir. Et ça vous donnera des idées pour un prochain film de famille un peu original.
  8. Panic Room (David Fincher, 2001) : le véritable mystère de Panic Room est de savoir comment la caméra a pu passer à travers l'anse de la tasse et la serrure. Sinon pour le reste du film, on est beaucoup plus mitigé.
  9. Kill Bill (Quentin Tarantino, 2003) : le cinéaste est un fervent adepte du plan séquence, qu’on retrouve dans la plupart de ses films. Pour celui-ci, on suit même Uma dans les toilettes. Le plan séquence a parfois du bon.
  10. Elephant (Gus Van Sant, 2003) : on aurait pu mettre tout le film ou presque, tellement Gus semble faire une fixette sur le plan-séquence. On se tape des kilomètres de couloir pour suivre nos deux adolescents en pleine perdition, mais cette scène est particulièrement réussie.
  11. Snake Eyes (Brian de Palma, 1998) : un plan séquence de 13 minutes pour commencer le film, qui dit mieux ? Certes c'est un faux plan séquence ayant nécessité quelques raccords, mais tout de même. La version proposée ici est en espagnol, mais ça ne change pas le mouvement de caméra.

On aurait aussi pu citer "Old Boy" de Chan-Wook Park, "Les Sentiers de la Gloire" de Kubrick, "Irréversible" de Gaspard Noé, "Pulp Fiction", "Jackie Brown" ou "Boulevard de la mort" de Tarantino, "les Fils de l'Homme" de Cuaron, un peu de Scorcese... Et vous, quels sont les plans séquences qui vous ont marqué ?

Sources : Wikipedia , Première,Reddotphotvideo, Cineloi