Bien sûr les sélectionnés des 32 équipes de ce mondial sont tous de grands joueurs. Si, si, ou presque. Mais pendant cette coupe du monde certains devraient briller plus que d'autres. D'abord parce qu'ils aiment ça, et aussi parce qu'ils en ont besoin, pensant avoir atteint un statut supérieur à celui du joueur lambda. Ils réclament une certaine attention, et si on ne leur offre pas, ils la prennent, oubliant parfois qu'ils ont été des gamins qui rêvaient simplement de faire du football leur métier. On les aime ou on les déteste, mais ceux là ils ont un petit truc en plus à l'approche de cette coupe du monde qui focalisera le regard.
- Cristiano Ronaldo, Portugal : Il est bon et il le sait, un peu trop. Légèrement obnubilé par son corps ("Dans 4 ou 5 jours, je serai à nouveau beau" déclare-t-il après un coup au visage) et ses abdos, le jeune homme promène son melon sur les plus grands terrains d'Europe. Il change de femme, enfin de faire valoir, toutes les semaines et fait la tronche quand il partage la couverture de Vanity Fair en caleçon avec Drogba. C'est vrai quoi, on ne partage pas son image. La dernière pub de Nike dont il est l'une des stars ne devrait pas arranger son affaire. S'il fait autant de passes qu'il se tartine le crâne de kilos de gel, il devrait faire une grande coupe du monde.
- Robinho, Brésil : Talentueux le toujours jeune Robinho, personne n’en doute. Instable aussi. Pour demander à être transférer, ce qu’il fait régulièrement, Robinho enlève simplement son pouce de sa bouche, manière dont il fête ses buts. Et quand il retourne à Santos après un échec couteux à City, il est présenté à tout son peuple en hélicoptère. Simple le robi. A deux doigts d’oublier que des joueurs de son calibre, le Brésil en sort tous les 2 ans.
- Samuel Eto'o, Cameroun : Trop d’égo Eto’o ? Guardiola qui l’a transféré alors qu’il était l’un des meilleurs buteurs de l’histoire du barça le pense aussi en tout cas. Samuel parle souvent, et il aime ça. Quand il arrive à Milan, il déclare ne pas vouloir être comparé à Ibrahimovic, parce que ses résultats parlent pour lui (ce qui n’est pas complètement faux non plus). Et quand Milla se permet de critiquer sa carrière internationale, il menace de quitter la sélection parce qu’on ne critique pas Samuel comme ça. C’est son côté Alain Delon.
- Mark Van Bommel, Pays Bas : Le chouchou des chirurgiens du sport par le nombre de clients qu’ils leur envoient. Celui qui mettra le coude là où les autres mettront la tête, qui mettra le premier coup du match pour bien montrer quand on n’est pas là pour déconner, qui pense que le moule qui fabriquait des joueurs comme lui est cassé. La version batave de Roy Keane.
- Didier Drogba, Côte d'Ivoire : On l'aime bien le monsieur plus, mais difficile de nier son côté théâtral. Quand Didier est touché, il rejoue l'affiche de Platoon avec les bras en l'air, quand il est mécontent d’une décision arbitrale, c'est une "fucking disgrace" en pointant la caméra et le monde entier. Drogba a besoin de briller, assez pour faire la Une d’un grand magazine en calbut avec Ronaldo. Il n’aurait pas pu être autre chose que buteur. Ou catcheur.
- Diego Maradona, Argentine : Ok ce n'est pas/plus un joueur, mais comment passer à côté de ce monstre ? Monstrueux par sa capacité à faire gagner un match tout seul quand il était plus svelte, il a toujours clamé haut et fort qu’il était différent et souhaitait que ça se sache. En justifiant sa plus célèbre main par une intervention divine, en arrivant dopé à sa dernière coupe du monde, en invitant tous les journalistes à venir jouer avec ses parties génitales quand il qualifie l’albiceleste pour le mondial. On se refait pas Diego.
- Cuauhtemoc Blanco, Mexique : L’attaquant de 37 ans revient à sa troisième coupe du monde après une brouille en 2006, regrettant simplement que le sélectionneur de l’époque « n’ait pas eu les couilles de le choisir dans l’équipe ». Présentateur télé au Mexique comme le roi Diego en son temps, il célèbre chacun de ses buts d’une manière étrange, prenant parfois « simplement » la pose d’un empereur aztèque, rien que ça. Attachant, mais un brin félé.
- William Gallas, France : Parce qu’il fallait bien un français dans cette liste. Et si on écoute ses coéquipiers, Gallas ne se fait prier question égoïsme. On savait qu’il avait eu quelques mots dans le vestiaire de Chelsea, qu’une partie de l’équipe d’Arsenal ne lui adresse plus la parole (dixit Nasri), que certaines déclarations dans son autobiographie lui ont côuté le capitanat des Gunners. Il semble faire savoir en ce moment que perdre celui de l’équipe de France ne lui a pas vraiment fait plaisir. Réaction de gagneur, ou de diva ?
- Raymond Domenech, France : Au début on était content qu’il soit différent, qu’il dise enfin quelque chose. Et puis maintenant, en commençant toutes ses phrases par « ça, on le savait » (le « on » étant lui) et en évitant systématiquement toutes les questions de foot, il a attiré tous les griefs de l’équipe de France sur lui. Une tactique choisie pour protéger ses joueurs « à la Mourinho » ? Dans les 2 cas une bonne dose de « détestez-moi, mais moi je m’aime ». Sauf qu’il y en a un des deux qui gagne.
- ...: Et vous, votre dixième égo surdimensionné de la coupe du monde, ça serait qui ?