Être serveur/serveuse, c’est bien plus qu’un métier. C’est partager avec des copains de galère, les clients relous, les verres cassés, les 8000 mojitos/jour et la fatigue qui va avec tout ça. Mais barman c’est loin d’être un métier facile… On vous en livre les petites pépites du quotidien.
Quand tu entends pour la 89e fois de la journée "et bien chargé hein !"
Étrangement, le client s’imagine qu’il suffit de demander comme un gros lourdaud pour avoir une double dose gratos. Eh bien figure-toi que pas du tout mon ami, pour avoir une double dose il faut être sympa toute la soirée, poli, attendre son tour et SURTOUT SURTOUT ne pas demander.
Quand ce mignon petit couple décide de s'installer sur une table pour huit
Il y avait pourtant une table pour deux juste à côté, mais non, il semblerait que ces deux personnes aient de gros soucis au niveau de tout ce qui est champ de vision.
Quand un groupe de 15 décide de payer séparément
Non parce que tu comprends il y en a qui ont pris des cocktails plus chers que d’autres, donc ça serait pas juste de tout simplement diviser la note, non c’est mieux de demander au barman de nous apporter une calculatrice et de bien le faire souffrir comme il faut. Notez que ces gens ont généralement tous un moyen de paiement différent. « Vous prenez les chèques cadeaux ? »
Quand on continue de t'inviter aux soirées le vendredi soir
Tes potes savent que tu bosses tous les vendredis soirs, mais ils continuent de t’inviter aux events Facebook (oui en plus ces gros nazes font encore des events Facebook). Il s’agit sans doute là d’une bonne intention, mais en vrai ils ne font qu’enfoncer le couteau dans la plaie très très profondément (et jusqu’à ce que tes viscères ressortent).
Quand les clients confondent pourboire et opération pièces rouges
On leur a dit de laisser un pourboire alors il laisse un pourboire, mais 2 centimes d’euros sérieusement ? Ce n’est pas bien de faire ça les copains.
Quand on te demande la carte des cocktails puis 1/2 heures plus tard : "Deux pintes s'il vous plait"
Le classique. Ils hésitent, ils se disent qu’ils ont envie de varier les plaisirs, qu’un cocktail ça change, et puis finalement ils réalisent que la pinte c’est quand même moins cher que la piña et que de toute façon la piña c’est pas bon. On ne peut pas vraiment leur en vouloir, mais ça n’en est pas moins un tout petit peu irritant.
Quand les gens n'ont clairement pas l'air de comprendre ce que signifie la phrase "ON FERME"
Comme te l’a appris ton chef ton premier jour, tu préviens généralement bien en avance pour que les gens aient le temps de se faire à l’idée, mais non, rien n’y fait : il y a toujours un groupe de 5 pelés qui ne veulent pas lâcher leur table. Toi tu veux juste aller dormir, reposer tes petites gambettes, mais ça ils sembleraient qu’ils s’en cognent sévère.
Quand ton collègue pète une bouteille derrière le bar
Et maintenant on nettoie.
Quand ton foie commence à prendre très très cher
Oui, parce que globalement le barman ne travaille pas sobre. Tu picoles un peu pendant, tu picoles un peu après parce qu’il faut bien prendre l’apéro après le boulot, et tu picoles un peu quand tu ne bosses pas parce que le reste du temps tu bosses. En clair, tu es sobre un jour par semaine et ton médecin traitant n’est pas hyper content.
"Et sinon on peut changer la musique ?"
Ton meilleur pote de la soirée, celui qui référerait que l’on mette la Compagnie Créole plutôt que les Queens of the Stone Age parce que « c’est plus festif tu comprends ». Oui tu comprends, et lui va rapidement comprendre que s’il veut faire sa playlist, il fait sa petite sauterie chez lui. Cordialement.
Alors, la prochaine fois on est poli et on laisse un pourboire merci.