Alors c’est vrai, moi le premier je vais me permettre de gueuler à en perdre la voix contre des producteurs attirés uniquement par le fric qui, pour s’assurer de remplir leurs poches préfèrent salement ruiner certaines des BD les plus iconiques de notre enfance ou des Graphic Novels qu’on adore alors qu’il y a des tas de scénarios originaux qui sont chaque année laissés sur le carreau. Cette phrase de connard ayant été dite en préambule je vous propose de voir certaines des fois où l’exercice a été réussi et où l’oeuvre de base a été respectée, comme avec les meilleures séries adaptées de comics. Pour plus de joie on va compiler dans ce top de la BD franco-belge, un peu de Manga, du Graphic Novel et même un peu de comics (et on va laisser de côté les films de super-héros parce qu’on en parle déjà beaucoup).
Akira
C’était plutôt compliqué d’adapter cette oeuvre longue et compacte en un film de moins de deux heures, et ça s’est fait au détriment de pas mal de passages il faut l’avouer. Pour autant le manga a littéralement fait rayonner mondialement le genre à une époque où les lecteurs occidentaux grand public n’avaient pas encore ce privilège, et le film a participé grandement à tout ça également. Sans compter que l’animation est magnifique (mais lisez quand même l’oeuvre originale, elle est encore meilleure).
Old Boy
Alors attention, on parle de l’adaptation de Park Chan Wook, pas la version américaine dont il ne faut jamais parler. Le réalisateur a réussi à faire d’une pierre deux coup : non seulement c’était une bonne adaptation mais en plus c’était cinématographiquement grandiose. Deux raisons de voir ce film sans tarder, sans parler du jeu d’acteur, de la musique, et de la mémoire des nombreux poulpes mangés pendant le tournage.
Astérix et Obélix : mission Cléopatre
Alors oui, les puristes de la BD iront jusqu’à dire que c’est probablement le film le moins fidèle à l’univers de la BD et que le premier volet en était plus proche, mais que vous le vouliez ou non ça reste le meilleur. Non seulement il fait honneur au matériau de base mais démontre en plus que l’oeuvre colle impeccablement à l’humour d’Alain Chabat. On n’a jamais fait mieux depuis et c’est probable que ça n’arrive pas.
Watchmen
Considéré par beaucoup comme le meilleur film de Zack Snyder, Watchmen colle à la partition originale assez bien jusqu’au final légèrement changé (mais finalement assez proche dans l’idée). C’est violent, immoral, bien filmé, bien rythmé… Bref, un bel hommage au comics de base que Snyder avait déjà réussi en adaptant limite case par case la BD 300.
Les sentiers de la perdition
Vous pouvez dire ce que vous voulez de Sam Mendes mais cet enfoiré sait faire des films et si on regarde Les sentiers de la perdition on peut indéniablement se dire que c’est une belle adaptation et un excellent film. Faut dire que le matériau de base se prêtait bien au passage à l’écran étant déjà très cinématographique dans son découpage. Puis dedans y’a Tom Hanks qui est sympa avec tout le monde, et rien que pour ça il faut le voir.
A history of Violence
Attention le film porte bien son nom, on n’y voit pas une partie d’échecs d’une heure et demie si vous voyez ce que je veux dire. Comme pour Les sentiers de la perdition, le graphic novel de base était littéralement une invitation à l’adaptation cinématographique tant le scénario et cadrages se prêtaient à une mise en image animée, ce que ce bon vieux David Cronenberg a bien respecté en nous livrant un film très cool.
Persepolis
Après le succès de sa BD, Marjane Satrapi a elle-même décidé de la passer sur grand écran tout en animation, et l’exercice est réussi puisque les deux oeuvres racontent bien la même histoire emballée par des graphismes similaires.
Les aventures de Tintin : Le secret de la licorne
Après trente années à chercher à obtenir les droits pour adapter la célèbre BD, Steven Spielberg a enfin réussi son coup en 2011 en lançant le premier volet d’une trilogie qu’il devait réaliser avec Peter Jackson. Le problème c’est que le film n’a pas forcément bien marché aux États-Unis, ce qui ne laisse en suspend la possibilité d’une suite. Pourtant le film est plutôt fidèle à la BD de Hergé et rend justice à son univers.
Kick Ass
Le comics est arrivé comme un raz-de-marée en récupérant le concept des super-héros et en jouant intelligemment avec les codes du genre pour mieux s’en moquer, ce que le réalisateur du film a totalement compris et décidé de garder tel quel pour en faire cet ovni cinématographique qui n’a rien à envier au film Spirou et Fantasio par exemple. Mais genre vraiment, vraiment rien à envier du tout.
Scott Pilgrim
Là où Scott Pilgrim parvient à devenir une très bonne adaptation c’est qu’il embrasse complètement le côté cartoonesque de la BD de base tout en le retranscrivant dans un monde « réaliste », ce qui donne des effets visuels plutôt originaux et bien pensés qui rythment les différents affrontements de Scott contre ses nombreux rivaux. En plus le film a une communauté de fan super balèze et j’ai pas envie de me fâcher avec eux.
Snowpiercer
Que vous l’ayez aimée ou pas, l’adaptation de la BD française par Bong Joon-ho est relativement fidèle et retranscrit plutôt bien l’ambiance qu’on pouvait imaginer en tournant les pages de l’oeuvre originale. Visiblement le film n’a pas été apprécié de tout le monde mais pour ma part j’ai passé un meilleur moment en le regardant que devant Boule et Bill par exemple.
Sin City
Vous auriez eu le droit de me jeter des fruits pourris sur la place publique si je n’avais pas parlé un minimum de l’adaptation de Sin City de Robert Rodriguez. Le cinéaste a pour le coup bien capté l’univers avec sa caméra, épaulé par Franck Miller lui-même, et nous a livré l’une des plus belles adaptations de graphic novel dans années 2000 avec une gestion des couleurs impeccable et des moments « où qu’on se cache les yeux parce que c’est dégueulasse » comme dirait mon neveu.
Hell Boy
L’adaptation de Guillermo Del Toro (on parle pas de l’autre truc chelou avec le mec de Stranger Things) était relativement fidèle à la BD et se mariait vraiment bien avec l’univers visuel du réalisateur, ce qui amène toujours un truc en plus comme pour Scott Pilgrim. Bon après on va pas se mentir, c’était pas le meilleur film du cinéaste non plus.
Le Marsupilami
Ouais j’ai envie de le mettre dans le top, et alors ? Ok, c’était pas le meilleur film de Chabat mais en vrai de vrai c’est plutôt fidèle à l’oeuvre de Franquin. C’était beau de voir quelqu’un tenter de mettre ça sur un écran et encore plus beau que ce soit Chabat qui s’en charge.
V pour Vendetta
Filmer une oeuvre de Alan Moore n’est pas une évidence, même Dieu ne s’est pas risqué sur le projet, et prendre V pour Vendetta n’était pas le choix le plus facile, mais les soeurs Wachowski s’y sont risquées et ça a donné une adaptation qui a eu son succès. Bon, on voit plus des scènes d’action au ralenti que l’essence même de l’oeuvre de base qui était beaucoup plus littéraire mais c’était déjà ça j’imagine.
N’oubliez pas qu’il arrive parfois que les adaptations changent l’oeuvre originale pour le mieux et ça c’est encore plus beau dis donc.
Source : ScreenRant, Sens Critique, Figaro, TimeOut.