Jouer un shérif dérangé qui bute du zombie en marmonnant dans sa barbe ou un prof de chimie cancéreux fabricant de méthamphétamine, ça demande du talent. Jouer son propre rôle dans une comédie, ça demande de l'autodérision. Beaucoup d'autodérision. Sinon, c'est aussi drôle qu'un toit ouvrant sur un porte-avion. Voici les meilleures séries du genre :
- Jerry Seinfeld (Seinfeld)
Assez méconnue en France, il s'agit ni plus ni moins de l'une des plus grandes séries américaines du quart de siècle passé ! C'est pas nous qu'on le dit, c'est plein d'américains et TV Guide (NB : un Magazine sur la TV sans les interviews de Miss France). Et on sait bien que les américains, ils ont toujours raison même quand ils ont tort ! Bref, Jerry c'est le mec sympa qui fait du stand-up sur les scènes new-yorkaises, un peu immature, incapable de maintenir une relation et mysophobe. Tu sais pas ce que ça veut dire ? Ben cherche !
- Larry David (Curb your enthusiasm/Larry et son nombril)
Dans la même famille, je demande le grand-père Larry, à savoir le co-créateur et le producteur de Seinfeld. Autant vous dire qu'il s'est fait un paquet de pognon le mec. Du coup, dans "Curb Your Enthusiasm" en VO, on peut suivre Larry dans sa vie de producteur multimillionnaire qui essaye de se sortir de situations alambiquées face à une flopée de guest-stars. C'est une série HBO sans dragons et filles à poil, mais ça mérite quand même le coup d’œil. - Warwick DAVIS (Life's Too Short)
Hein ? Warwick qui ? Exactement ! Warwick c'est le nain que vous avez vu partout sans le savoir. Wicket l'Ewok dans Le Retour du Jedi, c'est lui ! Willow, c'est lui ! Le Pr. Flitwick de Harry Potter, c'est encore lui ! Et Warwick par Ricky Gervais (oui oui le génie derrière The Office) ça donne quoi ? Hé bien, un acteur au chômage, inconnu du grand public, endetté auprès du fisc, en instance de divorce, égocentrique, irritable, goujat, mais quand même entouré d'une belle bande de crétins. Et nous on a Joséphine...
- Louis C.K (Louie)
Attention, génie ! Louie, c'est la part d'ombre de Louis C.K, celle qu'il exploite sur scène. Il parle de sa vie, de sa femme, de ses filles, de son sexe... Beaucoup. Oui, au premier abord, on pourrait croire qu'on a affaire à un gros dégueulasse obsédé par la masturbation, sexiste, imbuvable et colérique au possible. Au second abord aussi, c'est vrai. Mais quand on gratte un peu (et qu'on enlève la couche de semence qui recouvre la bête), on tombe sur un acteur de talent avec des sentiments et un message. La série a été plusieurs fois nommée aux Emmy's, Louis C.K aussi. Conclusion : regardez !
- James Van Der Beek (Don't Trust The Bitch in Appartment 23)
Icône d'une génération friande de chemises en flanelle et de triangles amoureux, "LE" Dawson Leery a connu à l'arrêt de la série une traversée du désert à en faire pâlir d'envie Moïse et toute sa clique. Dans "DTTBIA23" (vive les acronymes) on a le droit à un "The Beek" fêtard, imbu de lui-même, élitiste, has been, candidat de Danse Avec Les Stars (oui c'est la même chose), vivant dans le souvenir de son succès passé, prêt à tout pour revenir sur le devant de la scène... Bref, un régal !
- Matt LeBlanc (Episodes)
Bon Joey Tribbiani on connaît : idiot, dragueur et acteur raté. Mais Matt LeBlanc - prononcez Matt LeBlanque- ça donne quoi ? Ben... idiot, dragueur et acteur raté ! Mais rassurez-vous, Matt ne se résume pas à ça : il est aussi divorcé et grillé auprès des ex-Friends. Alors quand deux auteurs britanniques voient un patron de chaîne leur imposer "Joey" pour le rôle principal de l'adaptation US de leur série à succès, forcement ça fait des étincelles...
- David Faustino et Corin Nemec (Star-Ving)
Deux has been pour le prix d'un ! Dans cette web-série passée inaperçue, on suit la vraie-fausse vie de David Faustino (mais si vous savez, Bud Bundy dans "Mariés, deux enfants", oui le gosse débile voilà) et Corin Nemec (mais si vous savez, Parker Lewis, c'est bon ?). Complètement fauchés depuis la fin de leurs séries, les deux compères tiennent un sex-shop, legs d'un fan dérangé de Faustino. Pour enfoncer le clou, la femme de Faustino s'est barrée avec Coolio. Bref, c'est con, c'est court – 8 minutes environ – mais bourré de guests qui font plaisir.
- Eric Judor (Platane)
Inspiré très très fortement de la série de Larry David dont on a parlé plus haut, Platane est une des grosses réussites récentes de Canal. Eric joue son propre rôle et invite pour l'occasion un parterre de guest-star. Par contre, le personnage ressemble beaucoup plus aux personnages idiots qu'Eric joue habituellement dans ses films, qu'au vrai Eric Judor.
Forcément, il y'en a d'autres, mais eux c'étaient nos petits préférés.