Depuis quelques semaines la CAN est partout. L’édition qui devait avoir lieu en 2021 a été déplacée cet hiver, et elle retient l’attention de tout le continent africain, mais aussi celle de l’hexagone.
Entre les percées incroyables de certaines équipes, celles qui se font jarter à notre grande surprise (coucou les Algériens), et quelques petites problèmes techniques, cette édition va risque de rentrer dans l’histoire. La CAN nous offre un spectacle incroyable, de quoi nous changer un peu de la L1.
Pour les nombreux rebondissements
L’Algérie tenante du titre est éliminée face à la Côte d’Ivoire dans un match où les Fennecs, qui étaient pourtant parmi les favoris de la compétition, sont largement dominés par les Eléphants (3-1). Les Comores perdent en huitième de finale dans un match très serré (sans véritable gardien du côté des Comores) contre le Cameroun (2-1). Sans oublier le but incroyable du Malawi face au Maroc sur une frappe de près de 35m… bref la compétition a le mérite d’être palpitante.
Ça permet de découvrir de nouvelles équipes et de nouveaux joueurs
Ce qui est bien avec la CAN c’est qu’elle nous permet de découvrir de nouveaux joueurs, et parfois de nouveaux talents (pour nous spectateur lambda, je ne parle pas des fins connaisseurs).
Le Mali par exemple considéré comme un outsider a su terminer premier de son groupe en battant la Tunisie (1-0) pour leur premier match, et également la Mauritanie (2-0). Ils affrontent ensuite la Guinée équatoriale et perdent aux tirs au but, un assez beau parcours qui nous a fait vibrer au rythme de cette « petite équipe « .
Autre découverte sympa : Zamalek Gabaski, avait surtout l’habitude du banc de touche dans sa sélection, et c’est sa chance lorsque le gardien titulaire Mohamed El Shenawy se blesse. Il entre alors en jeu et devient le héros de l’équipe d’Egypte en réalisant le seul arrêt de la séance de tir au but face au défenseur de Manchester United, Eric Bailly. Belle découverte pour les spectateurs.
Ou encore Gabadinho Mhango qui devient le héros du Malawi. Depuis le début de la CAN, le joueur avait déjà réalisé des beaux matchs (doublé contre le Zimbabwe), et il inscrit un but magnifique face au Maroc en huitième (pleine lucarne à plus de 35m).
Bref, des petites pépites qui nous font changer d’air.
Il y a de belles surprises dans l'organisation aussi
Malgré de beaux matchs, la CAF, organisatrice de la Coupe d’Afrique des Nations, a encore deux/trois petites choses à régler. Le match Mali-Tunisie arrêté avant les 90 minutes réglementaires, le mauvais hymne pour la Mauritanie qui après deux gros ratés n’aura pas la chance de commencer le match en chantant son hymne, ou encore un défenseur à la place d’un goal pour les Comores (car tous les gardiens ont été déclarés « non éligibles » malgré des test négatifs).
Voilà cette édition est organisée dans le chaos, mais c’est ça aussi qu’on aime, ça rajoute de l’animation. Et puis, quelle compétition n’a pas sa part de boulettes ? Rappelons qu’il était arrivé la même chose pour l’hymne albanais en 2019 au Stade de France (l’hymne d’Andorre avait été joué à la place), ou qu’en 2021 il y a eu un problème de boules lors du tirage au sort de la Ligue des Champions. Et oui, ça n’arrive pas qu’à la CAN.
Le tableau est très ouvert
Comme on l’a dit précédemment, et comme vous l’avez vu, la CAN c’est LA compétition dans laquelle des équipes inattendues font des percées fulgurantes. En 2019 c’était l’équipe du Bénin et de Madagascar qui nous avait impressionnée, cette année on félicite le Mali et les Comores pour leur beau parcours.
Ça fait plaisir de voir un peu de changement, et de voir de plus petites équipes se renforcer (on peut pas trop en dire autant en Ligue des Champions ou en Coupe du Monde).
Le football africain fait un pas vers l'égalité avec une arbitre féminine
Salima Mukansanga, est une réelle pionnière dans le football africain (et même international vu le nombre d’arbitres féminines dans les compétions internationales masculines). L’arbitre rwandaise est la première femme à arbitrer un match de CAN, c’est l’une des arbitres les mieux notés du continent, qui est devenue arbitre de la FIFA il y a quelques années.
Après la Coupe du Monde féminine, Salima Mukansanga s’offre la CAN, et le symbole est très fort.
La cérémonie d'ouverture avec le grand Fally Ipupa et le président Paul Biya
Après le rugissement d’un lion virtuel, symbole de l’équipe de foot du Cameroun, la cérémonie a débuté dans les chants d’un stade (quasi) rempli à Olembé.
Le président camerounais, qui se déplace très rarement (en même temps il a 88 ans le bougre), a fait un tour d’honneur dans le stade sous les ovations de son public. Et enfin la star internationale Fally Ipupa, a fait danser tout le public et les téléspectateurs, cérémonie assez incroyable si on résume.
L'impact de la compétition dans chaque pays (un peu trop parfois)
La CAN est prise très au sérieux dans tout le continent africain, mais parfois même trop au sérieux. John Keister le sélectionneur de l’équipe de Sierra Leone expliquait avoir reçu des menaces de mort, au moment de faire la liste des joueurs pour la compétition.
Un peu too much comme réaction, même si oui, participer à la CAN, c’est la classe.
Ça fait quelques trous en L1
Karl Toko Ekambi et Islam Slimani pour l’OL, Abdou Diallo, Idrissa Gueye et Achraf Hakimi pour le PSG, Bamba Dieng et Pape Gueye pour l’OM, et encore beaucoup d’autres dans d’autres clubs français et internationaux. Ça fait quelques belles têtes en moins pour les clubs, raison de plus les suivre à la CAN, mais aussi peut-être de rééquilibrer un peu la ligue 1.
C'est la seule compétition qui a créé une pseudo compétition en banlieue
Lors de l’été 2019, avant la véritable Coupe d’Afrique des Nations, une pseudo CAN a été organisée dans les quartiers d’Evry. La « CAN-Epinetzo » (contraction du nom des quartiers Epinettes et des Aunettes) a été très populaire avec le soutien de différents joueurs comme Karim Benzema ou Didier Drogba ou encore des rappeurs comme Niska.
Plus de 1000 personnes faisaient le déplacement à chaque match de cette compétition qui a été prise très au sérieux. Finalement c’est le « Reste du monde » (l’équipe reprenant les DOM-TOM) qui va s’imposer en finale face à l’équipe du Mali.
Un évènement qui suscite un tel engouement, c’est bien la preuve que la CAN est la meilleure compétition de foot.
Parce qu'il y a encore des vuvuzelas
Vous vous souvenez de ce truc qui faisait un bruit super relou ? Eh bien là en ce moment au Cameroun, tout les stades en sont remplis, ça nous rend un peu nostalgique est c’est ça aussi qu’on aime à la CAN.
Bref si vous ne suivez pas la CAN, vous avez raté votre vie.