Ils volent nos emplois, nous piquent nos logements, quand ce n’est pas nos copains ou copines, et ne se gênent guère pour envahir les terrasses de nos bistrots préférés. Les Parisiens sont en train de conquérir la France, à commencer par certaines villes. Le grand remplacement, c’est maintenant.
Bordeaux
La préfecture girondine est tellement envahie de Parisiens depuis que le TGV est sur les rails que même l’appellation chocolatine serait en passe de disparaître. Un risque que les Bordelais de souche ne prennent pas à la légère, au point qu’un mouvement de contestation anti-parisiens tente depuis quelques mois de se faire entendre. Principaux griefs en plus du « pain au chocolat » : la boboïsation des quartiers du centre ville, une hausse spectaculaire des prix de l’immobilier, des embouteillages à tire-larigot… il ne manquerait plus que les Bordelais se mettent à faire la gueule.
Lille
Attirés par la chaleur humaine et le fumet du maroilles, à moins que ce ne soit simplement par les loyers au rabais, les Parisiens sont nombreux à faire chaque jour l’aller-retour entre la Gare du Nord et Lille. Leur petit nom ? Les navetteurs. De vrais Parisiens déguisés en faux nordistes venus chercher une meilleure qualité de vie, avec en prime le sentiment d’habiter là depuis toujours. Car contrairement à d’autres villes, l’intégration se fait ici plus naturellement, du moment qu’on ne se comporte pas comme un Parisien.
Lyon
Le TGV c’est la faille intersidérale (ok ça ne veut rien dire) qui permet aux Parisiens de se téléporter partout en France et notamment à Lyon. La capitale des Gaules et des Gones fait d’ailleurs partie des 3 villes qui font le plus fantasmer les Parisiens, avec Nantes et Bordeaux. Si vous cherchez des expats du 75 ou de sa banlieue, rendez-vous au quartier de la Croix-rousse, sorte de Montmartre lyonnais. Vous en trouverez également une pelleté autour de la Part-Dieu, attiré comme des papillons de nuit par les phares du TGV. Derniers spots de Parisiens à Lyon, le quartier de Confluences et son nouveau centre d’affaires et d’immeubles design. Ce n’est pas pour rien que les prix du m² y sont parmi les plus chers de la ville.
Nantes
43 % des cadres parisiens rêveraient de s’installer en priorité à Nantes. C’est vrai que la ville a de quoi séduire. Un prix de l’immobilier modéré, des transports en commun bien fichus, une vie culturelle dynamique, sans le côté étudiant bourré de sa lointaine rivale rennaise, la mer à 45 mn et la capitale à 2h pour ceux qui auraient du mal à couper le cordon ombilical. Résultat : les Parisiens sont de plus en plus nombreux à s’installer et la tendance n’est pas prête de s’inverser.
Montpellier
S’il y a toujours autant de travaux autour de Montpellier depuis 10 ans, c’est que la ville n’a de cesse de s’agrandir pour accueillir comme il se doit ses nouveaux arrivants, dont un paquet de Parisiens… et pas que ses punks à chien. On vient y chercher le soleil évidemment, la Méditerranée à quelques kilomètres de voies rapides, ses étangs pétés de moustiques… Et ses offres d’emploi de vendeurs de beignets bananes chocolat. Car Montpellier est tout sauf une ville où il est facile de trouver du boulot. Mieux vaut le savoir avant d’y poser ses rêves de vie meilleure.
Aix en Provence
Aix en Provence n’est pas réputée pour être la plus parisienne des villes du sud pour rien. Même architecture bourgeoise tendance beau quartiers haussmanniens, même facilité à refaire le monde en terrasse, accroché à son verre de rosé… Plus qu’une ex, la ville a tout les atours pour devenir une maîtresse idéale, à condition d’avoir les moyens de l’entretenir.
Honfleur et Deauville
Les Parisiens sont bizarres parfois. Ils ont beau tout le temps râler contre la promiscuité avec leurs semblables, ils se déplacent toujours en meute. Par exemple, chaque weekend, ils se donnent rendez-vous sur la côte de Grâce en Normandie, quitte à passer des heures dans les embouteillages à l’aller comme au retour. Le plus drôle c’est que les Parisiens appellent ça : « prendre l’air ».
Biarritz
Il n’y a pas que Bordeaux qui peste contre l’affût de Parigots via le TGV, Biarritz aussi a rejoint la lutte et a vu proliférer des affiches « Parisien dégage, t’as Paris plage ». Car les Parisiens ne viennent plus seulement ici l’été comme avant, ils y passent leurs weekends, quand ils ne décident pas carrément de s’y installer pour de bon. Problème, leur venue participe à l’augmentation des prix de l’immobilier, alors que les salaires pratiqués dans la région restent bas. Résultat : les locaux sont un peu les dindons de la farce et même s’ils aiment bien bouffer, ils ont quand même du mal à l’avaler.
Reims
Les Parisiens qui s’installent à Reims sont traités comme des rois. Normal pour l’ancienne cité des sacres nous direz-vous (ou pas). Et en plus, ils offrent le Champagne. Que demande le peuple ? Un TGV qui met la Capitale à 45 mn du centre? Allez c’est bien parce que c’est vous. Seul hic, certaines mauvaises langues affirment que ce ne sont pas de vrais Parisiens qui s’installent à Reims, mais des… banlieusards !
Paris
Paris serait la ville idéale s’il n’y avait pas tant de Parisiens. Certes le constat est un peu cliché, mais difficile de nier un fond de vérité lorsqu’on jette un œil aux commentaires des touristes de passage. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si le mois d’août reste de loin le meilleur moment pour visiter la capitale : lorsque les Parisiens sont en vacances forcées aux quatre coins de France.
Ici c’est Paris ! Enfin, partout en fait…