L’isolement, il y en a qui le vivent toute l’année et pas uniquement en période de crise sanitaire. Des villes (presque) coupées du monde qui attirent parfois quelques voyageurs curieux, à moins que ce ne soit de curieux voyageurs, en quête d’expériences insolites.
Iakoutsk en Sibérie
Bienvenue dans la capitale de la Iakoutie au nord de la Sibérie. La température extérieure est ici de -50°C en hiver, ce qui vaut à cette ancienne région des goulags soviétiques, le record de la ville la plus froide du monde ! Pourtant 300 000 personnes y vivent à l’année, isolées du reste de la Russie par d’immenses étendues et rivières gelées, qui forment le célèbre permafrost, dont la fonte récente représenterait une grave menace pour l’humanité (youpi!). Si vous avez encore envie d’y faire un saut, un petit aéroport assure la liaison toute l’année.
Iquitos au Pérou
En plus d’avoir donné son nom à une eau de toilette de la marque Alain Delon – même si elle n’est sans doute pas au courant – Iquitos est une ville nichée en plein milieu de la jungle amazonienne péruvienne. Une seule route permet d’accéder à l’unique colonie voisine située à une centaine de bornes de là. Il faut alors se débrouiller avec les moyens locaux pour parcourir le reste de la distance. Un isolement qui n’empêche pas 400 000 habitants de vivre à Iquitos à l’année !
Ittoqqortoormiit au Groenland
La « Grande Maison », traduction d’Ittoqqortoormiit en groenlandais, est connue pour être la ville la plus isolée du pays, lui-même pas franchement considéré comme le nombril du monde. La faute à la météo et à l’immense fjord qui longe la région. De fait, l’accès à la ville ne se fait que par bateau, et encore uniquement quelques jours par an, ou éventuellement par hélicoptère, si vous avez les moyens. Heureusement, grâce au réchauffement climatique, les 355 habitants pourront bientôt profiter de belles autoroutes pour s’ouvrir au monde…
Édimbourg-des-Sept-Mers au Royaume-Uni
Situé à exactement 9914 km de Londres, la ville d’Édimbourg-des-Sept-Mers se trouve sur une des îles les plus isolées de la planète : l’île de Tristan Da Cunha au large de l’Afrique-du-Sud. Son plus proche voisin n’est autre que l’île de Sainte-Hélène, où Napoléon fut envoyé en exil par les Anglais en 1815 et où il mourut 6 ans plus tard. Aujourd’hui encore, Édimbourg-des-Sept-Mers est considéré comme l’habitat permanent le plus isolé de la terre. Ce qui n’empêche pas 250 habitants d’y vivre à l’année. Pour s’y rendre, il faut compter 6 jours de mer depuis la ville du Cap, et surtout ne pas oublier d’embarquer avec son sac à vomi.
Oïmiakon en Russie
-60°C, c’est la température en hiver dans ce petit coin de Sibérie, de quoi rentrer dans le Guiness Book, et surtout chez soi histoire de se réchauffer. Même les voitures ont ici du mal à fonctionner. Les habitants font tourner leur moteur en permanence pour éviter que certaines pièces ne pètent à cause du froid. Par contre, ici aucun problème d’embouteillage, ou avec le voisinage. La ville est entourée de pentes abruptes peu propices à attirer de nouveaux résidents. Et on les comprend !
Coober Pedy en Australie
Le nom de Coober Pedy désigne en langue aborigène « le trou de l’homme blanc ». Sans doute parce que le coin est la plus grande région minière d’opale au monde, de quoi attirer quelques aventuriers aux dents longues qui ont transformé les lieux en gruyères. En plus de se trouver en plein milieu de l’outback australien, les températures ici dépassent régulièrement les 50 degrés à l’ombre. Un climat hostile qui a poussé la plupart des colons à construire leur maison sous terre». Un immense réseau sous-terrain relie les 1500 habitations troglodytes et toutes les commodités que l’on peut espérer dans une ville (oui, il y a même des bars!).
Longyearbyen en Norvège
La ville de Longyearbyen est située sur l’île de Spitzberg et est considérée comme la ville la plus septentrionale (la plus au nord) de la planète. Une situation qui a un réel impact sur son mode de vie et ses activités. C’est ici qu’une Réserve mondiale de semences a été créée en 2008 dans une ancienne mine. Celle-ci abrite des millions de graines d’espèces végétales, afin de les préserver en cas de catastrophe géologique ou nucléaire ! Autre particularité : le sol gelé ne permet pas la décomposition des corps des défunts. Des scientifiques auraient ainsi retrouvé des traces du virus de la grippe espagnole chez des victimes enterrées là depuis 1918. Résultat, il est officiellement interdit de mourir dans la ville. Les corps doivent être incinérés sur le continent avant que leurs cendres puissent être rapatriées.
Iqaluit au Canada
Capitale de la région la plus éloignée du Canada, le Nunavut, Iqaluit en est surtout l’unique ville. Ici, aucune route, ni chemin de fer ne relie les 8000 habitants au reste du monde. Seul un mini-aéroport jadis utilisé par l’armée permet de rallier Ottawa en 4h de vol, mais des travaux d’agrandissement devraient permettre prochainement d’augmenter le trafic vers cette destination inuit.
Vaiaku sur l’île de Fongapale
Le plus simple pour visualiser l’isolement de cette bourgade du bout du monde est de tenter de la repérer sur une mappemonde google map… et de zoomer jusqu’à voir apparaître ce petit bout de terre perdu au milieu du Pacifique. Comment dit-on déjà ? Ah oui : pour vivre heureux, vivons cachés !
Saint-Martin-de-lansuscle en Lozère
Petit clin d’œil pour conclure ce top à un des villages les plus isolés de France : Saint-Martin-de-lansuscle. Planqués au beau milieu du parc national des Cévennes, ces 200 habitants environ, vivent en quasi autarcie. Le premier supermarché est à 40 minutes de voiture, quand il faut rouler 20 minutes pour pouvoir retirer de l’argent au distributeur. Et il ne faut pas compter sur les services publics, absents de la ville. Seuls quelques commerçants ambulants rompent régulièrement l’isolement des habitants. Quant au café, centre vital d’un village comme celui-ci, la loi française bloque tout projet d’installation : la vente d’alcool à moins de 50m de l’école étant interdite, le café devrait pour cela s’exiler en dehors de la ville !