Le parc, c’est un peu l’Enfer personnel de tous les parents. Tu passes plusieurs heures assis(e) sur un banc au milieu de gamins qui braillent, qui courent, tout en te demandant ce que tu as bien pu faire dans la vie pour que ton karma te le fasse payer aussi cher. Mais tout ce temps les fesses collées à un banc qui a pu voir défiler des milliers d’autres culs que le tien te permet d’observer les autres parents qui font exactement la même chose que toi, et te donne la chance immense de faire une petite étude de sociologie basée uniquement sur ta capacité à bitcher.
PS : on a aussi les enfants que tu peux croiser au parc.
Les stressés
Ils ne perdent pas leur gamin de vue une demie-seconde, de peur qu’un prédateur fou débarque dans le parc pour enlever leur môme. Ils ne sortent jamais sans leur trousse de premier secours composée de pansements, désinfectants et straps, et nettoient les mains de leur enfant au gel hydro-alcoolique dès qu’il lâche le toboggan. Faudrait pas qu’il chope en plus une gastro.
Les pas du tout stressés
Ils sont sur un banc un peu éloigné, fument des clopes en bouquinant, ne levant la tête que toutes les demies-heures pour vérifier si leur rejeton est toujours dans les parages. Ils sont pépouzes, pas du tout stressés, et profitent du soleil.
Les prévoyants
Ils ont prévu le goûter, des bouteilles d’eau, un tee-shirt de rechange au cas où, le doudou, 3 bouquins pour s’occuper, la fameuse trousse de premiers secours, et même du rab de gâteaux pour les copains de parc de leur môme. On ne sait jamais.
Ceux qui en profitent pour prendre l’apéro
Ils laissent leur enfant s’éclater dans les jeux, pendant qu’ils en profitent pour se faire une Happy Hour directement dans le parc avec leurs potes, buvant des bières, avalant des cacahouètes et debriefant les derniers potins. Autant joindre l’utile à l’agréable. Le parc is the new terrasse.
Ceux qui maudissent le jour de l'oubli de la pilule contraceptive
Ils sont assis sur leur banc, tout seuls, la tête entre les mains, regardant avec désespoir leur enfant s’agripper aux fausses lianes des jeux, se demandant bien ce qu’ils foutent là au lieu d’être en terrasse avec les potes à boire des coups.
Ceux qui ont le même âge que leur môme
Ils jouent à TOUS les jeux du parc, courent partout eux aussi, font la queue pour le toboggan, s’éclatent à faire des châteaux dans le bac à sable, et ont même des Pitchs au chocolat plein les poches. On ne sait pas à qui profite le plus cette sortie au parc, à leur môme, où eux.
Ceux pour qui c’est la seule sortie de la journée
Et du coup, ils ont tout donné. Maquillage, tallons ou beau costard, bien trop habillés pour traîner dans un parc public. Mais c’est le seul moment où ils voient la lumière du jour et où ils côtoient d’autres adultes, alors ils en profitent un peu.
Ceux qui détestent l’incivilité et l’injustice
Ils sont pires que les flics, et s’ils le pouvaient, ils fileraient des contraventions aux gamins qui grillent la place du leur dans la queue pour le toboggan. Ils n’hésitent pas à venir engueuler les parents des enfants qui font du tord au sien, et prennent un air outré et scandalisé dès qu’on leur répond gentiment d’aller se faire foutre.
Les blasés
Ils ont l’habitude, ils sont là tous les jours depuis 10 ans, ils ont 4 enfants et une joie de vivre proche de celle d’une huitre avant Noel. Ils connaissent tous les autres parents, les autres enfants, le gardien du parc et les SDF qui pioncent sur les bancs. Le parc n’est plus qu’une extension de leur salon, le jardin privé de la maison qu’il n’auront jamais.
Ceux qui font la même chose que toi
Ils t’observent, toi et les autres parents et se marrent un peu dans leur barbe. Exactement comme toi en fait, vous devriez peut-être vous parler.
Vous en connaissez d’autres ?