Si nous autres Français aimons à nous rouler des patins à tire-larigot, les façons de s’embrasser varient au-delà de nos frontières. Parce que la galoche c’est aussi une question de culture. C’est parti pour un petit tour du monde du roulage de pelles noyé dans de la salive volontairement partagée. La galoche par monts et par vaux du monde d’avant le Covid-19, quand on avait encore le droit de faire du bouche à bouche.
Le bisou esquimau
C’est un des plus connus, et évidement sans surprise on se goure un peu sur son origine. Dans l’imaginaire commun c’est un bisou de nez qui vient de chez les Inuits mais en réalité, leur façon de s’embrasser est plus proche du baiser olfactif. On l’appelle le kinuk et il se pratique dans la famille ou avec les amis, on colle alors son nez sur la joue de son partenaire. C’est pas aussi intime que la galoche linguale mais c’est mignon tout plein quand même.
NB: j’en profite pour vous glisser un gif de Petit-Pied avant que sa maman ne meurt comme dans Bambi et que c’est tellement triste que ça fait chialer du sang.
Le French Kiss
Un classique du genre. Finalement on peut enfin le traduire en français avec l’intégration du terme « galocher » dans le dictionnaire (remarquez, « french kiss » fait partie des expressions anglaises avec « french » dedans et parfois on pige pas trop pourquoi). C’est le gros roulage de pelle des familles représentatif de la culture française trouve son origine historique à la fin de la Première Guerre mondiale, quand les soldats anglophones narraient cette étrange usage de la langue en programme 30° de la machine à laver. À l’inverse du bisou esquimau, le French Kiss ne se pratique pas avec ses collègues et sa famille. Ou alors c’est bizarre.
Le bisou russe
Un petit smackou entre deux personnes du même sexe (ou non) pour se saluer… On connaissait le classique baiser entre Brejnev et Honecker qui a rendu célèbre cette pratique culturelle malheureusement désormais interdite par la mairie de Moscou qui considère ce geste comme une preuve d’homosexualité. Tristesse, tristesse, tristesse.
Le bisou interdit
Eh oui, le baiser n’est pas admis partout comme quelque chose de très noble. Dans certains pays d’Asie et d’Afrique (mais aussi chez ma belle-sœur) c’est un geste considéré comme obscène. Par exemple, en Inde et en Chine, le roulage de pelle qui dure plus de quelques secondes est assimilé à une grosse pipe en public. La bonne blague.
Le bisou olfactif
Proche du bisous esquimau, ce baiser se pratique en particulier à Bali. On colle son visage sur celui de son partenaire de façon à sentir son odeur. À éviter donc si tu as ingéré récemment une grosse choucroute.
Le bisou au globe oculaire japonnais
Ce bisou relativement peu orthodoxe ne court pas non plus les rues au Japon je vous rassure, mais ça fait partie des tendances sexuelles niponnes assez cheloues. En l’occurrence, le « eye-licking » consiste à se lécher ni plus ni moins le globe oculaire. Et c’est un peu con parce que ça file des conjonctivites. Bah oui les yeux c’est pas fait pour être léché bordel à la fin.
Le bisou au front
Moins fréquent sur le plan culturel (parce que sinon sur le plan universel, on peut admettre que c’est une façon affectueuse d’embrasser assez courante, je vous le concède), il est toutefois plus présent en Afrique du Nord, où le baiser exprime un respect social. En particulier au Maroc ou les Berbères embrassent leurs aînés sur la main et le front.
Le bisou inexistant
Pas interdit, non, non, juste inexistant. On sait même pas ce que c’est. Ça n’existe pas. C’est le cas par exemple en Guinée où le baiser semble être un concept purement imaginaire.
Le bisou poils
On migre là vers une forme de baiser bien étonnante et propre aux Papous de Nouvelle-Guinée. On l’appelle de Mitataku et cette charmante preuve d’amour s’exprime par le fait de mordre les cils de son partenaire. Alors on s’moque, on s’moque du eye-licking japonnais, mais finalement c’est pas les plus déglingos.
Le bisou SIF
Là encore nous sortons des sentiers battus du bisou avec cette tradition peu conformiste très présente chez les Péruviens. Certes ça peut surprendre, mais il faut de tout pour faire un monde.
J’ai menti sur ce dernier point.
De toute façon moi je suis pour qu’on arrête de faire la bise.
Sources : Slate, Terra Femina