S’il est une chose certaine, c’est que depuis l’arrivée de Netflix en France les serial killers n’ont jamais eu autant la cote : entre documentaires true crimes et séries en tout genre – notamment Mindhunter – on n’a jamais autant parlé des Bundy, des Ramirez et des BTK qu’en ce moment. Pour autant, si les tueurs en série de l’Ouest américain des 70ies ont acquis un statut mythique légèrement malaisé, ils ne sont pas les derniers représentants du genre. Dans les années 2010 aussi, des gens tuaient par pulsion et ça faisait pas plaisir à voir.
Samuel Little, le plus grand tueur en série de l'histoire américaine
Samuel Little n’a pas opéré dans les années 2010 (encore que), mais il a été confondu par son ADN en 2014 pour le meurtre de 4 femmes dans les années 80. Condamné à perpète, il est rapidement interrogé à propos d’autres meurtres non résolus et finit par cracher le morceau en s’accusant de 96 meurtres. Il se montre incroyablement précis dans les informations qu’il livre aux enquêteurs, se rappelant du visage de chacune de ses victimes et se montrant capable de les dessiner avec précision, si bien que les policiers sont déjà parvenus à l’incriminer dans une cinquantaine de meurtres irrésolus. Dans tous les cas, Samuel Little est d’ores-et-déjà le serial killer le plus meurtrier de l’histoire américaine.
Nordahl Lelandais, le plus terrifiant des tueurs français
Tout commence à Beauvoisin, un village de Savoie, une nuit d’août 2017. Un mariage à la salle des fêtes, une petite fille de 9 ans, Maëlys, Nordahl Lelandais. A 2h45, la petite disparaît, peu après avoir discuté avec Nordahl qui lui montrait des photos de ses chiens. Rapidement, on additionne deux et deux : Nordahl parlait à la petite, une voiture similaire à celle de Nordahl a été aperçue par une caméra de surveillance autour de 2h47 avec à son bord une petite fille, Lelandais a éteint son téléphone à 2h46 pour ne pas être tracé. L’homme résiste mais finit par avouer : on a retrouvé l’ADN de la petite dans sa voiture et il est acculé. Mais pour les policiers, tout n’est pas fini. Car ils se rendent rapidement compte que Lelandais pourrait être impliqué dans d’autres disparitions mystérieuses survenues dans la région – ou ailleurs en France. Ils réussissent ainsi à établir la culpabilité de Lelandais dans le meurtre d’Arthur Noyer, un jeune caporal disparu sur le chemin du retour d’un festival. Nordahl Lelandais refuse d’avouer s’il n’est pas confronté à des preuves accablantes. Son nom est pourtant cité dans de nombreux dossiers encore irrésolus.
Bulelani Mabhayi, le monstre de Tholeni
De mai 2007 à août 2012, Bulelani Mabhayi a tué une vingtaine de personnes dans des petits villages sud-africains, toujours sur le même mode opératoire : il s’infiltrait chez ses victimes la nuit non sans s’être préalablement assuré qu’il s’agissait de femmes seules ou avec des enfants (il ne voulait pas être confronté à un homme), violait ses victimes et les assassinait avec une hache ou une machette. Il cambriolait ensuite ses victimes et disparaissait dans la nuit. Mabhayi n’avait pas de profil type de victimes. Il a tué tout à la fois un bébé de 14 mois et une vieille dame de 79 ans. Il a finalement été arrêté et condamné à 25 ans d’emprisonnement en 2013.
Steven Daubioul, le Belge
Steven Daubioul a tué par trois fois entre 2005 et 2013. Né en 1986, il répondait selon lui à des pulsions sexuelles qui le poussaient à se rendre chez des femmes âgées, seules et faibles et à les tuer. En 2013, après avoir fumé un joint et joué à des jeux vidéo, il s’est ainsi rendu chez une voisine, Mme Liétard, en prétextant avoir besoin qu’elle le dépanne d’un sac poubelle. Puis il l’a lardée de coups de couteau avant de rentrer chez lui et de rejouer aux jeux vidéo. Confondu par son ADN, Daubioul a également été inquiété pour une autre affaire datant de 2005 et présentant des points communs avec le meurtre de Mme Liétard. Concetta Tarabella vivait en effet seule quand Daubioul a réussi à tromper sa méfiance avant de la violer et de l’étrangler avec un foulard. Daubioul est également soupçonné d’avoir assassiné Martine Vandeput, la mère d’une de ses connaissances, en 2010, même s’il persiste à nier les faits. Il s’est également rendu coupable d’attentat à la pudeur sur jeune garçon et détenait sur son ordinateur des images à caractère pédopornographique.
Bruce MacArthur, le tueur d'immigrés
Bruce McArthur a tué 8 personnes à Toronto entre 2010 et 2017. Ce paysagiste sexagénaire traînait sur les apps de rencontres homosexuels et se présentait comme dominant. Les disparitions d’hommes de la communauté homosexuelle de Toronto devenaient suffisamment préoccupantes pour qu’une cellule dédiée sous mise en place par la police et c’est par recoupement qu’ils ont réussi à confondre McArthur. Celui-ci avait déjà agressé un prostitué en 2001 à coups de barre de fer, mais l’homme s’en était tiré et McArthur avait plaidé coupable. Cette fois-ci, aucune victime n’a eu la chance de s’en sortir : dans les ateliers de Bruce McArthur, les flics ont trouvé des restes humains appartenant à plusieurs de ses victimes. Celles-ci présentaient souvent un profil similaire : immigrants plus ou moins sous le coup d’un avis d’expulsion du territoire, ils avaient pour une partie d’entre eux un historique d’addiction et de marginalité. McArthur a été condamné à la prison à vie en 2018.
Yoni Palmier, le tueur de l'Essonne
Entre novembre 2011 et avril 2012, Yoni Palmier a tué 4 personnes dans l’Essonne, deux dans le parking d’une résidence à 5 mois d’intervalle et deux autres alors qu’elles pénétraient dans le hall de leur immeuble. C’est finalement grâce à la description du modèle de moto qu’utilisait Yoni Palmier que les policiers sont parvenus à l’identifier et à le confondre. Mis en examen après la découverte de l’arme du crime dans un box qu’il louait, Palmier tient un discours incohérent, faisant porter la responsabilité des meurtres à un mystérieux groupemet secret qui n’existait que dans sa tête. Quoiqu’il en soit, Palmier a été condamné en 2015 à la réclusion criminelle à perpétuité. A l’époque des faits, son arrestation était passée inaperçue en raison de sa concomitance avec les meurtres de Mohammed Merah.
Ludivine Chambet, l'empoisonneuse de Chambéry
Entre 2012 et 2013, Ludivine Chambet a empoisonné 13 personnes âgées et en a tué 10. Chambet travaillait comme aide soignante dans un EHPAD proche de Chambéry. Sans histoire, elle présentait un terrain dépressif stimulé par le décès de sa mère dont elle était très proche. C’est la découverte d’un cocktail de médicaments surdosés dans le corps d’une patiente morte de façon suspecte qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs, lesquels ont ensuite étudié tous les cas de morts inattendues survenus à l’EHPAD au cours des années précédentes et se sont rendu compte que Ludivine Chambet était systématiquement de garde au moment de la mort. Ses victimes étaient âgées de 79 à 86 ans. Ludivine Chambet a été condamné à 25 ans de prison.
Riccardo Viti, le nouveau monstre de Florence
Le 4 mai 2014, on trouve le cadavre d’une prostituée roumaine, Andreea Zamfir, crucifiée sous un pont d’autoroute dans la région de Florence. Une analyse ADN permet rapidement de confondre Riccardo Viti, un plombier sans histoire d’une cinquantaine d’années, et de le relier à 5 autres agressions similaires portées sur des prostituées entre 2006 et 2013. Celles-ci avaient survécu à la torture affreuse imposée par Viti. Pas Andreea Zamfir. Mais les crimes de Viti en rappellent d’autres, survenus eux aussi à Florence dans les années 70/80 et imputés au monstre de Florence. Sept couples avaient alors été abattus par un homme qui n’a jamais été identifiés alors qu’ils faisaient l’amour, instaurant une psychose dans toute la région florentine. Et ce monstre-là est toujours dans la nature.
Stephen Port, le tueur de Grindr
Stephen Port repérait ses victimes sur Grindr et leur réservait un traitement de choc. Le britannique abreuvait en effet ses dates de drogues, notamment du GHB, avant de les violer, de les torturer, et de les laisser mourir d’overdose. Port a pu être relié à 4 meurtres en plus des nombreux viols qui lui ont été imputés. Port abandonnait souvent ses victimes dans un cimetière, allant même jusqu’à laisser une note de suicide auprès du corps de l’une d’entre elles pour essayer de lui faire porter le chapeau des autres meurtres. Port a finalement été arrêté et condamné à la prison à vie.
Tamara Samsonova, la vieille terrifiante
En 2015, la police de Saint Petersbourg retrouve dans une décharge le corps sans tête d’une femme : les caméras de sécurité révèlent que le corps a été amené là par une petite vieille de 68 ans, Tamara Samsonova. Dont acte : on se rend chez Samsonova et là qu’est-ce qu’on trouve ? Des restes humains en passe d’être cuisinés. Parce que non contente de les tuer, Samsonova mangeait ses victimes. L’examen d’une sorte de journal intime de la tueuse en série a permis de la relier à 11 meurtres dont elle faisait le récit détaillé.
On est heureux de ne pas les avoir croisés.