On a beau être le dernier des cancres en matière d’art, on connaît quand même La Joconde. C’est ptetre bien le seul et unique tableau qu’on est capable de reconnaître sur cette basse terre, mais c’est déjà ça, en fait. Mona Lisa est aujourd’hui l’une des peintures les plus célèbres au monde, une des œuvres à voir en priorités si on se rend au Louvre. Eh pourtant, la Joconde n’est pas connue depuis si longtemps que ça ! En fait, ce tableau renferme plein de petites histoires que vous ne connaissiez probablement pas, et que Trung Phan nous a raconté sur Twitter… Ah ouais ? Vous le saviez que Picasso a été accusé de l’avoir volé au Louvre, vous ?

Crédits photo (Domaine Public) : Léonard de Vinci

Mona Lisa est un surnom

Le modèle de De Vinci s’appelait en réalité Lisa di Antonio Maria Gherardini (un peu long, je vous l’accorde). On la connaissait aussi sous le nom de Lisa del Giocondo, puisqu’elle a épousé Francesco del Giocondo. Ce nom permet d’ailleurs d’expliquer le célèbre nom du tableau : « La Joconde », traduction de « La Gioconda ».

Personne n'en a rien eu à faire pendant 400 ans

Peinte au début des années 1500, par De Vinci sur la commande de Franscesco del Giocondo, peu de monde avait vraiment connaissance de ce tableau pendant plus de quatre siècles. Si, nous le verrons, la toile a circulé dans la royauté, le peuple, lui, n’en avait pas grand-chose à secouer avant les années 1910.

De Vinci a mis 4 ans à peindre ce portrait

Débuté en 1502, il ne l’aurait pas fini avant 1506. À titre d’exemple, 4 ans : c’est le temps qu’il a fallu à Michel-Ange pour peindre la Chapelle Sixtine. Et ce n’est pas tout : Léonard de Vinci ne remettra jamais le portrait à celui qui lui a commandé. Jamais. Il le conservera et finira par déménager d’Italie en France, sa peinture sous le bras.

La chapelle Sixtine, peinte en quatre ans, du coup.

La peinture passe de roi en roi

Après la mort du peintre, c’est François Ier qui acquiert l’œuvre et l’installe au château de Fontainebleau. La présence du portrait est attestée dans le cabinet des peintures dans les années 1600. En 1646, il trône dans la chambre d’Anne d’Autriche, toujours à Fontainebleau, puis Louis XIV le ramène à Paris. Entre 1665 et 1666, il quitte le palais du Louvre pour rejoindre la galerie des Ambassadeurs au palais des Tuileries, puis des Tuileries à Versailles dans les années 1690. Elle reste un siècle dans les collections du château de Versailles, puis entre dans les collections de peintures du musée du Louvre en 1797. Le public la voit exposée pour la première fois l’année suivante… Pour une courte durée ! En 1801, Bonaparte la fait déplacer au palais des Tuileries, dans les appartements personnels de Joséphine, avant de la rendre au Louvre en 1802.

En 1911, le tableau est dérobé au Louvre

En août 1911, le peintre Louis Béroud vient au Louvre, avec l’intention de faire un croquis de la toile Mona Lisa. Problème, en lieu et place de la Joconde : un grand espace vide. Le tableau a été volé. Entre le moment du vol et le moment où il est constaté, s’écoulent 24h. Rapidement, la nouvelle fait le tour de tous les journaux du pays et les forces de l’ordre sécurisent les frontières pour attraper le voleur s’il tente de s’enfuir à l’étranger avec la toile.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

.... Et Pablo Picasso et Guillaume Apollinaire étaient les principaux suspects

Assez rapidement, deux suspects se distinguent : le poète Guillaume Apollinaire, et l’un de ses grands amis : Pablo Picasso. Apollinaire avait pour secrétaire Géry Pieret, un jeune homme connu pour ses talents d’escroqueries. Il avait notamment dérobé quelques petites sculptures ibériques du IIIe et IVe siècles au musée du Louvre pour les vendre ensuite à Pablo Picasso et Apollinaire. Picasso en est totalement fan. Tellement fan que l’une d’entre elles lui sert de modèle pour l’un des visages de son célèbre tableau : Les demoiselles d’Avignon (1907).

Mais voilà, en 1911, Pieret fait face à quelques problèmes d’argent. Sa solution ? Il retourne au Louvre, dérober quelques petites nouvelles choses à revendre. Apollinaire découvre son activité et le fou à la porte, le jour où le vol du tableau est constaté. Étrange. Dans un excès de zèle, Pieret envoie une statuette fraîchement volée au Louvre au quotidien Paris Journal, prétendant avoir également La Joconde, et réclamant 150 000 francs. La police est alertée, mais l’homme fuit Paris avant d’être inquiété. La culpabilité remonte alors à deux personnes, du cercle proche de Pieret, détenant consciemment des statuettes volées au Louvre : Apollinaire et Picasso.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

...Mais finalement, ce n'étaient pas eux !

Les deux hommes comparaissent devant le juge le 8 septembre de la même année. Rapidement, ils sont reconnus non coupables, et sont relâchés 4 jours après le début de l’audience. C’est en 1913 que le vrai voleur a finalement fait surface. Il s’agissait de Vincenzo Perrugia, un ouvrier du Louvre, vivant à quelques pâtés de maison seulement du musée. Amené à y travailler avec sa société, il a profité de l’occasion pour dérober tranquillement la Mona Lisa. Si les détails quant au déroulement du vol sont toujours empreints de mystère, on sait que La Joconde était simplement cachée sous le lit du malfaiteur pendant 2 ans et demi, puis qu’il parvint à la ramener en Italie. De retour au pays, il tenta de revendre l’œuvre à un antiquaire florentin, mais fut dénoncé. Bien tenté. Cet épisode aura au moins permis à la Joconde d’acquérir un maximum de fame et d’être aimé de tous. Comme dit le proverbe « On ne se rend compte de l’importance d’une chose que lorsqu’on la perd. » Profond.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Son sourire est responsable de sombre histoire

Cette belle demoiselle au sourire mortel aura brisé bien des cœurs. Littéralement. Plusieurs hommes, fous amoureux du portrait et conscients que leurs romances étaient impossible, ont préféré se donner la mort. En 1852, c’est l’artiste Luc Maspero qui se jette du quatrième étage d’un hôtel parisien, laissant pour lettre « Pendant des années, j’ai désespérément lutté contre son sourire. Je préfère mourir. » En 1910, un homme est venu se donner la mort devant elle, en la regardant droit dans les yeux. Glauque.

(Source)

La Joconde a été cachée pendant les guerres mondiales

Pour éviter que le tableau ne soit un dommage collatéral des guerres, qu’elle ne soit bombardée ou volée de nouveau, la Joconde fut évacuée du Louvre et cachée. Entre fin septembre 1938 et mi juin 1945, elle a voyagé une dizaine de fois, cachée dans une caisse portant le matricule « MNLP n°0 » pour « Musée Nationale du Louvre Peintures n°0 ». (Source)

7 millions de personnes viennent la contempler chaque année

Soit… 15 à 20 000 personnes chaque jour ! Une vraie star, venue tout droit du XVIe siècle. Stylé.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Max Fercondini

Sa valeur est inestimable

Forcément, quand on attire autant de visiteurs chaque jour, on coûte un petit pesant d’or… La valeur de la Joconde est, selon les cabinets d’expertise, « incommensurable ». S’il fallait à tout prix lui donner un prix (lol), le cabinet Expertissim, spécialiste de l’antiquité et des œuvres, l’a estimé en 2015 à… 2 milliards d’euros. L’œuvre la plus chère du monde, incontestablement.

(Source)

La Joconde est une œuvre pleine de secret, mais saviez-vous que le Louvre en renferme plein d’autres ? Vraiment un musée fascinant.