Ça y est, la France a vendu des Rafales. Les Egyptiens devraient finalement accepter de débourser quelques milliards d'euros pour acquérir ce joyau du génie français, celui que le monde entier nous envie mais que personne ne voulait acheter. Voila qui devrait nous encourager à exporter toutes nos autres spécialités, celles qui semblaient appartenir à "l'exception culturelle" française et qui semblait n'intéresser personne. Le rayonnement hexagonal n'en est qu'à ses débuts, on a bien vendu des Renault Fuego en Argentine, on va inonder les marchés avec nos spécialités :
- Des Minitels
La technologie, c'est comme la mode, c'est une affaire de cycle. Donc si Daft Punk arrive à refourguer au monde entier du vieux Giorgio Moroder 30 ans après, on peut envisager de vendre des appareils marrons pour aller sur des services "pour adultes". - La franchise "La Pataterie"
Marre de voir la gastronomie française réduite en Amérique et en Asie aux baguettes de pains et aux macarons. La France des saveurs, c'est aussi la patate. - Le café au Maroilles
Si on a refourgué des Rafales, on peut bien faire croire à des Chinois que tremper un fromage qui pue dans du café, c'est le top du raffinement. En tout cas, ça se tente. - Steve Mandanda
Voire carrément l'OM, puisque les investisseurs fortunés ne semblent pas encore tout à fait séduits par ce club qui délègue la billetterie à ses groupes de supporters et dont les joueurs se font home-jacker. - Johnny Hallyday
Jusqu'ici, quand Johnny jouait à Las Vegas, c'était devant un public français qui faisait le voyage. Désormais, on peut espérer que Johnny vendent des disques dans le monde entier. Ça ne rapportera pas un rond au fisc français, mais le symbole est important. - Des litres de "la Villageoise"
On exporte beaucoup de vin dans le monde entier, mais pas celui-là. Et ces "estrangers" ne savent pas ce qu'ils ratent. Pourtant, on est certain que le Carré de Vignes cartonnerait au Japon. - Josephine Ange-Gardien
Le meilleur de la télévision française n'a pas encore traversé les frontières, ou du moins n'a pas encore innondé le marché US. Et c'est pas juste, vu les daubes (parmi les pépites) que nous envoient les chaines US à chaque rentrée. Le monde doit découvrir l'univers magique de Joséphine. - Des grands patrons
C'est un argument récurrent à chaque histoire de "parachute doré", de "retraite chapeau" et de rémunération délirante votée par un conseil d'administration complaisant à l'égard d'un dirigeant peu performant : "si on ne leur file pas ça, ils vont partir à l'étranger". Pourtant, ils restent. Ceux qui réussissent à l'étranger sont partis en général assez tôt, comme les footballeurs (oui Stéphane Guivarch, c'est à toi qu'on pense). - Les rond-points décorés
Si il y a un domaine où on est intouchable, c'est pour mettre des conneries sur un rond-point. cette activité, grassement subventionnée par la puissance publique, semble nous appartenir à tel point que la page Wikipedia n'existe qu'en français. Au lieu de foutre des fontaines partout, comme sur Colombus Cirle à New York ou sur Picadilly Circus à Londres, pourquoi ne pas faire appel au génie français et mettre des statues débiles ou des bosquets mal taillés? - (bonus) Jean-François Copé
Mais c'est pour bientôt. Un jour Jean-François reviendra aux affaires, il pendra les destinées de la France et portera l'avenir de l'Europe sur ces épaules solides. Et c'est le monde entier qui se mettra à jouer du synthé avec un pull sur les épaules.
Vive la république. Et vive la France !