Le beauty privilege, ou « privilège de la beauté » pour les fadas du Français, c’est ce concept qui dit que les personnes considérées comme attirantes ont plus d’avantages au niveau de la société que celles qui le sont moins. En gros, si t’es bg, tu vas avoir la belle vie et les gens seront sympas avec toi, alors que si t’es cheum, bah bon courage. Voilà une liste des domaines dans lesquels le beauty privilege peut s’appliquer et créer des inégalités. Alors que nous, on veut tout le monde qui danse la ronde main dans la main bordel !
PS : le concept de beauty privilege est souvent nuancé, car il est utilisé par plein d’industries pour nous vendre de trucs chers et nous rendre « plus beaux ». De plus, le beauty privilege, contrairement à ce qu’il laisse penser, ne rend pas forcément plus heureux car il a ses désavantages, et surtout, il sert encore trop souvent d’excuses pour créer des rivalités entre les meufs.
Les personnes vues comme attrayantes sont mieux payées et plus facilement recrutées
On le sait, pour être vu.e comme attrayant.e selon les critères de beauté normatifs les plus courants, il faut avoir une peau blanche, être mince, être jeune et avoir les cheveux lisses pour les femmes, tandis que pour les hommes, il faut avoir belle barbe, une carrure musclée et une mâchoire carrée. Selon une étude de l’université d’Harvard, ces personnes vues comme « belles » gagneraient 10 à 15 % de plus que celles vues comme moyennes à laides. On appelle ça « la prime de beauté ».
Cela se voit également lors des processus de recrutement : pour trouver un travail ou même progresser dans sa carrière, correspondre aux critères de beauté est un avantage car on considère que les personnes « belles » n’ont pas de défaut.
Des bébés considérés comme "peu attrayants" peuvent être victimes d'un manque d'affection
Eh oui, c’est horrible, mais des bébés cheums recevront moins d’amour et d’affection de la part des gens et même de leur mère que des bébés beaux. Des études sur le beauty privilege des bébés ont d’ailleurs montré qu’on faisait ainsi plus attention aux bébés vus comme mignons qu’aux autres.
Les peines de prison sont plus élevées pour les personnes vues comme "laides"
En moyenne, les personnes considérées comme moches se voient condamnées à des peines 20 % plus lourdes que celles du reste de la population. Il a ainsi été montré qu’un beau cambrioleur aurait une peine 24 % inférieure à celle d’un cambrioleur moyen, tandis qu’un meurtrier ou un violeur qui présente bien (envie de vomir en écrivant cette phrase) bénéficierait d’une peine 10 % moins lourde que celle d’un meurtrier ou d’un violeur « basique ». Encore un beau travail de la justice.
Les personnes "belles" sont moins sujettes aux contrôles d'identité
Vous allez me dire, assez logique finalement. De multiples études révèlent que les forces de l’ordre contrôlent beaucoup plus facilement quelqu’un qui n’est pas bien habillé ou qui a la tête du délinquant de service que quelqu’un vu comme « attrayant » et bien sapé. C’est là que le racisme entre également en jeu, puisqu’un homme noir habillé en jogging a sept fois plus de chances de se faire contrôler qu’un homme blanc en costard. Eh oui, le biais de la tenue joue aussi un grand rôle dans le beauty privilege.
Les personnes dites attirantes sont perçues comme plus intelligentes
En plus d’être vues comme en meilleure santé, les personnes dites « belles » sont considérées comme plus compétentes, avec une intelligence plus élevée que la moyenne et sont donc mieux traitées par les gens avec qui elles interagissent. C’est aussi comme ça que l’on donne plus la parole, dans les médias et autres espaces d’expressions, aux personnes vues comme attrayantes.
On fait plus confiance aux personnes considérées comme attrayantes
Si vous voulez contracter un prêt à la banque, sachez que vous aurez plus de chances de l’obtenir si vous êtes vu.e comme bg que si vous êtes quelqu’un de « basique » ou « peu attrayant ». Eh oui, car les personnes attrayantes sont considérées comme plus dignes de confiance (alors qu’en vrai, trop pas : Staline jeune était plutôt pas cheum du tout et pourtant, niveau confiance en cette personne, c’était pas trop ça).
Les personnes considérées comme moins attirantes souffrent plus de dépression
Là encore, c’est assez logique puisque le regard de la société est archi dur envers les personnes moyennes ou « laides ». Comparaison, manque de confiance en soi, dépréciation, mise à l’écart et autres joyeusetés font souvent partie du quotidien des personnes qui ne sont pas considérées comme « belles ». Selon les études, elles sont donc moins heureuses et plus sujettes à la dépression. Un vrai bonheur…
Les personnes considérées comme non-attirantes sont plus victimes de gens froids et peu bienveillants
Ce genre de comportement est facilement repérable dans la société : les gens ont beaucoup plus tendance à juger et à se montrer désagréables, voire méchants avec les personnes « moches » qu’avec les personnes « belles ». Il y a un énorme jugement de valeurs qui se fait sur le physique : rentrer dans la catégorie « attirant.e » donne tout de suite le droit à plus de sympathie, de bienveillance et de petites attentions. Alors que clairement, les autres, bah ils peuvent aller se faire foutre, voilà, super.
Les personnes "attirantes" bénéficient plus d'un traitement de faveur dans leur quotidien, sauf quand elles sont médiatisées
C’est la conséquence de ce dont je parlais au-dessus : si vous êtes considéré.e comme beau ou belle, vous allez avoir droit à des boissons gratuites au bar, à des réductions par-ci par-là, à des coupe-files, à des plats offerts, etc… Ce sont plein de petits gestes qui, accumulés, montrent à quel point le physique peut changer le quotidien d’une personne jusque dans son porte-monnaie. Ça vaut aussi pour les coups de main du style regonfler un pneu, mais aussi pour la façon dont on va tolérer les erreurs de quelqu’un : une faute au travail ou lorsqu’on passe le permis, par exemple, est beaucoup plus vite oubliée quand elle vient d’une personne « attrayante » que quand elle est commise par quelqu’un de moyen ou de « laid ».
A contrario, lorsque ces « beautés » sont très médiatisées (prenez par exemple Shakira ou Kylie Jenner), on va avoir tendance à se montrer beaucoup plus intransigeant avec elles en cas d’échec ou de drame, car on considère qu’elles n’ont pas donné l’exemple qu’on attendait d’elles, ce qui va donner lieu à une « hostilité médiatique ».
C'est aux personnes vues comme attirantes qu'on a envie de ressembler et ce sont elles qui servent de modèle
Dès l’enfance, que ce soit dans les contes ou dans les dessins animés, on nous montre des corps normés censés représenter la beauté. À l’âge adulte, cela passe par des pubs, des émissions, des photos et autres diffusions médiatiques qui mettent en avant les personnes « belles » sur qui il faut prendre exemple, celles à qui on doit ressembler à tout prix.
Ce piédestal est en réalité trompeur, car de un, il force les personnes qui y sont placées à être irréprochables pour coller à l’image qu’on leur donne, comme expliqué plus en détail en-dessous ; et de deux, parce qu’il finit par desservir ces personnes « attrayantes » : des femmes comme Kim Kardashian ou Emily Ratajkowski sont souvent accusées d’être stupides, aguicheuses, vénales, potiches et autres jolis qualificatifs pas du tout sexistes.
Nan mais en vrai faut pas croire, il y a quand même plein de trucs chiants quand tu es beau. Et j’en sais quelque chose hein, à ça… !
Sources : Wikipédia, France Inter, France TV Slash, Terra Femina, Usbek & Rica.