Quand on n’habite pas à Paris, c’est probablement soit qu’on vit à la campagne (le désert, là, le truc autour de l’Île-de-France), soit en banlieue (c’est-à-dire un mix de Paris et de Limoges). Quand on habite en banlieue, on rêve d’aventures, de surprises, ou au moins de choses à faire : du coup on prend le RER pour aller à Paris, et on y fait tout le temps les mêmes choses.
Aller boire un café ou un chocolat chaud à Starbucks.
C’est la première chose qu’on fait, une sorte de passage obligé :s’arrêter à Starbucks pour boire un bon chocolat chaud ou un café (selon si on a 15 ans ou davantage).
Aller dans un lieu que seuls les provinciaux visitent
Le mieux, quand on vient de dépenser 10 balles pour un café, c’est une petite promenade digestive puisque de toute façon on n’a plus un rond pour se payer un ticket de métro. Programme culturel : le cimetière du Père-Lachaise. C’est sympa, les tombes, les épitaphes. Sympa. Fun. Bref la promenade consiste essentiellement à chercher la sortie. Pendant 2 heures.
Prendre une photo débile avec la tour Eiffel (genre on l'a dans sa main trop LOL)
Perspective. On prend une photo avec la tour Eiffel, en imitant l’expression d’une personne en train de porter quelque chose de très lourd, on s’accroupit, et hop ! La magie opère. Et les pigeons te prennent pour un ami.
Contempler tout le mobilier urbain de la ville… même les bancs
Lorsqu’on est rarement à Paris, on trouve que tout est magnifique, on passe son temps à pointer du doigt les immeubles, les tags, les passages piétons… On les trouve très ironiques. C’est un des premiers symptômes de l’infection hipster, la peste parisienne qui ravage la capitale et qui explique pourquoi ça fait deux minutes que vous regardez un graffiti représentant une bite.
Se plaindre parce qu’on a mal aux pieds
Quand on marche rarement dans sa banlieue et qu’on se fait une journée complète à se promener dans Paris, il y a comme un problème d’habitude qui se traduit par un cancer des muscles et une gueule de déterré. Ceux qui disent que les Parisiens sont désagréables n’ont surement jamais côtoyé un banlieusard après 4 heures de marche dans Paris. Le mieux, quand on est confronté à un tel spécimen, est de lui donner à manger.
Manger dans un resto et oublier le prix de la nourriture à Paris
« Tiens, si on s’asseyait là, à la terrasse du café qui fait l’angle sur la place ? On pourrait bouffer un steak frites surgelées à 25 balles ? Ça te dirait ? »
Se prendre pour quelqu’un qui habite à Paris depuis 10 ans car on a appris ce qu’est un Uber et on l’a prononcé presque sans bégayer "Ubeurre ? Je connais que ça"
Ah Paris ! Paris bohème, Paris la fête, Paris Uber, on se ferait pas un petit vernissage, là ? Ou un Burger King, quoi.
Se faire pratiquement écraser par des voitures car on n’a pas l’habitude de la circulation
Vous vous sentiez parisiens jusqu’à ce qu’une voiture manque de vous renverser, car vous n’avez pas attendu le feu rouge pour traverser. Depuis, vous avez peur de traverser, et ça fait 25 minutes que vous marchez sur le même bout de trottoir, ce qui réduit sensiblement votre capacité à profiter de la ville.
(Re)découvrir la douce senteur des gares.
Madeleine de Proust aromatisée pipi qui annonce le début d’une bonne journée ou sa fin, selon si le pipi a des notes d’alcool ou non.
Rentrer chez soi et se dire que la banlieue c’est pas si mal… c’est… c’est… calme ! Voilà : calme.
C’est sympa, aussi, de ne rien faire au milieu de nulle part. Non, en vrai, c’est sympa. C’est calme. C’est reposant.
Ils n’y aucune haine ni aucun mépris dans ce top envers les Parisiens ou les personnes habitant en banlieue, ni envers les campagnards d’ailleurs, mais de toute façon ça ne sert à rien de prendre ce genre de précautions envers les campagnards, ils ont pas Internet.
Ce top a été écrit par Pablo, stagiaire de troisième et néanmoins ami.