Aussi étrange que cela puisse paraître on a tendance à souvent idéaliser ce qu’on a plus, comme cet(te) ex qui nous manque alors qu’on sait parfaitement que c’est une enflure ou le JT de Jean-Pierre Pernaut. Alors oui, le monde d’avant nous manque, et non, le monde d’après ne sera pas forcément mieux, mais afin de ne pas trop déprimer essayons de nous rappeler qu’il y avait quand même pas mal de trucs chiants dans le fameux monde d’avant, des trucs qui finalement ne nous manquent pas du tout.
Prendre les transports en commun tous les jours
Alors je sais que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne là dessus, mais dans l’ensemble moins de monde les utilise, ce qui doit quand même rendre moins désagréables les voyages pour ceux qui n’ont pas le choix. Pour les autres, faut avouer que c’est quand même une libération de ne plus avoir à se tasser là dedans et de subir les odeurs, les frotteurs et toutes ces merdes qui font que le trajet du matin arrive a être moins agréable qu’une grande claque dans notre gueule.
Faire la bise
Sans conteste l’un des trucs dont il faut perpétuer la disparition. La bise c’était relou, c’était sale, rarement accompagné de plaisir et pas super hygiénique. Alors autant se dire que ça on le fout en l’air une bonne fois pour toutes et que quoi qu’il arrive par la suite on y revient pas. Faire la bise à 40 personnes en arrivant en soirée tout en faisant semblant de retenir les prénoms on arrête.
La mauvaise haleine des gens
Oui parce que là dessus le masque fait des miracles et peut même exaucer les prières des gens qui depuis des années souhaitaient que leur collègue réalise à quel point il pue de la gueule. Là dessus pas d’exception, chacun est rappelé à ses propres crimes et c’est clairement une bonne chose.
Trouver des excuses pour le pas aller boire un verre avec un pote
Vous voyez ce moment où vous êtes sur le canapé avec tellement la flemme de bouger que s’il y avait le feu dans votre immeuble vous pèseriez le pour et le contre sur le fait de continuer à vivre ? C’est dans ces moments là qu’en général votre plus infatigable pote vous propose d’aller boire un verre, ou pire, que vous lui aviez déjà dit « oui » avant de rentrer chez vous. Eh bien ce moment de mensonge qu’on fait tous en répondant par message « ouais finalement je suis un peu malade », « peut-être plus ce weekend » ou tout simplement « je m’appelle Lionel Jospin, vous devez faire erreur » n’existe plus et c’est une bien bonne chose.
Le serveur du resto qui te demande si "tout se passe bien"
Je n’ai jamais compris pourquoi les serveurs venaient nous demander ça tout en ayant l’air super préoccupés. « Tout se passe bien ? ». On est juste en train de manger quoi, on n’est pas en train d’accoucher quelqu’un ou d’empêcher le soleil d’imploser dans une mission suicide. Au pire du pire mon plat n’est pas assez salé quoi, c’est pas dramatique. Personne n’a jamais éclaté en sanglot dans le restaurant en hurlant « naaaaan ça va pas bien putain mon poulet est trop mi-cuit ok ??!!! »
Les toilettes des bars / boîtes de nuit à l'hygiène douteuse
Même si on vous partageait nos souvenirs émus des boîtes de nuits, s’il y a bien un truc qui ne nous manque pas là dedans c’est bien les toilettes. Entre la queue interminable pour y accéder, la pisse par terre, les marques sombres dans la cuvette et l’odeur de mort qui y règne, ce serait difficile d’y voir un manque. Sans déconner, y’a certains chiottes de bars où j’ai vu des choses si sales en fin de soirée que les confessions d’un proctologue me feraient doucement sourire.
Les 40°C à 8h du matin sous ta tente en festival
Se « réveiller » en lendemain de soirée de festoche avec cette impression qu’une équipe de catcheur nous a défoncé la gueule et relâché dans le Sahara après nous avoir hurlé dans les oreilles des heures entières ne peut vraiment, vraiment manquer à personne. C’est généralement le pire réveil, on a soif, faim, on pue de partout, on a pas assez dormi, il fait trop chaud et un pote nous tend une bière tiède et éventée de la veille. Ok ça manque un tout petit peu.
Les salles de sport en général
Cette motivation qui nous amène à la salle de sport est assez semblable à celle qui nous force à aller au taff en lendemain de cuite, à la différence près qu’on a pas de compte à rendre si on ne va pas à la salle, du coup on y va pas. De manière générale on peut dire que le sport nous manque, mais pas forcément la salle, à moins d’avoir vos meilleurs potes qui y bossent, c’est quand même super chiant. Il fait -12 degrés à cause de la clim, y’a des gens tellement mieux foutus que nous qui se baladent dans des tenues qu’on dirait dessinées sur eux, y’a de la musique « dance » soit disant motivante et ça pue un peu le fennec crevé.
Les embouteillages en rentrant du taff
Déjà que la journée à été longue et qu’on a peu de temps libre, perdre la moitié de celui-ci dans les bouchons à écouter de la variété de merde à la radio ça fait quand même bien chier. Tout le monde est énervé, y’a aucun respect, aucune patience et on se retrouve bien souvent à souhaiter du mal à une personne qui a juste changé de file. Un moment terrible dans la vie d’une personne que lorsqu’elle découvre son véritable visage de conducteur aux heures de pointe.
Aller voir pépé et mémé tous les dimanche pour le déjeuner alors qu'on est en gueule de bois
Dur réveil que celui-ci également. Autant la famille peut clairement manquer dans ces moments, autant les repas de familles interminables qu’on entame en gueule de bois ne manquent pas. Et on pourrait se dire qu’il y a au moins la réjouissance de bien manger et bien boire, mais c’était sans compter sur les innombrables et improbables mélanges d’alcools qu’on a tenté la veille. S’étonner d’avoir la gerbe tout le long du repas après avoir vidé des Vodka-Yop toute la soirée de la veille c’est quand même con et heureusement c’est plus le cas.
Aller faire ses courses le soir
S’il y a un truc un peu cool avec toute cette merde c’est qu’entre la livraison qui s’est largement répandue et les courses le midi, on gagne quand même beaucoup plus de temps libre le soir. Alors ok tout le monde fait pareil et on se refile tous le covid vu qu’on ne peut pas y aller à des heures différentes, mais c’est quand même super cool de pouvoir rien foutre le soir.
Devoir se déplacer chez le médecin avec 40° de fièvre
Les rendez-vous médicaux en visio c’est quand même une révolution incroyable. C’était vraiment complètement con de devoir sortir en étant aussi mal et de risquer de contaminer d’autres personnes tout en tenant à peine debout. Au moins là c’est quand même plus rapide et moins pénible. Et en plus c’est carrément plus simple de mentir pour les plus filous d’entre vous. Bande de pirates.
Le groupe de 12 personnes qui s'assoit à côté de nous au ciné
Et qui en général mange des trucs qui puent comme mes chaussures et fait autant de bruit qu’un concert de métal un soir d’orage. Et puis ça parle pendant des heures parce que visiblement c’est venu au ciné pour se raconter sa vie et pas pour voir le film… Au moins là on est plus emmerdé par tout ça.
Le voyage en avion où tu meurs de faim mais y'a juste du jus de tomate et des cacahuètes
Et que ce même jus de tomate te file la tourista pendant tout ton séjour. Payer presque un mois de salaire pour visiter les chiottes d’un hôtel pendant une semaine dans un pays où personne ne semble comprendre la phrase « y’a plus de papier » c’est quand même super chiant et ça ne manque pas une seconde.
Le Bigdill
Ok, c’était le monde d’avant avant, mais faut pas se mentir, ça manque à personne ce truc là quand même.
Ok, bon on essaie de relativiser, y’a des trucs qui nous manquent là dedans quand même je sais bien. D’ailleurs vous pouvez aller voir les trucs du monde d’avant qui nous manquent et les illustrations sur le monde avant/après covid, c’est très très cool et rigolo.