Parfois, quand tu t’adresses à tes enfants, ta mère sort de ta bouche (pas littéralement hein, sinon c’est chelou). Curieuse impression qui te fait prendre conscience qu’être parent, c’est aussi transmettre ce que l’on nous a appris. On a tous en tête ces petites phrases toutes faites répétées inlassablement d’une génération à l’autre.
"Fais attention !"
La plus basique. L’instinct naturel de tout parent normalement constitué le poussera à sortir cette injonction à tout bout de champ. Dès les premiers pas, « fais attention à ne pas tomber », en grandissant, « fais attention en traversant la rue » et même une fois adulte, « fais attention sur la route ».
"C'est pour ton bien"
La plus frustrante. Celle qui te fais passer pour un tyran aux yeux de ton enfant. Mais bon, non, on ne mange pas un paquet de spéculoos en entier juste avant de passer à table et oui, il faut se coucher tôt parce que demain, y’a école.
"C'est comme ça !"
La plus hypocrite. Celle qu’on utilise quand on est à cours d’arguments face à un humain de 98 cm qui te demande pourquoi on ne peut pas avoir un poney dans son salon. Pourtant, il devrait comprendre que la moquette, c’est salissant.
"Je te l'avais dit !"
La phrase revancharde. Celle qu’on détestait entendre quand on était gamin et qui maintenant nous emporte dans un état proche de la jubilation quand on la prononce. Suite logique de « fais attention ! ».
"Finis ton assiette"
La phrase sensible. Celle qui met à jour un léger conflit entre ton gamin et toi au sujet de la bouffe. Tu t’emmerdes à cuisiner des petits légumes bio pour entendre un « z’aime pas les grocolis ». Tu es vexé(e) comme un pou et tu es bien tenté(e) de sortir la phrase de tes propres parents : « Pense à tous ces pauvres petits enfants qui meurent de faim dans les pays en guerre ». Et puis non, tu te ravises, pensant qu’après tout, un paquet de Spéculoos, ça cale, quand même.
"Qu'est-ce que c'est que ces notes ?"
La phrase un peu honteuse. Celle que tu as toi-même entendue si souvent. T’avais beau intercepter ton bulletin dans la boîte aux lettres, tu te faisais quand même choper quelques fois. Ton môme n’a plus ce privilège, dorénavant. Merci Internet! C’est à se demander si être nul en maths et être attiré par la place près du radiateur n’est pas une particularité génétique.
"Tu verras, tu t'en remettras"
Celle qui éveille en toi ton instinct de louve protectrice. Qui a osé briser le cœur de mon petit cœur ? Les premiers chagrins d’amour sont difficiles à endurer. Donc, on console comme on peut, tout en pensant que cette petite biatch ne méritait pas d’être avec ton fiston d’amour.
"Éteins les lumières"
La plus pragmatique. Celle qui a pris vraiment un sens le jour où tu as commencé à payer tes factures. Parce que « je ne suis pas Crésus » et autre « c’est pas Versailles, ici ! » vont de pair avec « range ta chambre, je ne suis pas ta bonniche ». On peut voir ça comme un service rendu. C’est pour son bien, après tout ! Oups, ça revient encore.
"T'as pas des devoirs à faire ?"
La phrase crispante. Celle qui te renvoie à tes propres échecs mais que tu te dois de dire, histoire d’être là pour éviter le naufrage scolaire. Peut amener à des situations conflictuelles avec l’enfant, surtout s’il te prend pour un jambon en répondant « nan nan » alors que t’as vérifié. Merci encore Internet !
"Sors prendre l'air !"
La phrase contrariante. Celle qu’on répète sans arrêt quand son môme s’esquinte les yeux sur les jeux vidéo. Marche aussi à l’inverse : « prends un bouquin » pour un gosse qui passe tout son temps libre sur une rampe de skate.
Ouais bon on a pas fini de parler, d’argumenter, de négocier. C’est ça, la parentalité. Et c’est pour ça que c’est épuisant.