À l’heure du microprocesseur et de l’infiniment petit, à l’heure où nous transportons dans notre poche un ordinateur sophistiqué capable de nous relier au monde, à l’heure où l’humanité en surnombre se parque dans des appartements minuscules pour survivre, nous nous élevons d’une seule et même voix pour faire le panégyrique de la grandeur, de l’immensité, des vrais pizzas et des vinyles. On est comme ça.
Les bretzels
Les vrais bretzels, ceux que l’on mange dans l’Est et qui ont failli avoir la peau de George Bush, offrent une qualité gustative peu sujette à débat. En revanche, dès que l’on parle de mini-Bretzels, on parle de tristesse, de paysages dévastés, de musique tzigane triste et d’envie de mourir.
Les pizzas
Les Italiens ont créé la pizza, des industriels ont inventé la minizza, un truc tout dur tout mauvais tout chimique qui n’a de pizza que le nom et que l’on sort uniquement pour accompagner le poison que l’on sert à son pire ennemi à l’apéritif.
Les joies
Une mini-joie, c’est toujours le corollaire d’une maxi-tristesse. L’équilibre du monde est ainsi fait que les petites joies ne nous remplissent de rien.
Les Mars
L’inventeur des mini-Mars avait probablement pour objectif de convaincre tous ceux qui faisaient attention à leur ligne qu’ils pouvaient bien s’envoyer un shoot de sucre sans pour autant déroger à leurs règles de vie. Il est simplement parvenu à étendre encore le territoire de la mini-joie et ainsi rapprocher le monde de sa destruction programmée.
Le cerveau
Le cerveau, c’est pratique. Quand il est atrophié et tout petit, comme c’est le cas, par exemple, chez nos amis les oiseaux, c’est super moins bien : on passe son temps à vouloir bouffer des graines. Tout nul.
Les coefficients
Avoir une bonne note coeff 9, ça a de la gueule. Taper un 17 coeff 1, ça ne sert à rien. La vie est affaire de coefficients qui augmentent les moyennes. Dans tes dents le TPE.
Les disques
Sur le terrain d’athlétisme comme dans ta chaîne Hi-Fi, les disques t’apportent du bonheur authentique (moins qu’un javelot, mais quand même). À la cave comme sous la table bancale qu’il cale, le minidisque ne t’apporte rien du tout. Dommage, le minidisque.
Les stres
Nul ne pourrait se passer de stres dans sa vie. Moi je m’en sers tous les jours, des stres. Pour accompagner mon petit déjeuner pour passer le temps aux toilettes, et même quand je fais l’amour : jamais sans mon stres, c’est un peu ma devise. Et pourtant, reconnaissez que les ministres, ils sont tout pourris.
Les œufs brouillés
Les œufs brouillés, c’est bon, surtout quand on y ajoute des échalotes et des petits champignons et, pourquoi pas ? – un peu de crème. Alors que les embrouillaminis, c’est pas terrible et ça fait mal à la tête.
Si vous avez apprécié de jeu de mots, n’hésitez pas à vous suicider.
Les bars
Le bar, espace de convivialité, de rencontres, de jeu, d’extériorisation, de partage, de bonheur. Le minibar, espace de mini-bouteilles tristes que l’on paie une fortune dans des hôtels Ibis d’une tristesse infinie en périphérie de Caen un dimanche pluvieux de novembre.
La mousse
La mousse soutient ton corps quand tu es allongé sur ton matelas, t’offre un soutien incomparable lorsque tu t’assieds dans une voiture et accompagne plus généralement ta vie dans tous ses moments agréables. Alors que cette feignasse de Minnie Mouse, elle, ne fait jamais rien pour t’être agréable.
Les biens
Avoir plein de biens, c’est bien. En revanche, faire le plein d’organismes microbiens, c’est pas bien du tout. On se sent tout patraque, après.
Les carottes
Manger une mini-carotte donne l’impression de dévorer un enfant trisomique qui n’a rien demandé à personne.
Le ping-pong
« À toi ! À toi ! À toi ! À toi ! À toi ! »
Cette scène très répétitive est tirée du biopic sur l’inventeur du mini-ping-pong.
Les chiens
Les grands chiens, c’est cool. Les petits chiens, c’est pour les nuls. On appelle ça des roquets, des pauvres merdes, ou bien l’on se contente de donner des coups dedans pour que ça dégage. À mort les caniches. À mort les chihuahuas. À mort les westies. Vive les bobtails, les huskys et les Saint-Bernard. Et si t’es pas d’accord je te lâche mon doberman dessus.
Même les nais ont commencé petits.