Il y a quelques jours, on vous a demandé de partager avec nous un véritable morceau de vie, un petit bout de souvenirs, une pièce de votre intimité ; il y a quelque jours, on vous a demandé de nous raconter votre collection la plus nulle. Et si sans surprise les billes, les fèves et les figurines hippo des Kinder tiennent le haut du pavé, certaines de vos réponses nous confortent dans l’idée que non, on n’a pas tous eu la même enfance.
"Les jouets dans les paquets de céréales, parfois je cachais le paquet dans ma chambre pour que ma mère m’en rachète vite. J’ai jamais réussi à avoir une collection complète malgré tout mes efforts... j’avais 6 fois le même"
Note artistique : 7/10. On apprécie l’image des Frosties en train de pourrir sous le lit pendant que la mère consultait frénétiquement sur Minitel des plateformes médicales pour aider à lutter contre l’addiction aux corn flakes.
"Des râteaux"
Note artistique : 6/10. Il faut dire que je viens à peine de comprendre qu’il ne s’agissait pas de l’objet bien pratique en jardinage mais bien de la pratique consistant à ne rien récolter dans son jardin, très justement.
"Les pubs Yves Rocher avec les produits en format timbre : je les decoupais un par un et les recollais sur une feuille."
Note artistique : 8/10. Un véritable herbier du XIX° siècle (avec des odeurs chimiques).
"Mes croûtes de bobo. Je n'oublierai jamais le visage de ma mère quand elle est tombé sur cette petite boîte mystérieuse"
Note artistique : 10/10. Si sa mère n’était pas tombé sur la boîte, nul doute que la France aurait compté un serial killer de plus.
"Les capsules de champagne. On m'a fait collectionner ça pendant des années."
Note artistique : 6/10. Il paraît que ça se revend bien sur le bon coin. Après, selon la quantité de capsules, le petit aurait peut-être pu u dû tirer la sonnette d’alarme auprès de ses parents pour évoquer leur alcoolisme.
"Les paquets de cigarettes vides. J'avais 15 ans, je ne fumais même pas."
Note artistique : 8/10. Le premier a dû servir de pot à crayons. Le deuxième a accueilli des chewing gums mâchés. A partir de là, il y a fort à parier que les autres traînaient juste là, prenant la poussière sans qu’on sache vraiment où les ranger et quoi en faire.
"Les billes de cartouches d'encre que je conservais dans un gros verre."
Note artistique : 11/10. On aimerait en savoir davantage sur ce « gros verre ». Gros comment ? Très gros ? Par rapport à une piscine olympique, par exemple ?
"Les câbles. Qui ne servent à rien. Des péritel à perte de vue. On sait jamais ça peut servir !"
Note artistique : 0/10. C’est ma propre contribution à cet appel. J’ai encore le chargeur de mon premier téléphone qui date de 1998. Des péritel de toutes parts. Des adaptateurs Jack-RCA qui ont connu la Guerre Froide. Les fils emmêlés dans des immenses sacs que je me trimbale de déménagement en déménagement. Si seulement j’avais encore des trucs pour lesquels ça sert, je pourrais faire le test et me rendre compte que non contents d’être antédiluviens, ces câbles électriques ne marchent plus. Ça prend une place folle. Aidez-moi.
"Des cailloux ! J’en ramassais partout, j’adorais particulièrement les morceaux de verre polis par la mer que je trouvais en vacances."
Note artistique : 4/10. Tout ça pour crâner parce qu’il ou elle voyait la mer quand il.elle était enfant. Ça va, moi aussi je suis allé à Aquaboulevard une fois.
"Les sachets de sucre et les emballages de whisky. Des trucs utiles et pas encombrants, quoi."
Note artistique : 5/10. Du sucre et des réceptacles à molécules de sucre qui ont mal tourné. Toute la chaîne de la vie symbolisée en une seule collection. Voilà quelqu’un d’armé pour affronter le monde.
"Les couvercles de boîtes de camembert."
Note artistique : 3/10. C’est vrai que les Lepetit avaient de la gueule.
"Les stylos Bic 4 couleurs (plus de 200 différents),"
Note artistique : 6/10. Outre le côté dîner de cons, je me demande si cette personne a 200 fois plus de souvenirs du stylo 4 couleurs que nous.
"Les étiquettes qu'il y a collé sur les fruits."
Note artistique : 9/10. Pendant longtemps, il a dû se demander ce que « pomelos » pouvait bien vouloir dire.
"Les faux autographes. On faisait signer des inconnus sur des papiers et on disait aux gens qu'on avait rencontré des gens connus."
Note artistique : 6/10. Faussaire un jour, faussaire toujours. On t’explique même comment réaliser une fausse facture parfaite ici.
"Les tickets de parcmètre que je planquait sous mon lit"
Note artistique : 4/10. On imagine les parents devenir fou en cherchant leur ticket de parcmètre pour faire une réclamation. Mais aucun cri, aucune menace, n’aurait pu séparer cet enfant de sa passion. Aucun.
Et les soldats de plomb, personne ? Ah oui, non c’est vrai, personne n’a vécu dans les années 50 au beau milieu des années 90 à part moi.
Source : Vous