Après plusieurs reports, la réforme des retraites a finalement été présentée le 10 janvier 2023. Élisabeth Borne a dévoilé les grandes lignes du projet de loi qui sera présenté au Conseil des ministres le 23 janvier prochain. Même si elle se dit « prête à faire évoluer le projet », voici à quels changements doivent s’attendre tous les travailleurs nés à partir du second semestre 1961, à l’horizon de 2023. Enjoy la vie, mais enjoy surtout le travail, car vous n’êtes pas près de vous la couler douce avec vos copines du club de bridge. C’est dur, mais il vaut mieux une vérité qui blesse, plutôt qu’un mensonge qui rassure. Courage.

L'âge de départ légal est repoussé à 64 ans

En 2010, l’âge légal de départ était déjà passé de 60 à 62 ans, avec la réforme Woerth. 2023, hop, on reprend deux années de durs labeurs en plus dans la face ! Enfin, 2023… Pas vraiment. L’âge légal de départ va en réalité augmenter progressivement à partir de septembre, pour atteindre 64 ans en 2030. Une décision que le gouvernement justifie notamment par l’augmentation de l’espérance de vie des Français : entre 1990 et 2021, elle est passée de 81 à 85,4 ans pour les femmes, et de 73 ans à 79 ans pour les hommes. Des arguments à nuancer un peu quand même : l’espérance de vie n’est pas la même, spécialement selon… Les professions. Voilà, voilà.

PS : si, on suit cette logique dis donc ça veut dire que les femmes devraient travailler plus longtemps que les hommes vous pensez pas ? SUPER IDÉE PAS VRAI ?

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Source : Flourish

La durée de cotisation accélère

Pour bénéficier d’une retraite à taux plein et s’en mettre plein les fouilles (800 balles par mois ??? Mais que faire de toute cette oseille ? LOL.), le recul de l’âge légal est accompagné d’un allongement de la durée de cotisation. Keske ça veut dire tous ces mots compliqués ? Bah en gros, à partir de 2027, il faudra avoir travaillé l’équivalent de 172 trimestres pour profiter d’une retraite à taux plein. 43 ans de taff. Je suis déjà épuisée à l’idée de terminer ma semaine, donc comment vous dire que là… J’hyperventile.

La réforme n’a pas augmenté la durée de cotisation, elle l’a accéléré : depuis la loi Touraine de 2014, c’est 43 années qui sont annoncées. En revanche, cette loi fixait ce minimum à l’horizon 2035. Élisabeth Borne l’a avancé à 2027. À partir de 2023, on prendra donc un trimestre de plus par an.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

... En revanche, pas de changement du côté de l'âge maximal de départ à taux plein

67 ans : c’est l’âge à partir duquel vous pourrez vous barrer vivre la dolce vita en camping-car, loin (très loin) de vos insupportables petits-enfants, en touchant le taux plein, et ce, peu importe le nombre de trimestres travaillés au cours de votre carrière. Une limite qui n’a pas bougé avec la nouvelle réforme. C’est au moins ça de pris.

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Des exceptions sont prévues pour les "carrières longues"

Vous avez hurlé que la vie était injuste et que vous vouliez changer de famille le jour où on vous a vissé une casquette McDo sur la tête, alors que vous n’aviez que 16 ans ? Eh bah, croyez-moi, le « vous » du futur remerciera profondément l’ado un peu relou qui a quand même accepté de puer la friture tous les jours pendant des années.

Dans le détail : ceux qui ont cotisé cinq trimestres avant leurs 20 ans pourront partir deux ans avant l’âge légal (donc à 62 ans) ; pour ceux ayant cotisé ces trimestres entre 16 et 18 ans, l’âge légal tombe à 60 ans ; pour ceux ayant cotisé avant 16 ans, la retraite sera sonnée à 58 ans. Attention, cela ne sera vrai qu’à condition d’avoir « acquis un nombre minimum de trimestres d’assurance retraite en début de carrière ».

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Il n'a pas souffert, promis

... Des exceptions aussi pour les travailleurs en situation particulière

D’abord, Élisabeth Borne a annoncé que le congé parental serait pris en compte dans le calcul de la retraite pour les femmes, sans détailler de quelle manière pour le moment. Ensuite, et comme c’est déjà le cas aujourd’hui, les personnes en situation d’invalidité/inaptitude pourront partir deux ans plus tôt, et à taux plein. Même règle pour les salariés victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle. Pour les travailleurs handicapés, l’âge légal de départ est fixé à 55 ans.

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Good bye les "régimes spéciaux"

Ou du moins : good bye à la majorité d’entre eux ! Pour des « raisons d’équité », la Première Ministre a annoncé supprimer les « privilèges » appliqués dans diverses entreprises. C’est notamment le cas pour la RATP, les membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ou le personnel de la Banque de France. Cette modification se fera en appliquant la « clause du grand-père » : seuls les nouveaux salariés, embauchés à partir de septembre 2023, seront affiliés au régime général des retraites.

Une "meilleure prise en compte de la pénibilité" est promise

La première ministre a notamment annoncé étendre ces adaptations « au-delà de ceux déjà pris en compte dans le compte professionnel de prévention ». Ont notamment été cités : le port de charges lourdes, les postures pénibles, le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes ou les environnements bruyants. Parmi les modifications évoquées par Élisabeth Borne, on trouve un départ anticipé à 62 ans (2 ans de retraite en plus, pour un dos en compote à vie ? Les calculs ne sont pas bons, Kevin.), et la création d’un fond d’investissement doté d’un milliard d’euros pour « l’usure professionnelle ».

Du côté de la fonction publique, ça ne bouge pas : les policiers ou les aide-soignants pourront continuer à partir plus tôt (à partir de 57 ans). Les aidants, eux, verront désormais « les années passées auprès d’un proche comptabilisées ».

Un peu plus de thune pour les retraités

Dans le cadre des carrières complètes, et à partir du 1er septembre : les petites retraites seront augmentées de 100 euros nets par mois. La retraite minimale (pour une personne ayant cotisé tous ses trimestres) s’élèvera donc à 1200 euros nets ! Une mesure qui devrait être élargie aux actuels retraités. Par ici, la moula !

Il va y avoir de nouveaux slogans dans les manifs

Ouais, parce que ça va battre le pavé sévère, croyez-moi. Après les « Macron, démission », que nous réservent les opposants à la réforme de 2023 ? J’espère qu’ils sauront, une fois de plus, jongler avec notre belle langue française pour trouver des rimes sympas et lourdes de sens avec « Borne » et « Elisabeth ». Je suggère « Elisabeth, cette réforme est trop bête ! », « Elisabeth, tout ça, c’est pas chouette ! », ou encore « Madame 49.3, rentre chez toi ! ». Qu’en pensez-vous ?

On va devenir super aigris

Le travail, c’est chiant. Le métro, c’est chiant. Les discussions à la machine à café, c’est chiant. Le réveil et les obligations, c’est chiant. COMMENT NE PAS FINIR VIEUX CON SI ON NOUS INFLIGE ÇA DEUX ANS DE PLUS ?

Tenez le coup. Si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour tous les trucs cools qui nous attendent à la retraite !

Sources : Public Sénat, Ouest France, Le JDD, Notre Temps, Figaro