Le rap est sûrement le genre de musique le plus écouté en France après moi qui chante sous la douche (disque d’écorce 3 années consécutives). Sauf que le rap est parfois mal vu par certaines personnes. Du coup j’ai envie de tenter de casser ces clichés en apportant quelques bonnes paroles.

"Le rap c'est sexiste"

Alors déjà, il existe d’autres domaines où le sexisme existe, que ce soit au cinéma, dans les jouets, dans l’art, et bien sûr dans notre société de tous les jours, donc le rap n’invente rien. Mais le rap est plus principalement visé. Pourquoi ? Car le rap est considéré comme une sous-culture, ce qui en fait un bouc émissaire facile. Et d’après la vidéo « Le rap est-il sexiste ? », dans les clips de rap les plus regardés en 2017, seuls 20% instrumentalisent la femme fesses qui bougent et tout avec monsieur qui a de l’argent. Oui c’est déjà trop, mais c’est moins que ce qu’on pourrait penser. Pour encore contrebalancer ce cliché, des sons autres que le rap sexualisent la femme, comme Despacito, le tube le plus écouté au monde. Et beaucoup de rappeurs s’élèvent contre le sexisme et les discriminations comme Nekfeu et ma grand-mère, qui rappe tous les dimanches dans sa paroisse de fdp. Après, il est vrai que la parité n’existe pas du tout dans le rap, et même si on voit quelques femmes briller sur scène comme Saweetie, Kodie Shane ou Keny Arkana ma prèf, on est encore très loin de donner leur chance à chacune.

"Le rap c'est violent"

Alors oui c’est violent. Mais dans beaucoup d’autres arts on trouve de la violence : dans le théâtre, dans le sport, dans la mythologie, dans la peinture, dans le cinéma, dans les Disney où la mère de Bambi meurt et tout le monde s’en fout. Et le rap utilise souvent cette violence pour dénoncer, parler de soi, de son vécu ou tout simplement juste faire kiffer l’auditeur. Chacun de nous vit des choses qui lui font violence, et le rap, dans son côté cru, est souvent le plus à même d’atteindre notre petit cœur.

"Le rap incite à tirer sur les gens avec des armes à feu"

En plus de dénoncer et envoyer des messages forts, il est vrai que le rap incite parfois la violence par le feu des flammes, notamment avec les guerres de gang et l’école de la rue. Mais ça, c’est le gangsta rap, pratiqué dans les années 90 par Tupac, Dr Dre et autres 50 Cent. En France, on a Booba et Kaaris à l’aéroport, c’est plus crémeux. Mais ce genre de rap est devenu une sous-catégorie et aujourd’hui, certains rappeurs comme VALD dénoncent ceux qui, effectivement, font l’apologie des armes à feu. On s’améliore.

"Le rap c'est vulgaire"

Oui, le rap c’est (très) souvent vulgaire. Car la vulgarité a cet effet plus impactant et qui touche davantage nos petites oreilles sensibles. Et quand tu veux faire passer un message, genre « à table, la purée de carotte est prête », si tu ajoutes « fils de pute ta mère la couille », eh bien ton enfant descend plus vite s’asseoir. Et surtout, ces artistes rappent comme ils parlent, c’est plus sincère, pas comme les chansons d’amour un peu moisies. Dans la vie tu t’exprimes plus comme Orelsan ou comme Céline Dion ?

"Le rap c'est que des paroles débiles"

Alors, comme dans tout genre de musique, il y a des artistes qui jouent la facilité, et d’autres qui se cassent vraiment le cul. Tout comme il y a une différence entre du Aznavour et Kendji Girac dans la chanson française, il y a une différence entre du K-Maro et du Damso, Sniper ou Kery James. D’ailleurs, le rap est le genre qui utilise le plus de mots par chanson en moyenne avec 500 mots (la pop c’est 300 et le rock 200). La quantité ne signifie par forcément la qualité, mais en tout cas la recherche d’un vocabulaire est de mise.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

"Le rap, on ne comprend rien aux paroles"

« Si le rap n’est pas débile, alors il est incompréhensible ». Mais le rap est un genre qui comprend ses propres codes et ses propres mœurs (les crêpes au Nutella de 16h30 par exemple), c’est toute une culture. A partir de là, tu as trois choix : soit tu t’y intéresses en allant chercher différentes analyses de certains sons et chants. Soit tu décides de juste kiffer sans te pencher dessus (un avion tu ne sais pas comme ça vole, ça ne t’empêche pas d’en profiter). Soit tu décides de laisser ça de côté afin d’aller jouer au molki.

"Le rap c'est une musique de sauvages"

Laissons de côté les paroles pour se focaliser sur le son. Une des forces du rap, c’est de pouvoir rapper sur tous les genres musicaux, que ce soit du rock, du metal, du reggae, de la techno ou du classique. Alors bien sûr, la plupart des instru sont des sonorités hip-hop. Pour rappel, « rap » signifie « rhythm and poetry« , donc l’important se trouve dans la façon de jouer avec le beat. Mais franchement, avoue que tu as envie de danser sur ça :

"Le rap c'est un monde de voyous"

Oui, comme partout, il y a des voyous, des bandits, des escrocs, des gangsters. Mais ça ne concerne qu’une petite partie de cette communauté. Dire que le rap est un monde de méchants, c’est aussi con que de dire que tous les politiques sont pourris ou que tous les prêtres sont pédophiles. Les généralités, ça n’apporte jamais rien de bon.

"Le rap je préfère celle à fromage"

Il est vrai que le fromage c’est très bon, surtout celui qui est fondu et qui dégouline sur ton front lorsque tu te fais un shampoing. Certains diront qu’il faut choisir entre le style de musique et l’objet, moi je préfère choisir les deux, car si nos ancêtres se sont battus pour nos libertés le 12 Juillet 1998, c’est bien pour qu’on soit libre de nos actes, de nos pensées et de débrancher la prise USB comme une brute.

Je sais que je suis allé un peu loin pour le fromage et j’en suis désolé. Mais ce qu’il faut retenir de ces clichés, c’est qu’il faut les nuancer. Le sexisme, la violence, la stupidité, la vulgarité, les voyous, oui ça existe et c’est mal, mais ça existe aussi dans les autres genres que le rap et dans d’autres domaines que la musique. Il faut NUANCER, et dans le rap il existe aussi le respect, l’amour, l’amitié, la famille, le fun, et Dragon Ball. Et comme je le dis dans mon dernier album de rap : « le débat est ouvert, comme l’épicerie du coin » (rime faible).

Sources : Agoravox, Le Règlement, Madmoizelle