Tarantino a expliqué bien des fois que l’intégralité de ses films étaient liés : personnages portant le même nom de famille, socle commun de violence, idée d’univers clos. En plus des théories officielles, expliquées par le réalisateur lui-même, il existe toute une galaxie de théories de fans qui viennent donner des clés de lecture souvent transversales entre les films, parfois complètement dingues, parfois plutôt intéressantes. Regardons ça de plus près.

Dans Pulp Fiction, Uma Thurman annonce le scénario de Kill Bill

C’est le truc le plus connu du plus connu : à table avec Travolta aka Vincent Vega, Uma Thurman évoque le scénario d’une série pour laquelle elle a passé un casting. Elle y jouerait une samouraï tueuse à gages ultra badass qui serait la plus dangereuse du monde un sabre à la main. Bref, l’exact scénario de Kill Bill, sorti 9 ans plus tard.

Qu'y a-t-il dans la valise de Vincent Vega ?

Cette valise a fait couler de l’encre. Pour certains fans, elle contiendrait l’âme de Marsellus Wallace, quand d’autres imaginent plus prosaïquement qu’elle est bourrée de cocaïne. Tarantino a déjà expliqué que le contenu de la valise n’était pas déterminé : chacun pouvait imaginer ce qu’il voulait. Mais d’un point de vue pratique, sur le tournage, elle contenait deux batteries et une ampoule.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Tous les films de Tarantino sont liés

En gros, Tarantino explique qu’il voit l’univers scindé en deux : d’une part l’univers réel, dans lequel évolue des personnages réels, et de l’autre l’univers cinématographique dans lequel les personnages de cinéma interagissent les uns avec les autres. Les personnages des films de Tarantino, quand ils vont au cinéma, vont voir d’autres films de Tarantino. Une sorte de mise en abîme : à noter aussi que les liens de parenté entre les personnages sont permanents d’un film à l’autre, Michael Madsen dans Reservoir Dogs n’étant autre que le frère de Travolta dans Pulp Fiction, par exemple.

Dans Les Huit salopards, un des personnages est précisément l'arrière-grand-père d'un autre

Tarantino a expliqué qu’il s’agissait d’une parenté entre deux personnages joués par des acteurs qui n’avaient pas pu accepter un rôle qui leur avait été préalablement proposé en raison d’autres tournages prévus. On comprend donc que Tim Robbins, dans Les Huit salopards, est l’aïeul de Fassbender dans Inglorious Basterds.

D'après certains fans, Pulp Fiction est une métaphore de la musique rock aux US

Chaque personnage du film représenterait un courant du rock – Vincent Vega serait Elvis, Jules Chuck Berry, etc. Un personnage en tue un autre comme un courant du rock en éteint un autre et ça donne une lecture totalement différente du film.

Inglorious Basterds serait en réalité un pamphlet anti-Oscars

Le choix même du thème serait un pied-de-nez aux gardiens du temple qui auraient une tendance claire à favoriser les films sur la Seconde guerre mondiale mettant en scène des nazis au moment de décerner leurs prix. D’après certains utilisateurs de Reddit, les Nazis représenteraient l’académie et leur mort, survenue pendant le visionnage d’un film de propagande, serait une métaphore de leur étroitesse de pensée. Hans Landa, lui, incarne le réalisateur mercenaire prêt à tout sacrifier pour avoir un Oscar. Tarantino, lui, serait directement incarné par Aldo Raine. Bref, du grand n’importe quoi mais, comme toujours avec Tarantino, du grand n’importe quoi jouissif.

En fait, Uma Thurman n'a pas tué Bill

Dans le générique de Kill Bill 2, les noms d’Uma Thurman et de David Carradine sont les seuls à ne pas être biffés – tous ceux des personnages morts sont rayés, eux. En plus, la mariée tue supposément Bill avec un move qu’elle n’a pas pu apprendre du vieux maître chinois puisque celui-ci ne l’enseigne à personne. D’autant que le meurtre de Bill survient après qu’Uma Thurman a appris que sa fille n’était pas morte – dès lors, le moteur d’Uma Thurman pour tuer Bill n’a plus trop de sens.

Comment tout l'univers de Tarantino se base sur une dystopie

Dans Inglorious Basterds, la guerre ne se termine pas en 45 et Hitler ne meurt pas en se suicidant dans son bunker : la guerre se termine en 1944 dans un cinéma parisien. La mort d’Hitler et de Goebbels est le fait d’une action concertée entre tous les peuples opprimés par les nazis – les Juifs, les Noirs, et les soldats américains juifs. Tous les films de Tarantino se déroulant postérieurement seraient donc ancrés dans cet univers dystopique dans lequel la guerre s’est terminée grâce à un acte isolé d’extrême violence. Pour certains commentateurs, cela expliquerait pourquoi l’univers de Tarantino est aussi violent.

Tarantino est clairement fétichiste des pieds

Il passe son temps à filmer des pieds de filles en gros plan : il le fait dans Jackie Brown, dans Pulp Fiction, dans Inglorious Basterds et même dans Une nuit en enfer dont il a signé le scénario. Alors, hein, mes pieds, tu les aimes mes pieds ?

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Pulp Fiction est un prequel de Reservoir Dogs

Les deux films ont 4 acteurs en commun qui jouent des personnages différents, certes, mais qui pourraient très bien glisser d’un rôle à l’autre en quelques années. Buscemi pourrait en avoir marre de nettoyer des tables et devenir gangster ; Tim Roth pourrait décider de se lancer dans une carrière de gangster de plus grand envergure ; de même, Harvey Keitel pourrait mettre ses talents de nettoyeur au service d’un gros casse bien raté. Ca se tient, ça se tient…

Quand Tintin rend Tino.