On a toujours l’impression de payer tout trop cher, tout le temps. Si on payait le vrai prix des choses, sans la TVA, par exemple, on verrait bien la différence. La TVA, on connait bien, ça. Mais il y a encore plein d’autres taxes qui s’ajoutent sur les produits et services qu’on consomme tous les jours. Et dans le lot, il y en a un paquet dont on ne parle jamais et qu’on paie, directement ou indirectement, sans même le savoir.

La taxe sur l'eau minérale

Quand une ville exploite une source d’eau minérale, elle peut appliquer une taxe de 58 centimes par hectolitre (tous les 100 litres, pour ceux qui ont abandonné leurs cours de physique depuis longtemps). Forcément, à la fin, c’est nous qu’on paie. Même si ça revient à moins de 1 centime par bouteille d’1,5L achetée, quand on cumule ça fait un paquet de blé. Une raison de plus pour boire l’eau du robinet.

La taxe sur les appels surtaxés

« Mais on savait déjà que les appels surtaxés étaient surtaxés ». Oui, surtaxés par une entreprise privée. Mais l’Etat rajoute sa propre taxe et empoche 9,5% de ce qu’on paie en composant ce type de numéros. Ça sert à financer la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM pour les déglingos qui utilisent des acronymes). Vous y repenserez la prochaine fois que vous appellerez le téléphone rose.

La taxe sur les photocopieuses et imprimantes

En 1976, l’Etat s’est dit que si on photocopiait tout, les auteurs allaient se faire niquer sur leurs droits d’auteur, alors ils ont mis une taxe sur les appareils de reproduction et d’impression. C’est aux fabricants et aux distributeurs de payer la taxe de 3,25% (appliqués avant la TVA, ouf), mais comme on vit dans un monde merveilleux, c’est bien entendu nous qui la payons à la fin, quand on achète un appareil de ce genre. A la fin, l’argent est reversé à la Bibliothèque Nationale de France et au Centre National du Livre pour qu’ils numérisent les œuvres papier.

La taxe sur les prémix

C’est quoi les prémix ? C’est le doux nom donné aux boissons qui mélangent un soft et un alcool (avec au moins 1,2% d’alcool, sinon en dessous c’est un panaché). Pour vous donner un exemple, la Smirnoff Ice en fait partie. La taxe est de 11 euros par décilitre d’alcool pur. Je vous laisse faire le calcul pour une bouteille (la Smirnoff Ice, c’est 4% d’alcool.)

La taxe sur les remontées mécaniques

Quand vous prenez le télésiège au ski, vous payez indirectement une taxe. Indirectement, parce que normalement c’est aux exploitants de la payer, mais maintenant vous avez bien compris la logique du truc. Pour un forfait de ski, il peut y avoir jusqu’à 5% reversés à l’Etat. Manquerait plus qu’ils taxent la fondue savoyarde.

La taxe sur le droit à la plaidoirie

Pour avoir le droit de plaidoyer, un avocat doit payer 13 euros. A chaque plaidoirie. C’est une loi ultra vieille qui date de 1667. Ça sert à payer les retraites des avocats. Les 13 euros, c’est le prix en vigueur depuis 2011, et c’est encore une fois le client qui raque, parce que faut pas déconner non plus.

La taxe sur le prix des entrées aux cinéma

Comme tous les biens culturels (genre des livres, vous connaissez ?), un ticket pour aller voir une séance de cinéma est soumis à une TVA de 7%. Mais l’Etat a décidé d’ajouter à ça 10,72 % de taxe d’entrée (et ça monte à 16,08 % pour les films pornos ou interdits au moins de 18 ans). Après, il faut savoir que l’argent est reversé au Centre National du Cinéma, qui soutient la création cinématographique, mais pas que. C’est de bonne guerre, mais ça fait quand même cher le ticket.

La taxe sur les pylônes électriques

Pour chaque pylône électrique, il faut casquer. En 2018, c’était 2368 euros pour les pylônes qui supportaient des lignes où la tension était de 200 à 350 kilovolts, et 4730 euros pour celles avec des lignes dont la tension était supérieure à 350 kilovolts. Et il y en a beaucoup, des pylônes électriques en France. Je ne vous cache pas que cette jolie taxe finit d’une manière ou d’une autre par vous coûter du fric à vous, les clients (et à moi aussi).

La taxe sur les fruits et légumes

Les producteurs de fruits et légumes cultivés sur le sol français paient une taxe de 0.18 % sur leurs produits. Sauf les pommes de terre et les bananes. Parce que c’est comme ça. Et quand on importe des fruits et légumes de pays hors Union Européenne, la même taxe s’applique. Maintenant vous le savez, et vous mourrez moins blette (ce jeu de mots a été validé par le comité des agriculteurs amusants du Val d’Oise).

La taxe sur les farines importées

Pour une tonne de farine importée, il faut payer 15,24 euros. Avec ça, on finance le régime de santé des agriculteurs qui en ont sûrement bien besoin vu qu’on leur paie leurs produits une misère et que psychologiquement ça doit pas être hyper simple.

Vous aimez bien payer des taxes, vous ?

Sources : impots.gouv, wikipedia, Journaldunet.