Depuis le couvre-feu à 18h, c’est devenu compliqué pour tout le monde de faire ses courses au supermarché (sauf pour les gens qui finissent le taf à 16h mais eux je leur parle même pas). On ne peut pas y aller le soir après le travail comme on le faisait avant, on n’a pas le temps de faire les courses sur la pause déjeuner et encore moins le matin (on va quand même pas se lever plus tôt non plus). Alors, il ne nous reste plus qu’une solution : faire ses courses le samedi après-midi comme si on avait 70 ans. C’est nul, c’est triste et il y a plein de raisons d’interdire cette nouvelle pratique.
Il y a beaucoup trop de gens
Comme tout le monde, tu aimes faire tes courses tranquille et surtout, tu aimes les faire rapidement. Tu glandes un peu au rayon fromage, tu fais une razzia sur les pâtes et le pesto et tu vas à la caisse sans passer par le rayon fruits et légumes. Le samedi aprem, c’est une autre histoire. Il y a mille personnes dans le supermarché, ça se pousse contre les têtes de gondole et les petites vieilles te foutent des coups de cabas dans les chevilles. Mauvaise ambiance.
C'est une activité stressante
Quand il y a du monde, il fait chaud, on se sent oppressé et le stress monte. On ne ressent plus cette mini-joie de faire ses courses et d’acheter des Ficello même si on a 30 ans parce qu’il faut faire vite tout en faisant bien. A 17h30, tu entends déjà la petite voix dans le haut-parleur qui te demande gentiment de dégager du magasin et là, tu paniques. Tu fais le tour des rayons en attrapant tout et n’importe quoi comme si ta vie en dépendait et en rentrant chez toi, tu réalises que tu as oublié tous les trucs importants.
On se croirait au centre-aéré
Le samedi après-midi, on croise au supermarché des parents exténués qui poussent des caddies remplis à ras-bord avec un enfant dans le chariot, un autre dans les bras et le dernier qui court dans les rayons. Ça crie, ça pleure, ça geint et ça court partout. On entend le même dialogue qu’on a pu avoir enfant avec ses parents : « Je peux avoir ça ? » « Non, va le reposer. » « MAIS POURQUOIIIII ??? ALLEZ SITOPLÉÉÉÉÉ ». Enfer sur terre.
Les vieux déambulent pendant des heures
Les petits vieux vont au supermarché tous les jours de la semaine mais tu ne les croises jamais quand tu fais tes courses d’habitude car ils rentrent chez eux à partir de 17h. Depuis le couvre-feu, tu fais désormais tes courses en même temps qu’eux et c’est toujours un calvaire. Ils sont là sans être là, ils zonent comme des punks à chiens au rayon magazines et finissent par acheter une baguette et un journal. Et toi tu es là, tu attends patiemment à la caisse que le petit monsieur compte ses centimes alors que tu voudrais tellement être chez toi.
Il n'y a plus rien en rayon
Comme la moitié de la population française fait ses courses le samedi aprem, les rayons sont rapidement vides et c’est la débandade. Tout le monde panique, ça se bat pour le dernier paquet de pâtes et les employés se font harceler. Depuis le début de la pandémie, certains magasins ont changé les horaires des employés pour qu’ils puissent réapprovisionner en dehors des heures d’ouverture. C’est une bonne idée bien sûr mais évidemment, cela pose problème le samedi aprem quand la totalité de ta ville est passée avant toi au supermarché.
Il y a mille heures de queue à la caisse
Il est 17h50, tu es censé être chez toi à 18h et il y a environ 50 personnes devant toi à la caisse avec des caddie remplis. Tu prends ton mal en patience mais intérieurement, tu as envie de pleurer du sang. Tu ne peux même pas aller sur Twitter (ou Topito) parce qu’il n’y a jamais de réseau dans ces magasins et tu t’accroches à tes sacs de courses en tentant de ne pas t’endormir.
Les vigiles sont sur le qui-vive
Au début de la pandémie, les vigiles devaient veiller au respect des gestes barrières et plus le temps passe, moins ils semblent y faire attention (et on comprend). Le samedi aprem n’est pas un jour comme les autres et les vigiles tentent de maîtriser la foule qui grouille dans les rayons. Entre 17h30 et 18h, les vigiles commencent à rameuter les gens vers les caisses. Quand tu tentes de les semer dans les rayons, ils te suivent jusqu’à ce que tu cèdes.
C'est la guerre pour acheter des bières
Dans le monde d’avant, on faisait les courses pour les soirées le samedi à 19h, juste avant de débarquer chez ses potes. Dans le monde du Covid, on passe à la caisse à 16h30 avec 20 litres de bière et douze bouteilles de blanc. Comme on a tous la même idée, il ne reste plus qu’un pack de 20 en rayon et 4 personnes se fusillent du regard. Qui l’a vu en premier ? Qui sera le plus rapide ?
Qui est chaud pour aller au supermarché le samedi à 9h avec moi ? Les grasses matinées c’est surcoté.