On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, mais généralement on choisit ses amis. Et c’est bien le problème des stars qui sont ici listées : elles n’ont pas à proprement parler choisi des potes recommandables. On dit pas pour tous, hein, on sait pas, y’a sans doute des gens super cool dans leur entourage, mais niveau dictateurs, c’est pas jojo jojo. Surtout quand après c’est pour aller chanter aux Enfoirés.
Depardieu et Kadyrov
Depardieu ne manque jamais une occasion de rappeler que le président tchétchène, qui est totalement fou furieux, est un type génial et hyper sympa. Un vrai poteau, digne du soutien de Gégé et qui en plus a la gentillesse de sortir son portefeuille pour l’inviter à des fêtes super coolicool. Et tant pis pour les meurtres politiques, les camps de concentration pour homosexuels ou les sorties médiatiques toutes plus connes les unes que les autres. C’est beau l’amitié.
Lola Karimova, fille de l'ancien dictateur ouzbèke qui a plein de potes dans le showbiz
Et qu’elle remettait un prix à la con à Juliette Binoche à Cannes en 2017, et qu’elle s’affichait au cocktail ensuite avec Catherine Deneuve, Kristin Scott Thomas, Pamela Anderson et Samy Naceri. Lola Karimova est la fille de Islam Karimov, ancien « président » ouzbèke connu pour la main de fer avec laquelle il dirigeait son pays. Depuis, elle se définit comme diplomate et parfumeuse – entendez par là qu’elle fait du biz pas propre. C’est son carnet de chèques qui a permis d’attirer pareille brochette de stars à son cocktail, mais pas uniquement. A force de fréquenter le showbiz, elle a fini par s’y faire des amis. Argent planqué, mentions dans Wikileaks, pots-de-vin et petits secrets dégueus : rien de tout ça n’a l’air de choquer particulièrement l’intelligentsia qui la fréquente et accepte même de jouer les égéries pour sa marque de parfums.
Nelly Furtado et son pote Kadhafi
En 2007, Nelly Furtado a accepté de palper un million de dollars (qu’on imaginait évidemment issu de commerces parfaitement légaux) de la part des Kadhafi pour donner un concert privé dans un hôtel en Italie. A la cool, Nelly. Bon, évidemment, quand l’histoire est sortie via WikiLeaks, elle s’est sentie toute bête et a dû reverser la somme à des assos. Alors évidemment on pourra dire qu’à l’époque Kadhafi était en odeur de sainteté auprès de la communauté internationale, mais les exactions sur sa population n’en étaient pas moins connues de tous.
Steven Seagal et son pote Alexandre Lukashenko
Le président de la République biélorusse est, avec sa petite moustache et son look de Gérard Jugnot, le dernier dictateur d’Europe. Au sens strict, s’entend. Il s’amuse notamment à faire disparaître ses opposants politiques, ce qui ne l’empêche pas derrière de truquer les élections et de bafouer les droits humains. Bref, un mec sympa chez qui Steven Seagal est allé bouffer des carottes. C’était en 2016 et les deux hommes se sont rencontrés on ne sait pas trop pourquoi mais ça avait l’air très sympa et quand ils se promenaient dans le potager du président, Loukachenko a littéralement forcé Seagal à s’avaler une carotte qu’il venait de déterrer. Evidemment tout le monde s’est marré. Mais bon, j’imagine qu’on pardonne tout à Loukachenko parce que le championnat biélorusse est le seul championnat qui n’a pas été arrêté à cause du coronavirus.
Nicki Minaj, le fric et l'Angola
L’Angola n’est pas à proprement parler un pays où les choses roulent. Dos Santos y a régné d’une main de fer pendant 40 ans avant de devoir laisser la place il y a quelques années. Les exactions y étaient nombreuses et la corruption omniprésente (fatalement au bénéfice du clan Dos Santos). Toujours est-il que Nicki Minaj a quand même décidé d’aller chanter pour les Dos Santos en 2015, malgré les nombreuses critiques et mises en garde des associations humanitaires. Pour la thune, qu’est-ce qu’on ne ferait pas ?
Jenifer Lopez et le président turkmène
Pour ses 56 ans, Gurbanguly Berdymukhamedov, président du Turkménistan qui, comme presque tous ses homologues des pays en -stan n’est pas à proprement parler un grand défenseur de la démocratie, avait envie de s’offrir une fête spéciale. Et quoi de mieux, pour que vraiment vraiment la fête soit spéciale, que de faire venir chanter et dîner à sa table Jenifer Lopez ? Manifestement, si J-Lo est restée Jenny from the block, elle ne crache pas non plus sur les millions. Et voilà donc notre petite chanteuse qui débarque en pleine soirée pour entonner Happy Birthday to you devant un parterre hilare, avant de dîner avec un type connu pour ne pas être très attaché à la vie de ses opposants. Après coup, Jenifer Lopez a présenté des excuses, m’enfin faut pas rigoler non plus.
Hilary Swank et Kadyrov
Comme Depardieu et bien d’autres (Jean-Claude Van Damme, notamment, mais ça étonne moins), Hilary Swank s’est rendue à une teuf de Kadyrov contre une coquette rémunération en 2011. Et elle s’était vraiment distingué par un discours particulièrement con : « C’est merveilleux d’être ici ce soir, merci beaucoup de m’avoir invitée dans votre magnifique ville (…) J’ai eu la chance de faire le tour la ville aujourd’hui, et je suis toujours impressionnée par la passion de faire la paix, de faire quelque chose de beau, et je pouvais sentir l’esprit des gens, et ils avaient l’air si heureux… C’était beau de voir ça. » Si vous avez eu la flemme au premier point de ce top, je vous encourage vraiment à aller voir qui est et ce que fait Kadyrov.
Michael Jackson était pote avec les Al-Khalifa
En 2005, Michael Jackson, pas encore mort, peut s’éponger le front : il vient de réussir à se sortir du procès pour pédophilie qui le poursuivait depuis un bon moment. Du coup que décide-t-il de faire pour fêter ça et décompresser ? Il part au Bahreïn. Mais pas chez n’importe qui. Chez la famille régnante qui, non contente de l’accueillir, lui file du fric pour enregistrer un album et organiser un concert chez elle. Comme Jackson ne réalisera jamais l’album, il y aura une sorte de mini-procès, mais ça n’empêchera pas Jackson de défendre le régime pourtant très autoritaire et absolument pas démocratique.
Lionel Richie et Kadhafi
En 2006, Lionel Richie a accepté de se rendre en Libye pour y réaliser un concert à l’occasion du vingtième anniversaire de l’attaque américaine sur Tripoli. Au premier rang des spectateurs, Kadhafi, donc, venu célébrer la mémoire de sa fille adoptive défunte dans le bombardement, Hana. D’ailleurs, Richie le dit en préambule de son concert : « cette performance est dédiée à la mémoire de Hana, pour que son souvenir demeure un souvenir de paix. » Le seul problème, c’est que Hana Kadhafi n’est jamais morte dans ce bombardement et que toute cette affaire n’est qu’une vaste opération de propagande complètement absurde. Richie n’a jamais regretté d’avoir donné ce concert.
Maradona et Castro
Hey oh les gardiens du temple, je ne viens pas me battre contre vous. On ne va pas refaire l’histoire cubaine pour savoir si le régime cubain a dévié parce que Castro était intrinsèquement autoritaire ou si c’est la faute des Américains. J’ai mon idée sur la question et je ne la dirai pas. En revanche, on ne peut que constater que, la révolution passée, le régime castriste n’a pas été tendre avec les opposants au régime, que l’intégralité des pouvoirs étaient concentrés dans les mains de quelques uns et que la population crevait la dalle au contraire de ses dirigeants. Mais si y a bien UN MEC qui n’était pas d’accord avec ce que je viens de dire, c’est Maradona. Pote de Castro qu’il aurait suivi jusqu’à la mort, l’ancien prodige devenu sosie du corps de Depardieu a encore rappelé son attachement au lider maximo lors de la mort de Fidel, déclarant pendant ses funérailles qu’il se sentait cubain et castriste. Le Che, ça avait plus de gueule quitte à naturaliser un Argentin.
Comme dirait Sylvie, c’est pas joli joli.