Les Islandais sont tendance. Un peuple sympathique, vivant tranquillement aux confins de l’Europe, entre les volcans et les eaux glacées, nous gratifiant parfois d’un album de post-rock raffiné ou d’une équipe de foot surprenante, comment ne pas être sous le charme ? Mais quand on s’intéresse à ce que ces gens là mangent, on réalise qu’on a quand même affaire à des descendants de vikings.
Pour se mettre en appétit
Rúgbrauð
Du pain. Ok. Mais du pain que l’on a enterré près de source chaudes pour le cuire à la géothermie, c’est autre chose que votre pain de mie sans croûte. Par contre, attention, ce truc est connu pour faire péter, au point d’être surnommé « pain-tonnerre » par les locaux.
Skyr
Entre le yaourt et le fromage très tendre, le skyr est d’origine norvégienne mais est désormais bien spécifique à l’Islande. Idéal pour le petit-déj, pour faire le plein de calcium.
Kaviar
Parce qu’en Islande aussi on a le droit de faire n’importe quoi, on a ici des œufs de poisson en tube, à tartiner sur du pain. Si votre gamin vous en réclame à la place du Nutella, vous en ferez un bon Viking.
Les choses sérieuses
Blóðmör
On le verra tout au long de cette liste, l’Islande mise à fond sur ses poissons, son lait fermenté et ses moutons pour se péter le bide. Le boudin de mouton est donc un incontournable.
Súrsaðir hrútspungar
Bon… accrochez-vous : on parle là de testicules de moutons bouillis, compressés et conservé dans du petit lait acide. Ne nous demandez pas de quel esprit malade ce truc est sorti (« oh, un mouton ! Si je lui faisais bouillir les couilles et que je les marinais au lactosérum, ça me changerait du poisson fumé ! »), mais sachez qu’on le sert aussi en gelée (comme si ce n’était pas assez crado comme ça).
Svið
Là, on est tenté de laisser parler les images, mais précisons que les gastronomes islandais sont férus de la viande de la mâchoire et de la langue de cette demi-tête de mouton bouillie et qu’on ne vous en voudra pas si vous mangez aussi les yeux.
Hákarl
Du requin du Groenland mais habilement faisandé pendant des mois pour le débarrasser de son acide urique (le requin n’urine pas, il « transpire » sa pisse, sa viande est donc toxique). Ça n’enlève en rien l’odeur d’ammoniaque de la préparation et de nombreux témoignages font de ce met, qu’on peut décrire comme « un fromage de poisson mariné au vieux pipi », un des trucs les plus dégueulasses que l’humanité ait mis au point.
Hvalur
N’oublions pas le steak de baleine, même si en tant que touriste responsable et respectueux des espèces menacées, vous n’allez pas commander ce plat traditionnel.
En dessert, ne pas partir sur une patte
Hjónabandssæla
Rien à dire sur la pâtisserie nationale, un gâteau à la rhubarbe tout ce qu’il y a de plus efficace et qui doit ravigoter après un repas à base de testicules d’ovin et de poisson faisandé.
Et pour arroser tout ça
la bière locale
Une petite culture de buveur de bière mais attendez-vous à trouver des voltages raisonnables : l’Islande a connu une période de prohibition dans les années 1910 et a gardé une certaine réserve à vendre de l’alcool trop fort. La vente d’alcool est donc un monopole d’état très réglementé, mais les bières sont blondes et légères malgré leurs noms barbares.
Brennivín
On aurait été déçu de ne pas trouver un petit « moonshine » en Islande. Ce sera donc cette eau-de-vie à base de pomme de terre aromatisée au carvi, une plante parfois appelée « cumin des prés » pour le goût anisé. Mais globalement, on est sur de l’alcool de patate à 37,5°.
Ils sont sympas les Islandais, mais on va qualifier leur cuisine de « rugueuse » (pour ne pas dire « cuisine de bourrin »)Source : Le Routard, Wikipedia