Votre lieu de travail est un milieu austère. Il n'en demeure pas moins que dans certaines situations, il est judicieux de rire un peu, de manière forcée si besoin est. La machine à café est un lieu propice à ce genre d'exercice. Voici donc un petit manuel des codes de l'entreprise, pour se faire bien voir. Si vous n'obtenez pas de promotion avec ça, c'est de la mauvaise volonté.
- Question : Comment vas-tu ? Réponse : Comme un lundi ! : là c’est assez clair. Vous demandez comment se porte votre collègue, il vous répond du tac au tac « comme un lundi ». C’est hilarant. Rire à gorge déployée.
- Question : Comment vas-tu ? Réponse : comme un mardi ! : il vous l’a déjà faîte hier. Riez jaune. Ce sera assez pour le dissuader de la refaire demain. Si vous ne vous souveniez plus de celle d’hier, c’est hystérique. Rire à gorge déployée (il ne manque pas de toupet. Faire la même blague deux jours de suite en jouant sur vos problèmes de mémoire, c’est un peu fort !).
- Question : La pêche ? Réponse : Comme d’habitude ! : oui vos collègues ne sont pas tous idiots, oui ils sont capables d’une répartie de qualité, non vous ne vous y attendiez pas. Il vous sera difficile alors de ne pas pouffer. Attention de bien contrôler votre vessie avant de poser ce genre de questions.
- Question : Ton week-end ? Réponse : Excellent ! : vous ne voulez pas vraiment connaître le contenu exact de son week-end ni vérifier l’authenticité de ce contenu. Riez tout en vous éloignant. S’il occupe le bureau d’en face, jouez celui qui s’en va (il s’agira à chaque « ha » de baisser d’un ton, afin d’instaurer ce sentiment d’éloignement dans le petit cerveau de votre interlocuteur. Il n’y verra que du feu, notamment en cas d’incendie)
- Question : Un café ? Réponse : Plutôt deux fois qu’une ! : vous n’êtes sans doute pas très à l’aise avec ce genre d’expressions toutes faîtes. Riez mais pas trop. Assurez-vous, tout de même, que votre interlocuteur souhaite effectivement prendre un café avant de partir tout de go (vous ne vous en sortez pas mal finalement en terme d’expressions toutes faîtes).
- Question : Un café ? Réponse : Plutôt deux fois trois ! : humour limite ou bêtise ? Vous pourriez proposer des cafés à des gens plus malins. Gloussez discrètement tout en vous éloignant de cette personne. Si elle vous suit, prétendez avoir proposé « un carré ». Si elle insiste et déclare vouloir ce carré, renchérissez « J’ai dit un caquet ! ». Un caquet, ça n’existe pas. Vous vous en sortez bien. Ne jouez pas avec le feu (notamment en cas d’incendie).
- Question : Où pars-tu en vacances ? Réponse : Loin ! : il joue la carte de celui qui en a un peu marre de travailler. C’est à lui de rire en premier cette fois-ci. Ne prenez pas de risque ! Affichez tout de même un rictus encourageant. S’il rit, suivez-le, s’il ne rit pas, effacez-moi cette amorce de rire sous peine de le vexer. Vous ne voulez pas le vexer, n’est ce pas?
- Question : où pars-tu en vacances ? Réponse : Je ne pars pas, j’ai perdu mes jours de congés pendant un cours d’équitation ! : Souriez : c’est drôle mais sans plus. Vous êtes d’humeur ? Rentrez dans son jeu. Il sera tout content. A noter quand même que vous vous exposez à la redondance de cette blague. Ne l’encouragez pas non plus à suivre le chemin de la médiocrité.
Et vous, le bureau vous donne envie de rire ?