Tout le monde se souvient d'Hélène et les Garçons, Premiers Baisers ou encore Salut les Musclés. Néanmoins, certaines sitcoms, créées à la chaîne, surfant sur le succès des plus célèbres produits AB, ont été des échecs retentissants. Passées inaperçues à l'époque, elles sont logiquement tombées dans l'oubli. Et c'est assez compréhensible.
- La philo selon Philippe (1995)
Heideger et Kant n'ont qu'à bien se tenir, voilà la série estampillée Éducation Nationale d'AB. Hélas, les aventures scolaires de l'agrégé Phil (et quand on voit le niveau du prof on se dit que le bac c'est pas gagné pour ses élèves) n'ont pas passionné les foules. Pourtant cette série n'était pas dépourvue d'intérêt, notamment grâce à une équipe pédagogique haute en couleurs, et l'une des garces les plus retorses du monde d'AB. Cette dernière, interprétée par Carole Dechantre, reprend du service dans les Mystères de l'Amour avec, (attention spoiler) le même rôle de sociopathe manipulatrice.
On admirera le générique et son fond d'écran à-la-windows-media-player- - Un Homme à Domicile (1996)
Remake discount de Madame est Servie, cette sitcom, est, à juste titre, qualifiée par les spécialistes de "plus grand flop AB". Le scénario : une gamine ramène un clodo chez elle et sa mère décide de le garder pour en faire sa bonniche. S'en suit un discours social miteux qui tend à démontrer que les classes laborieuses peuvent effectivement devenir des classes dangereuses. Pour le bon goût s'entend.
- Les Garçons de la Plage (1994)
La sitcom du club Med. Sauf que recréer un club de vacances hawaïen à la plaine Saint-Denis, ce n'était pas l'idée du siècle : pataugeoire et décors approximatifs à base d'hibiscus en plastique servent de toile de fond aux pathétiques intrigues d'une bande de G.O sûrement débiles légers au charisme de poulpe. Il suffit de voir les bungalows sordides où s'entassent des figurants en paréo visiblement dépités pour avoir envie de passer ses prochaines vacances dans la zone industrielle de Dunkerque.
- Elisa, un Roman photo (1996)
Vaguement inspiré de Classe Mannequin, Elisa Top Model renommé rapidement Elisa, un Roman photo, ne se contente pas de toucher le fond. Cette sitcom en redéfinit la profondeur. Oscillant constamment entre le film érotique d'M6 de la grande époque (la musique y est pour beaucoup) et le télé-achat, cet objet télévisuel non identifié est un succédané acceptable au Lexomil. Sortie des abimes qu'elle n'aurait jamais dû quitter, cette sitcom ayant subi un remontage qui la rend parfaitement incohérente et laissée inachevée, avait pour but de montrer l'envers du décor du monde de la mode, vendre du rêve et du glamour. Raté.
- L'École des Passions (1996)
La série théâtrale d'AB, qui voulait relever un peu le niveau. Louable ambition, ne serait-ce que pour avoir envisagé de passer de la Merguez Party à l'Académie Française. Malheureusement, les aventures cornéliennes d'une bande d'apprentis comédiens massacrant allègrement les grands classiques n'ont pas connu le succès escompté. La série a été reléguée sur France 2, mais a tout de même connu une suite. C'est Molière qu'on assassine. Deux fois.
- Studio des Artistes (1997)
Suite de L'École des Passions, cette sitcom un peu plus haut-de-gamme narre (laborieusement tout de même) les aventures des apprentis comédiens évoqués précédemment, toujours pontifiants, toujours affligeants. On ne change pas une équipe qui gagne. - L'un contre l'autre (1996)
Version AB de la sitcom américaine à succès Dingue de Toi, L'un contre l'autre met en scène deux trentenaires aux prises avec la bande de parasites qui leur servent d'amis. Véritable antichambre du Pôle-Emploi post AB, cette sitcom a vu passer d'anciennes gloires, telles que Rochelle Redfield, la Texane d'Hélène et les Garçons, ainsi que Thierry Redler, le loser priapique des Filles d'à Côté. En dépit de prestations d'acteurs honorables, cette sitcom sympathique n'a jamais marché.
- Les Années Bleues (1998)
Suite des Années Fac, elle-même suite de Premiers Baisers, cette sitcom s'est arrêtée au bout de 22 épisodes faute d'audience. Au départ, Les Années Bleues devaient être un genre de Friends à la française. A l'arrivée, un ratage dans les grandes largeurs. Pourtant, au bout de toutes ces années, Christophe Rippert, Anthony Dupray et consorts avaient presque appris à jouer. Pas la plus médiocre des séries AB, mais son arrivée tardive a sûrement joué en sa défaveur.
Si à l'époque ces trésors enfouis n'ont pas su se faire une place aux côtés de chef-d'oeuvre tels que La Croisière Foll'Amour, elles connaissent aujourd'hui une seconde jeunesse sur AB1. Avis aux amateurs.