Une scène de sexe dans un film non porno peut avoir trois effets : le premier de rameuter du public sans servir à grand-chose, le second de faire parler du film en déclenchant une polémique, le troisième de servir le propos tout en permettant au réalisateur de se faire plaisir. La plupart des acteurs parlent des heures de la difficulté à tourner ces scènes, les contraintes et le malaise qui en découlent, ce qui en fait est n’importe quoi parce que quand on est super jeune et beau et qu’on tourne tout nu avec d’autres gens super jeunes et beaux on est content. Ce qui n’est pas le cas forcément dans le porno porno où les secrets de tournage sont parfois glaçants.

Le dernier tango à Paris

Tout le monde connaît l’histoire: la scène de viol anal au beurre, Maria Schneider qui pleure pour de vrai. Heureusement, la pénétration est simulée ; mais la violence de Marlon Brando, ivre mort sur le tournage et extrêmement bestial, a traumatisé la pauvre Maria Schneider qui n’avait pas été prévenue de ce qui allait suivre, Brando et Bertolluci s’étant mis d’accord pour tourner la scène sans lui demander son avis.

Brokeback Mountain

Dans ce film racontant la naissance d’un amour homosexuel entre deux cow-boys, une scène sous la tente a fait date. On y voit Heath Ledger et Jack Gyllenhhaal se jeter l’un sur l’autre. Il va de soi que tout ça était simulé. Cela dit, Michelle Williams a imposé aux deux acteurs une séquence où ils s’embrassaient devant elle de manière à pouvoir correctement jouer la scène où elle découvre l’homosexualité de son mari. Ce qui n’est pas une anecdote sur une scène de cul mais demeure une anecdote.

Titanic

Pour mettre Léonardo Di Caprio à l’aise en vue du tournage de la scène du croquis, de la vieille bagnole et de l’érection chez tout garçon âgé entre 10 et 15 ans à l’époque, Kate Winslet s’est mise à poil devant lui avant que la caméra ne tourne. Ce qui ne devait pas être forcément désagréable, d’autant que Di Caprio avait l’air d’avoir entre 10 et 15 ans à l’époque. Sinon, James Cameron a dû se rincer l’oeil, puisque c’est lui qui a dessiné le croquis de Kate Winslet nue.

La vie d'Adèle

Les scènes de sexe entre Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux sont assez explicites. On y voit des foufounes et des boubouches. Pas d’erreur: il ne s’agit pas de vraies foufounes, mais de prothèses réalisées à partir de moulages des vagins des actrices, recouverts de poils pubiens et peints couleur chair. Par contre, ce sont de vraies boubouches. Les actrices ont dû se balader à poil devant l’équipe pendant 10 jours pour achever le tournage de la scène de 6 minutes qui a fait scandale à la sortie du film.

Basic Instinct

Pour la scène d’interrogatoire, Verhoeven aurait demandé à Sharon Stone de retirer sa culotte, trop flashy sur le fond caca d’oie. Il n’était pas prévu en revanche qu’il s’amuse à filmer son entrejambe en gros plan. Une fois informée de ce détail, Sharon Stone aurait mis une mandale au réalisateur pour se venger. Conditionnel, conditionnel, rumeurs, c’est le cinéma, c’est les paillettes, la légende, le cinoche.

Le Mépris

La scène inaugurale mythique du Mépris, de Godard, qui a permis à plusieurs générations de spectateurs venus pourtant d’horizon différents de s’accorder sur le fait que oui, ils aimaient les fesses de Brigitte Bardot, a été tournée bien après les autres. Totalement absente du roman de Moravia, elle répond à une demande de Carlo Ponti qui trouvait le début du film trop abrupt. Comme il n’avait aucune envie de trop se faire chier à essayer de trouver un début cohérent, Godard a rajouté cette scène de cul pour donner le change. Le choix malin.

The Brown Bunny

A l’époque du tournage de The Brown Bunny, Vincent Gallo, le réalisateur du film et son acteur principal, était en couple avec Chloë Sevigny, qui y jouait le premier rôle féminin. Gallo n’avait aucune thune pour tourner ce film et a donc travaillé avec les moyens du bord. Si la scène de fellation dans l’appartement ressemble donc vachement à une vraie scène de fellation dans un appartement (et je m’y connais en appartements), c’est parce que c’est une vraie scène de fellation, dans un vrai appartement. Il y avait peut-être du fric à se faire sur chaturbate avec ça.

Nymphomaniac

Si on devait résumer Nymphomaniac, on dirait du cul, du cul, du cul et Charlotte Gainsbourg. Du cul, certes, mais sans Charlotte Gainsbourg. Les scènes ont été simulées, puis consolidées par de vraies scènes de sexe mettant aux prises des doublures pornographiques. Ensuite, c’est la magie du numérique, on a collé la gueule et le corps des acteurs sur les sexes des doublures, ou l’inverse et on a obtenu un rendu satisfaisant. Je vous fais ça en deux deux si vous voulez faire une vidéo de revenge porn.

Shame

Avant Shame, de Steve Mac Queen (pas l’acteur blond classe qui est mort depuis 30 ans, son homologue noir, classe, réalisateur et vivant), Fassbender était un acteur beau, brun et classe. Avec Shame, il est devenu un acteur beau; brun, classe et qui a un zgueg gigantesque. Le film raconte le quotidien d’un type lambda dépendant au sexe. Les scènes où l’on voit le zizi de Fassbender pour des séances masturbatoires malaise n’ont pas été truquées, quoi qu’en disent tous ceux qui essaient de vous refourguer la pilule miracle pour faire grandir votre sexe en trois jours.

50 shades of Grey

Le secret des scènes de sexe de 50 shades of Grey ? Bah il n’y en a pas, tout simplement, contrairement à ce que sous-entend la bande-annonce.

La preuve que le sexe au ciné, ça marque les esprits, c’est qu’on n’a jamais vu un top 10 sur les secrets autour de ces scènes où justement il n’y a pas de sexe au cinéma.