Un commissariat aux États-Unis est souvent rempli, toujours bruyant, et le plus souvent peuplé de personnages étranges, qui bizarrement, sont toujours les mêmes. Ils passent tellement tout leur temps dans ces buildings qu'on se demande s'ils en sont déjà sortis. Même si on les voit que rarement, ils sont essentiels dans le dénouement des enquêtes. Petit récapitulatif en 10 portraits.
- Le mec qui ramène les donuts
C'était un excellent flic dans le temps, et il y a eu ce satané 18 juillet 1973, et cette sale bavure sur ce gosse de 19 ans. Depuis sa carrière a sacrément pris du plomb dans l'aile et on l'a mis à la circulation. Il s'est réfugié dans les beignets depuis, pour oublier. Il a toujours une boite pleine sur son bureau, et tout le monde vient se servir en lui disant "salut bill". Alors que son vrai nom c'est Jimmy. - Le mec qui est en charge du courrier interne
Son boulot consiste à dire "Les mecs, on a reçu le rapport balistique." Il ne le lira pas, il ne verra pas que la balle était bien du 9mm, vraisemblablement un Luger, et on ne le verra plus du tout dans l'épisode. Mission accomplie. - Le mec qui est à une semaine de la retraite
Ça fait trois ans qu'il est à une semaine de la retraite. Il barre les jours sur son calendrier, et il a même une photo des Grands Lacs "là ou j'irai pêcher quand je me serai sorti de ce merdier". Il s'est rangé et ne fait plus de terrain, mais bizarrement le dernier jour, il se retrouvera en patrouille, parce que personne d'autre n'était disponible. Il prend une balle dans le ventre et se fait acclamer par ses collègues. Finalement il décide de rempiler pour une petite année de plus. "Héhé ma femme va m'engueuler, mais bon, la pêche peut encore attendre une petite année". - Le mec du labo
Il est toujours un peu en retard sur les scènes de crime, et quand il arrive, il gueule parce que ces idiots de flics ont touché aux indices avec leurs "sales pattes". On le reverra au milieu de l'épisode pour sa seule réplique : "dis-moi, ton suspect, je te parie une place pour les Chicken-Doggies qu'il est de Boston, on a retrouvé les douilles de balle de son flingue, des X-67, des saloperies que seul ce vieux Bill arrive encore à fourguer, tu devrais aller y faire un tour". - La vieille des archives
Souvent en surpoids, à force de glander au milieu des papelards. Elle râle à chaque fois qu'on lui demande de sortir un vieux dossier, mais elle finira toujours par vous l'emmener, avec un sourire en coin et elle repart en disant "tu m'en dois une Mc John". Alors que bon, c'est normal, c'est son métier en fait d'aller chercher les dossiers. - La mémoire des commissariats
"Ah mais t'es le fils Edwards, j'ai bien connu ton père, un vrai héros c'est moche ce qu'il lui est arrivé", "Ça me rappelle l'affaire du charcuteur de Memphis en 1957", "Johnson tu me dis ? Je crois me souvenir, mais c'est vague : Un grand blond, 1m85, 78 kilos, cheveux blonds, nez aquilin et un sacré trois points, ouais je crois que je vois, d'après ma mémoire rouillée il est parti habiter au 156 Johnson avenue a Livingston, Virginie, mais je ne peux pas t'en dire plus, je suis plus tout jeune". Il passe son temps à passer des coups de fil, et il n'est jamais sorti du commissariat, mais il se souvient de tout, mais alors tout. - L'assistant qui a "tout le monde à l'oeil"
C'est l'ennemi juré des flics ripoux. Bon poulet, mais beaucoup trop scolaire. Il refuse de boire pendant le service parce que "c'est pas dans le règlement", et dès qu'il voit quelqu'un qui fait un écart aux règles, il lui dit "je t'ai à l'oeil Mc John, fait bien gaffe à toi". Il traîne toujours dans le bureau du lieutenant, adossé à la fenêtre. On ne le voit jamais sur le terrain. - Le mec qui écrit les rapports
"Je veux ce rapport sur mon bureau à la première heure", "Je peux pas, je dois finir un rapport". On entend souvent ce genre de phrase mais on a jamais vu un mec en train d'écrire un rapport, ni un type en tendre un à quelqu'un. C'est parce qu'il y a un gars exprès, assis au fond vers le radiateur, et à qui tout le monde file le sale boulot. Il s'en acquitte sans rien dire, déjà parce qu'il a que ça à foutre, mais aussi parce qu'en échange, ses coéquipiers lui filent des places pour les Chicken Doggies. - Le mec qui fait des blagues pendant les briefings
Il est toujours dans le fond avec un carnet à la main. Sa première blague est toujours sur la stagiaire qui présente les clichés : "on va voir vos photos de vacances en Floride Kimberley ??". Puis souvent il en fait une petite autre, plus raciste, sur un cliché de meurtre barbare : "ah c'est un phochong-chey ça, j'en ai pris chez le chinois d'en face la semaine dernière". Il plaisante tout le temps, mais c'est un masque de clown. Depuis qu'il a perdu son partenaire dans une rixe, ce n'est plus le même homme. - Le lieutenant
Quand il n'est pas en train de gueuler, c'est l'adjoint au maire, le lieutenant en chef ou sa femme qui lui crient dessus. Même si en privé : "ils ne supportent pas que ces pingouins du F.B.I viennent foutre le bordel dans son enquête", il ne moufte pas, car il ambitionne de se lancer dans la politique. Pourtant, si l'honneur d'un flic est en jeu, il n'hésitera pas à l'ouvrir face aux barons corrompus de la ville. Quitte à flinguer sa carrière politicienne. "Qu'est-ce que j'aurais foutu dans ces réunions de politicards. Il ne faut pas que je me voile la face, je suis un poulet, un simple poulet, nom de dieu !" - (bonus) Le flic aux sales méthodes
Pas un second rôle, mais bon il est tellement toujours là qu'on ne pouvait pas l'oublier. Il fait du gringue à la secrétaire tous les matins. Sa femme l'a quitté il y a une dizaine d'années et il est convoqué tous les deux jours dans le bureau du lieutenant, qui le menace, à chaque fois, de lui reprendre son insigne et son flingue. Malgré ça, c'est toujours grâce à lui que les plus gros dossiers se résolvent. Comme dirait le lieutenant à son adjoint : "c'est la plus grosse tête de mule de tout le district, mais putain, quel flic !!"
C'est quand même beau l'Amérique !