Quand on est petit, on ne connait pas les "choses de l'argent". On sait qu'il y a des copains qui ont des trucs supers cools, et d'autres qui en n'ont pas. On croit que les parents qui "achètent aux enfants tout ce qu'ils veulent", ce sont les "meilleurs du monde", alors on passe son temps à leur réclamer des conneries, et comme ils nous aiment, ben souvent, ils raquent. Maintenant qu'on paie des impôts, qu'on a capté qu'ils n'avaient pas des "tas d'argent", on a un peu envie de les remercier très fort, et de leur acheter des maisons. Parce que c'est vrai qu'on avait peut-être pas vraiment besoin de :
- Jouer à des jeux à la con sur le téléphone ou le minitel
Parce qu'on voulait passer à Hugo Délire ou aider Batman à défoncer le Joker, tout ça en appuyant bien sur la touche 2 quand la voix nous le demandait. Même qu'elle disait qu'il suffirait d'une minute de plus (à 15 francs 70 certes, mais elle le disait vite ça) pour recevoir bientôt un tas de cadeau ! Le vrai cadeau, c'était la note de téléphone en fin de mois, mais il était pas pour nous celui-là. - Avoir des vêtements de marque
Liste non exhaustive de marques de vêtements à 400 balles qu'on était sûr de porter toute notre vie et dont on a bien honte maintenant : O'Neal, Creeks, DDP, Waikiki, Chevignon, Quicksilver, Com 8, Ellesse, Bullrot, Airness, Kappa, Kangol, Fila, Poivre Blanc, L.A Gear, Kanabeach, Lotto, etc... - Des tonnes de paquets de Panini pour "finir l'album"
Quand on sait qu'il fallait un bon millier de pochettes à 10 Francs pour avoir un album complet, on se dit que le prix de revient d'un album en carton avec des autocollants de portraits de mecs qui jouaient à Lorient n'en valait pas vraiment la chandelle. - Des VHS de "TOUS" les Disney
En plus on regardait le même tout le temps (Le Roi Lion), même si on aimait bien les autres (enfin c'était pas le Roi Lion), et puis y'avaient les vrais films aussi (LE ROI LION LE ROI LION LE ROI LION !!!!!!!!). - Des nouvelles piles pour la Gameboy tous les mois
Si on avait été un peu plus dégourdis, peut-être qu'on aurait réussi à défoncer Bowser, sauver Zelda, et faire plus de 100 lignes à Tetris en moins de 250 heures de jeu. On aurait peut-être dû aussi comprendre qu'en jouant avec le chargeur branché quand on était à l'intérieur, on ne bouffait pas de piles. Oui mais ça, on l'a su qu'après. - Les forfaits de téléphone avec "textos" qui n'étaient pas illimités
Et qu'on écrivait encore à l'époque en langage SMS pour ne pas trop les ruiner quand même... Ces pauvres fous pensaient qu'il suffirait de nous offrir ce téléphone qu'on réclamait sans relâche pour qu'on la ferme. Mais après on s'est battu pour un avoir un meilleur forfait "attend mais 60 euros pour 1h de communication et 15 SMS c'est une affaire en or !". - Des tonnes de CD vierges pour graver des jeux auxquels on n'a finalement jamais joué
Mais aussi des films et séries qu'on a jamais regardés. Et avant ça, c'était les les VHS, et les cassettes audio pour enregistrer des chansons qui passaient à la radio et qu'on allait avoir de toute façon dans une compil' scandaleuse à 200 balles genre "le hit des hits machine des tubes 1997" dont on écoutait seulement deux chansons. - Les céréales les plus chères qu'on finit jamais
Tout ça parce qu'il y'avait un jouet dedans. Certains salopards remplissaient même leurs bols deux fois trop pour consommer les paquets deux fois plus vite afin de retoucher le pactole (un jouet en plastoque de merde) plus vite. Y'a quelques claques qui se perdaient comme disait ma mémé. - La connexion internet, avant l'ADSL
Celle qu'on payait à la minute. Celle qui coupait le téléphone. Celle qui faisait un bruit de tronçonneuse malade pendant 10 minutes à chaque connexion. Bref, celle qui nous a offert nos premières joies sur le net. - Les billes, Pogs, Jojo's, Babies et autres modes éphémères
Si c'était de la merde, que c'était cher et que c'était en plastique, c'est bien simple, on adorait. Mais bon au prix des machins, on aurait pu peut-être se contenter d'en avoir que deux ou trois de chaque. N’empêche que ça fait toujours un petit quelque chose de revoir des Pogs - Et si c'étaient eux qui avaient demandé ?
Papa, maman... désolé.