Pour commencer, il faut savoir qu’il est absolument interdit en France de demander à la candidate si elle compte faire des enfants. C’est illégal (et bien sexiste comme il faut). Mais comme toujours, il y a des petits irréductibles qui n’en ont rien à foutre de la loi, et qui n’hésitent pas à poser cette fameuse question, surtout aux femmes se rapprochant de la trentaine, et qui peuvent être en âge de vouloir se reproduire. Y’a deux trois réponses à balancer au recruteur qui peuvent le calmer un peu.
« Pourquoi ? Vous voulez m’en faire ? »
Bon, si le ou la recruteur(se) ressemble à Dany Boon, c’est chaud, mais si c’est le sosie de Michael Fassbender, pourquoi pas hein, sur un malentendu ça peut marcher, comme dirait l’autre. Ou alors, ça foutra juste un bon gros malaise qui calmera peut-être un peu ton interlocuteur.
Citer le Code du Travail
« Les informations demandées au candidat à un emploi, sous quelque forme que ce soit, ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles. » Et prout, dans ta face.
« Je ne sais pas comment on fait »
Jouer la naïve un peu neuneu, ça peut aussi fonctionner, on ne sait jamais. Bon, tu passeras un peu pour une meuf qui n’a jamais foutu les pieds dans un cours de SVT, mais on s’en fout.
« Oui, mais on a inventé les conjoints et les nounous pour ça »
Parce que merde, c’est pas parce qu’on a un utérus qu’on est obligées de se taper tout le boulot non plus. Déjà qu’on le porte neuf mois, c’est pas pour en plus foutre sa carrière aux oubliettes sous prétexte qu’on a enfanté. Un enfant ça se fait à deux (en général), c’est pas pour rien non plus.
« Il ne vaut mieux pas que je réponde à cette question illégale, ça pourrait vous mettre en difficulté »
La méthode de la menace discrète. Si le/la recruteur(se) insiste un peu, tu peux aussi simuler un appel au Défenseur des Droits, histoire de le/la voir paniquer et devenir tout blanc.
« Le fait que vous posiez cette question donne la couleur de l’ambiance de cette boite, je ne préfère pas continuer »
Oui bon au moins c’est toi qui met fin à l’entretien, comme ça c’est réglé. Mais en même temps, as-tu vraiment envie de bosser dans une entreprise qui discrimine la parentalité et les femmes ? C’est à toi de voir hein, mais certains préfèrent se barrer en courant.
« Oui, je veux 14 enfants »
Et tu peux enchainer en voyant la tête du recruteur se décomposer: « Ah pardon, vu que cette question est illégale, je pensais que plaisantiez, d’où ma réponse ». Allez paf, dans les dents, et va relire un peu ton Code du Travail, merci, bisous.
« On se connait à peine, c’est pas un peu rapide de parler d’enfants pour un premier rendez-vous ? »
« Allons diner d’abord, voyons où ça peut nous mener, tout ça tout ça… Je trouve que ça va quand même un peu vite entre nous, on se connait à peine. C’est quoi la prochaine étape ? Le monospace ? Le Labrador ? »
Le droit au mensonge
Si le/la recruteur(se) n’a pas le droit de poser une question concernant ton désir d’enfant mais qu’il(elle) le fait quand même, tu peux répondre un bon gros mytho pour qu’il te foute la paix. Du genre « je déteste les enfants » ou « je préfère les chats ». Si par la suite tu tombes enceinte, aucun reproche ne pourra t’être fait, et si c’est le cas, tu pourras passer à l’attaque et les défoncer (légalement hein).
Demander sincèrement si cette question a un lien avec le poste proposé
Parce que ça peut parfois être le cas. Par exemple, on demande à un juriste ses antécédents judiciaires, à un employé de banque s’il a des antécédents d’endettements. Mais trouver un rapport entre un poste proposé et une supposée grossesse ou vie de famille, c’est plus compliqué. Demande au recruteur si sa question a vraiment un rapport avec le job proposé, et si ce n’est pas le cas, il va vite rembobiner.
Ou sinon, tu peux aussi te lever magistralement et quitter la pièce comme une reine. Au moins, ça aura du style (mais t’auras pas de boulot).