Si vous avez une famille (ou que vous aimez jouer à tirer les rois tout seul dans votre studio), vous avez probablement dégusté une délicieuse galette le week-end dernier. Et évidemment, vous ne vous êtes pas demandé si vous faisiez les choses dans les règles de l'art ou pas du tout. Il était donc grand temps de remettre les pendules à l'heure.
- La brioche des rois on proscrira
À l'origine la galette était un gâteau à base de pâte feuilletée, simplement dorée au four. Au XVIIe siècle, on a eu la bonne idée d'y rajouter un peu de frangipane pour rendre le tout un peu plus sexy, mais jamais JAMAIS les textes n'ont fait mention de "brioche des rois" alors maintenant on arrête avec cette hérésie. - Et la galette à la pomme encore plus
Nous ne sommes pas pour la peine de mort, mais c'est vrai que parfois...hein bon... - Avec les esclaves la galette on partagera
Avant d'être lié à l'épiphanie, la galette des rois était une fête païenne inventée par les Romains et durant laquelle les rôles entre maîtres et esclaves étaient inversés. Les esclaves avaient par conséquent le droit de manger de la galette. Il est donc de votre devoir de servir une petite part de galette à votre employé de maison. - Une vraie fève on cachera dans la galette
Comme les Romains, qui utilisaient cette fève pour désigner lors des Saturnales l'esclave qui aurait la chance d'être le "roi du jour". Ce n'est ensuite qu'au XIXe siècle qu'un Allemand a eu l'idée de remplacer la vraie fève par une fève bidon en porcelaine. Un sale type. - Sous la table on se cachera
Là encore héritée des Romains, la tradition veut que le plus jeune convive se cache sous la table pour désigner de façon impartiale à qui ira chacune des parts du gâteau. Donc oui, même si c'est la honte et même si vous avez 32 ans, vous passez sous la table. - Une part en trop on coupera
Et on ne la mange pas. Autrefois, l'usage voulait que cette part en trop - appelée « part du Bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre » selon les écoles - soit donnée au premier pauvre qui se présentait au logis. Allez ce sera ça de moins dans votre culotte de cheval. - Soi-même sa couronne on fera
Comme nos ancêtres qui gardaient d'une année sur l'autre les mêmes couronnes, fabriquées maison. Et il faut bien admettre que c'est quand même pas mal moins ridicule que la couronne en carton trop petite et pleine de beurre que nous file habituellement notre gentil boulanger. - Si on tire la fève, la prochaine galette on offrira
On sait, c'est pas juste, mais la tradition c'est la tradition. Après rien ne vous empêche de taper dans le très très bas de gamme si vraiment vous avez envie de faire plaisir à la famille. - La date on respectera
Que ce soit dit une bonne fois pour toutes : l'épiphanie c'est le 6 janvier. L'Eglise autorise à ce qu'on la célèbre le deuxième dimanche après Noël pour des questions pratiques, mais ce n'est pas une raison pour bouffer de la galette pendant tout le mois de janvier (et un tout petit peu au mois de février). - Soi-même la galette on fera
Enfin si vous n'avez pas envie de bouffer une vilaine galette industrielle, car figurez-vous que de nos jours 80% des galettes que l'on trouve par exemple dans les boulangeries parisiennes sont des produits industriels réchauffés au dernier moment par nos commerçants. Et dire qu'on lui faisait confiance.
Et sinon vous avez aussi le droit de dire stop à la galette.