Si le projet de loi El Khomri sur la réforme du code du travail fait tant jaser, c'est peut-être parce que c'est un torpillage en règle d'un siècle d'acquis sociaux, mais surtout parce qu'il y a plus urgent en France que de faciliter les licenciements ou rendre caduques les 35h. Nous autres les travailleurs de la France d'en bas, ce qu'on veut, c'est ça :
- Le Droit Opposable à la Sieste
Le DOS. Au moment de l'entretien d'embauche, l'employeur est tenu de remplir la "fiche de sieste" de son salarié, "alooors... matelas ou hamac ? Ok... berceuse ou bruits de nature ? D'accord..." Par contre, il n'a pas le droit de demander à un candidat si il ronfle, ça relève de la vie privée. - Le droit de ne pas se pointer au boulot quand on estime qu'on a autre chose à foutre, comme les députés
Et si le patron nous demande où on était, on répondra "on bosse en commission" - Une prime quand on fait régner la bonne humeur au bureau
Parce qu'une bonne ambiance dans les locaux, c'est de la productivité en plus. Une bonne blague, hop, 100 euros en plus. Un powerpoint hilarant qui tourne, bim, 200 euros. Un "tire mon doigt" devant la machine à café, 300 balles sur la fiche de paie. - La possibilité de baptiser son stagiaire comme bon nous semble
Ca permet d'essayer des prénoms pour ses futurs enfants : "Bon, je t'appelerai Albert... ALBERT ! RANGE-MOI CE BUREAU !... Ouais, c'est pas mal..." - Des tickets restau qui servent à tout
Et qui deviennent du coup des "tickets", pas forcément en lien avec la bouffe. Si on veut s'enfiler un pack de bière à la pause déj ou aller au ciné, on utilise son "ticket du midi". - Un élargissement des jours de télétravail autorisés
Il sera possible de rester bosser à la maison dans les cas suivants : canicule, pic de pollution, grand froid, grève des transports, galère avec la crèche, Tour de France, deuxième semaine de Roland Garros, reprise de Game of Thrones et risque de se faire spoiler par les collègues, poil dans la main et lundi matin. - Un élargissement du concept même de "télétravail"
Pas besoin d'être connecté en permanence ou pendu au téléphone pour dire qu'on fait du télétravail : si vous êtes en slibard mais qu'entre deux épisodes de séries, au moment où vous vous refaites un petit chocolat chaud, vous réfléchissez à la direction que prend votre entreprise, on peut considérer ça comme du télétravail. - Un contrôle strict de l'alcoolémie dans les heures de bureau
Vous revenez d'un déjeuner un peu arrosé, vous puez le rosé, un contrôle positif et vous êtes renvoyé chez vous en taxi. Inutile de vous laisser faire la sieste dans l'oen-space. Bien évidemment, ce sera considéré comme un accident du travail puisque vous vous êtes pété la ruche en parlant boulot. - Le droit de prendre un pseudo quand on signe un contrat
Le CV anonyme, c'est super, mais en quoi vos collègues et votre patron ont à connaitre votre identité ? A chaque nouveau job, vous pouvez décidé d'être Bruce Wayne, chef de projet ou Ellen Ripley, directrice des Ressources Humaines. Et ça, ça fait des cartes de visites qui déchirent. - Une adaptation à toutes les formes de religion, pour une entreprise non-discriminante
Si par exemple votre religion vous interdit de bosser le lundi, vous avez vos lundi. Si votre religion vous oblige à mangez du teppanyaki tous les vendredis, votre patron sera obligé d'embaucher un chef japonais. Si votre religion célèbre le Cinco de Mayo, votre patron devra faire venir des mariachis au bureau début mai. Evidemment, vous n'avez droit qu'à une religion, sinon, c'est le bordel.
Vous avez d'autres ameliorations à apporter au code du travail ?