L’alcool, ce n’est pas de l’eau. Et souvent, plus tu en bois, plus tu deviens neuneu. Tu harcèles tes ex, tu provoques les videurs, tu chiales à la moindre contrariété : « Il est où mon veeeerrrrre, chienne de viiie ». Et le lendemain, tu regrettes. Tu te sens honteux. Tu aimerais oublier la soirée de la veille mais tu ne peux pas puisqu’elle est gravée à jamais dans ta mémoire. Physiquement ce n’est pas mieux : courbaturé, asséché, tu peines à émerger. Et tu en arrives même à te poser les questions suivantes : « Pourquoi je m’inflige tout ça ? », « Ne serais-je pas plus heureux sobre ? ». SI.
Finies les gueules de bois, tu te réveilles frais comme la rosée du matin
Un bouton de rose venant tout juste d’éclore, voilà ce que tu es. Contrairement à tes amis qui, eux, ressemblent à de vieux fruits secs déshydratés. Tu te réveilles avec délicatesse, quelques étirements, un petit jus d’orange pressée et tu t’en vas courir tel un petit chevreuil. Tu gambades dans la ville. Le monde t’appartient.
Toi au réveil.
Tu maîtrises ton débit de parole et ne dis pas des choses que tu regretteras
Tu contrôles ta verve. Cela t’évite de perdre des amis en disant le fond de ta pensée. Et oui car selon certains scientifiques de comptoir, l’alcool serait un très bon sérum de vérité : « Je t’ai déjà dit que je trouvais ta copine très vilaine ? Non mais vraiment, elle est pas jojo. Elle doit avoir une très belle âme. »
Tu grossis moins. Un mojito équivaut à 160 calories donc 6 mojitos ... 960 calories (j'adore les maths)
Et si tu te réveilles le lendemain matin avec une sensation de légèreté, déjà c’est très suspect et en plus, c’est sûrement lié à la déshydratation. Désolée. Après tu peux te respecter et n’en boire qu’un ou deux. Néanmoins si tu veux picoler et mincir en même temps, privilégie une bonne piquette de rouge bien dégueulasse, ça passe crème.
Tu réalises qui sont tes vrais amis
Si l’ennui te transperce les entrailles pendant que tu discutes avec ton pote, c’est très mal barré. La difficulté avec la sobriété, c’est que soudain les débats stériles qui animaient tes soirées perdent tout leur charme. Tu es obligé d’écouter, de prendre en compte ce que dit ton interlocuteur. Tu ne peux pas, au moindre désaccord, te lever avec virulence et aller danser sur du Francky Vincent de tout ton soûl.
Tu ne rappelles pas tes ex. Même "par inadvertance" (personne n'y croit)
Surtout qu’a priori, cette tentative est vouée à l’échec puisque le pouvoir de séduction d’une personne bourrée est inexistant. Heureusement, la plupart du temps, l’être anciennement aimé ne prendra même pas la peine de répondre. Cela s’appelle l’autodéfense. Et c’est légitime. Sale relou.
Tes phrases ont un début et une fin
L’alcool agit comme un narcotique sur les cellules du cerveau et cela a pour effet de ralentir la communication entre les neurones. Voilà pourquoi on bégaie comme des enfants quand on a bu. On commence des phrases et puis on oublie qu’on était en train de parler, on part en vacances et on laisse son interlocuteur parlait à un fauteuil vide. Triste tableau.
Tu économises. Oh que oui tu économises.
Parce que je vais t’apprendre quelque chose que tu ne savais peut-être pas, cher lecteur, mais l’alcool, ça coûte cher, voire une blinde, voire un bras. Et plutôt que de finir manchot, préfère la sobriété. Il n’est pas de joie plus intense que celle de constater, le lendemain matin, qu’on a pas creusé son déficit encore une fois. Parce que quand ton découvert commence à atteindre la profondeur d’un puits, il faut s’inquiéter.
Tu te reconnais dans le miroir le lendemain matin et c'est plutôt cool
Parce que ça ne fait jamais plaisir de se confondre avec un Picasso, un lendemain de cuite, quand on croise son reflet dans la glace.
Tu ne t'énerves pas pour rien "QUI M'A VOLE MON STICK A LÈVRES ? J'LE TROUVE, J'LE SACCAGE"
On se calme.
Tu ne te jettes pas ton dévolu sur n'importe qui. (Roger, rappelle-moi)
Souvent l’ennui, l’ivresse, les hormones et la musique trop forte te poussent à faire des choses un peu folles que tu regrettes amèrement par la suite. Notamment draguer n’importe qui à la seule condition que la personne se trouve à proximité de toi. Grâce à ce nouveau concept consistant à ne plus boire, tu pourras élargir ton champ d’action en te déplaçant, par exemple, jusqu’à la personne de ton choix. Pratique.
Le trajet du retour se passe sans encombre
La sobriété a bien des vertus. Entre autre, celle de ne pas bousiller ton sens de l’orientation. Plutôt que de tourner à toutes les rues en berçant l’espoir d’arriver chez toi à un moment, tu vas pouvoir te déplacer avec sagacité et raison. Tu parviendras donc à aller d’un point A à un B et non d’un point A à un point D, à un point E, à un point H et enfin à un point C.
Est-il encore nécessaire de trouver d’autres raisons ? Ah si peut-être une dernière pour le moins essentielle, ne pas boire te permet également de pouvoir conduire sans prendre le risque de clamser dans un accident de voiture. A condition d’avoir ton permis. Sinon ça n’a plus d’intérêt…