Harry Potter, en plus d’être une saga qui a bercé la jeunesse de toute une génération, c’est une énorme machine à fric. Et forcément, quand on s’occupe d’une grosse vache à lait comme le fait J. K. Rowling, il faut s’attendre à subir des procès de temps en temps. Car qui dit beaucoup d’argent dit généralement emmerdes. Voilà 10 procès provoqués par ce bon p’tit gars avec des lunettes rondes.
L'affaire Nancy Stouffer
Nancy Stouffer est une auteure qui a écrit un roman en 1984. Quand elle a découvert celui de Rowling en 1997, elle y a vu un gros plagiat et a porté plainte en demandant des dommages et intérêts à l’écrivaine anglaise. Mais elle a fini par perdre le procès en 2002, parce que la cour de New-York a considéré que les ressemblances entre les deux œuvres étaient minimes et a jugé qu’elle avait falsifié certains documents. Nancy Stouffer a même dû débourser 50.000 dollars d’amende et rembourser une partie des frais engagés par J.K. Rowling. Parfois, il vaut mieux se taire.
L'affaire Willy The Wizard
En 1987, Adrian Jacobs a publié un livre d’une trentaine de pages intitulé « Willy the Wizard », soit Willy le Sorcier. On y retrouve certaines ressemblances avec Harry Potter, comme les échecs version sorcier, les oiseaux qui apportent le courrier, un personnage avec un œil bizarre, etc. Quand Harry Potter a vu le jour, Jacobs était déjà mort, donc ce sont ses héritiers qui ont intenté un procès contre Rowling. Ça a mis un peu de temps à se faire et le vrai procès a démarré en 2010. Spoiler : ils ont perdu et dû verser du fric. Les œuvres ne se ressemblaient pas assez.
L'affaire Aaron Lambert
Aaron Lambert est un mec qui se pensait plus malin que tout le monde et qui a fini par se rendre compte qu’il était pas malin du tout. En 2005, le mec, agent de sécurité dans un centre de distribution des livres, vole deux exemplaires du manuscrit de Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé pour se faire du fric. Il contacte le Daily Mirror et le Sun, deux gros journaux anglais, pour leur vendre contre plusieurs dizaines de milliers de livres sterling. John Askill, un journaliste du Sun, accepte de le rencontrer. Il veut lui voler le livre et le rendre à Rowling. C’était sans compter que Aaron Lambert avait un flingue. Heureusement, le pistolet tirait des balles à blanc, et ça a quand même permis d’alerter la police qui a arrêté le type.
L’histoire ne s’arrête pas là, parce qu’une fois libéré sous caution, Lambert a tenté de faire du chantage auprès de la maison d’édition Bloomsbury et s’est à nouveau fait arrêter. En tout, il a pris quatre ans et demi de taule.
L’histoire ne s’arrête pas là (encore) : Rowling a expliqué, en 2011, que The Sun avait voulu faire du chantage pour lui rendre le manuscrit volé. Ils étaient pas si honnêtes que ça, les gars.
L'affaire des e-books
En 2004, Rowling et la Warner on capté que Bazee.com, le pendant indien de Ebay, hébergeait des utilisateurs qui vendaient des copies pirates des e-books Harry Potter. Ils ont donc lancé un procès contre Ebay ainsi que contre des utilisateurs. Ils ont obtenu partiellement gain de cause : les utilisateurs se sont vu interdire le droit de vendre les copies de Harry Potter. De son côté, Ebay s’est senti injustement humilié par cette affaire parce que Rowling avait ligué ses fans contre le géant américain. Personne n’en est vraiment sorti gagnant.
L'affaire Bao Zoulong
En 2002, un auteur chinois a écrit une suite à Harry Potter et la Coupe de Feu intitulée Harry Potter et Bao Zoulong. Cette info à elle-seule est déjà très drôle. Le pire, c’est que cette suite mélangeait plein d’éléments de Harry Potter avec The Hobbit de Tolkien. La maison d’édition chinoise Bashu ne s’est pas emmerdée et a vendu des copies de Harry Potter et Bao Zoulong, jusqu’à ce qu’elle perde son procès contre Rowling et doive payer une amende ridicule de 1600 livres sterling.
L'affaire Claire Field
En 2000, avant que le premier film Harry Potter ne sorte, la Warner a demandé à tous les propriétaires de fan-sites de Harry Potter de leur donner leurs noms de domaine (c’est l’adresse internet d’un site qui appartient à son propriétaire, comme « topito.com »). La Warner affirmait que c’était pour protéger les droits d’auteurs. Mais ça lui a fait une très mauvaise pub, surtout quand le père de Claire Field, une jeune Anglaise qui possédait le fan-site « www.harrypotterguide.co.uk », a révélé au monde entier que sa fille avait subi des pressions et intimidations de la part de la société de production. Finalement, Warner Bros a fait machine arrière pour éviter un trop gros bad buzz.
L'affaire du lexique Harry Potter
En 2007, Rowling et la Warner ont poursuivi une maison d’édition, la RDR Books, qui voulait publier une encyclopédie de Harry Potter (contenant tout le lexique, avec le nom des sorts, des objets magiques, etc.) Ce livre devait reprendre le contenu d’un site non commercial, « https://www.hp-lexicon.org/ », tenu par un certain Steve Vander Ark, que Rowling avait déjà félicité pour son travail. Mais l’auteure de Harry Potter voulait elle-même publier son encyclopédie et reverser la thune à des associations caritatives. Elle a donc réussi à empêcher la sortie du bouquin de la RDR Books, ce qui n’était pas compliqué à défendre devant un juge vu qu’il pompait tous les mots des livres Harry Potter. Steve Vander Ark a finalement sorti son propre bouquin de son côté en précisant dans le titre qu’il s’agissait d’une version non-officielle. Le petit voleur.
L'affaire Wyrd Sisters
Dans Harry Potter et la Coupe de Feu, il y a un groupe de musique nommé Bizarr’Sisters, soit Weird Sisters en anglais, qui chante pendant le bal de Noël. Dans ses membres, il y a même le chanteur de Pulp, ainsi le guitariste et le batteur de Radiohead. Au moment de faire le film correspondant à ce tome, Warner Bros a voulu payer un groupe canadien nommé Wyrd Sisters pour pouvoir utiliser leur nom. Le groupe canadien a refusé et a ensuite fait un procès contre la Warner, mais aussi contre les musiciens de Pulp et Radiohead qui étaient dans le film. Le juge a d’abord demandé aux canadiens de filer du fric à la Warner, estimant qu’ils avaient un peu abusé, puis ils ont fait appel, puis l’affaire s’est réglée en privée en 2010, soit 5 ans après la sortie du film.
L'affaire Asda contre Bloomsbury
Bloomsbury, c’est l’éditeur anglais de Harry Potter. Asda, c’est une chaîne d’hypermarchés appartenant à Walmart, le géant maléfique américain. Pour la sortie du dernier bouquin, Harry Potter et les Reliques de la Mort, Asda avait commandé 500.000 exemplaires du livre et voulait les vendre au prix d’appel de 8,97£ au lieu des 17,99£, prix conseillé par l’éditeur. Dans un même temps, Asda accusait Bloomsburry de fixer des prix trop haut pour se faire du fric sur le dos des pauvres petits lecteurs qui n’ont pas d’argent. En réalité, il s’agissait surtout pour Asda de se faire une pub sur le dos de Harry Potter en montrant que EUX étaient moins chers que les autres. Les deux entreprises se sont battues à coups d’accusations de factures impayées de part et d’autre ou de diffamation, mais c’est finalement Asda qui a dû revenir sur ses déclarations et s’excuser. Ça leur a quand même permis de se faire un beau coup de pub.
L'affaire du "droit à lire"
Cette affaire de 2005 est plutôt marrante parce qu’elle a amené les juristes à se poser des questions étonnantes : est-ce qu’on peut empêcher quelqu’un de lire ? A l’époque des faits, un supermarché canadien, le Real Canadian Superstore, a vendu des exemplaires de Harry Potter et le Prince de sang-mêlé avant sa sortie officielle. La Cour suprême de la Colombie-Britannique a alors interdit aux clients concernés de copier, publier, vendre, ou lire le livre en public. Sauf que si les trois premières interdictions sont normales, ça paraît étrange d’interdire à quelqu’un de lire un livre. S’en sont suivies des discussions juridiques compliquées, mais aucune punition n’a été appliquée.