Vous connaissez tous l’histoire de David contre Goliath ? Non ? Bon, en résumé Goliath était un videur de boîte de nuit super balèze qui ne voulait pas laisser rentrer David, un mec pas très musclé, alors que ce dernier avait ses potes qui l’attendaient à l’intérieur avec une bouteille. Du coup David ne s’est pas dégonflé et a démonté Goliath sur le parking du Lidl devant tous ses potes et des journalistes BFM de l’époque. Depuis, on utilise souvent l’expression « David contre Goliath » pour parler d’une histoire dans laquelle un conflit éclate entre deux opposants plutôt inégaux. Et voici donc quelques exemples de procès gagnés par des petits contre des gros bonnets.
L'affaire McLibel
Il s’agit du plus long procès de l’histoire britannique puisqu’il a duré plus de dix ans (il s’est achevé en 2005). Il opposait David Morris et Helen Steel, deux militants écologistes, contre la chaîne de restaurant McDonalds. Dans les choses reprochées par les deux plaignants, on retrouve pêle-mêle : l’exploitation des employés, les méthodes marketing malsaines visant les enfants, la cruauté envers les animaux, le gaspillage et la pollution. La firme gagne le premier procès mais finalement perdra la deuxième partie face à la Cour Européenne des droits de l’homme. Sans compter sur la mauvaise pub que cela avait provoqué pour le géant des burgers à l’époque.
Le Batterygate d'Apple
En 2017, la colère des utilisateurs d’iPhone grimpe alors que ceux ci découvrent qu’Apple bridait volontairement les batteries de plusieurs de leurs anciens modèles. Attaquée en France pour « obsolescence programmée », la firme avait déjà versé 25 millions d’euros à l’époque. Au États-Unis, cette enquête les pousse aujourd’hui à verser 113 millions de dollars suite aux attaques pour fraude à la consommation de 30 états du pays (qui en compte 50). On peut dire que pour la marque à la pomme, le ver est dans le fruit. Mdr j’suis trop un fdp.
L'affaire Cerrejon
En Colombie, les indigènes ont gagnés un recours en justice contre cette multinationale exploitante de charbon qui détourne la rivière Bruno (accès principal à l’eau pour les indigènes). Extrêmement touchée par les sécheresses, la région de Guajira a vu plusieurs de ses habitants mourir : « trois enfants sont morts à cause de la sécheresse et de l’eau salée » explique un habitant. La cour constitutionnelle a donc ordonné trois mois de suspension de déviation de la rivière. L’entreprise a fait un communiqué dans lequel elle explique respecter la décision de la cour mais continuera quand même a exploiter les régions désertiques. Sympa.
L'affaire Dewayne Johnson contre Monsanto
Ce jardinier américain atteint d’un cancer avait intenté un procès contre le géant Monsanto parce qu’il était persuadé d’être tombé malade après l’utilisation répétée de « Roundup », l’un des pesticides les plus utilisés au monde. Cet homme a finalement gagné son procès et Monsanto doit lui reverser 289 millions de dommages et intérêts. Récemment cette compensation pourrait être abaissée à 78,5 millions, le plaignant ayant accepté de baisser l’amende « en espérant voir de son vivant une résolution finale » du procès.
L'affaire Paul François contre Monsanto (encore eux)
L’agriculteur français Paul François intoxiqué accidentellement en 2004 par le « Lasso » (herbicide depuis interdit) a été hospitalisé pendant plusieurs mois. Comas, maux de tête, pertes de connaissances… Aujourd’hui souffrant de lésions cérébrales, il a gagné deux fois contre Monsanto (en instance et en appel) mais la cour de cassation a finalement cassé ce jugement et l’affaire est encore en cours.
Erin Brockovich contre PGEC
Rendue célèbre en France avec le film qui porte son nom, l’affaire Erin Brockovich commence quand elle se fait embaucher dans un petit cabinet d’avocats et découvre une corrélation entre des dossiers d’indemnisations immobilières et des requêtes en soins médicaux provenant des mêmes personnes. Elle découvre que les causes des maladies contractées sont probablement liées à la pollution des eaux potables au « chrome hexavalent ». En 1993 elle gagne le procès contre la firme Pacific Gas and Electric Company qui devra verser 333 millions de dollars en dommages et intérêts aux victimes.
Ludovic Milice contre Toyota
Licencié par l’entreprise Toyota en 2012 pour « ne pas avoir assisté au discours de vœux du président du groupe », parce qu’il s’était absenté aux toilettes, Ludovic Milice a finalement gagné son procès long de quatre années. Toyota lui a versé la somme de 11.000 euros, ce qui semble assez dérisoire au vu des dommages causés, mais cela n’en reste pas moins une victoire.
Wendy Dolin contre GlaxoSmithKline
Le géant pharmaceutique anglais (GSK) a été poursuivit en 2012 par Wendy Dolin suite au décès de son mari et avocat Stewart Dolin. Ce dernier s’était suicidé devant un train de banlieue deux ans auparavant après avoir pris un antidépresseur. Ce médicament comportait dans la notice un avertissement comme quoi il pouvait provoquer un comportement suicidaire, notamment chez les enfants et personnes de moins de 25 ans. En prouvant que le laboratoire savait que le médicament provoquait ces effets secondaires également chez les personnes plus âgées mais ne l’avait pas inscrit dans sa notice, Dolin a gagné son procès et des dommages et intérêts de 3 millions de dollars.
Stella Liebeck contre McDonald's
En 1992 cette américaine de 79 ans achète un café chez McDonald’s et le renverse accidentellement sur ses genoux alors qu’elle retire le couvercle. Assise dans sa voiture, le café extrêmement chaud (plus de 82°) la brûle a plusieurs endroits au 2ème et 3ème degrés. Elle contacte McDonald’s pour essayer d’obtenir la remboursement des frais médicaux et réclame 20 000$, ce à quoi la chaîne de restaurant répond en proposant 800$. Elle refuse et porte plainte. S’en suit un procès pendant lequel McDonald’s fera appel mais où il sera prouvé que les cafés sont servit beaucoup trop chauds sans en informer les clients. Elle gagne son procès dont les dommages et intérêts n’ont pas été divulgués, mais on estime qu’ils se trouveraient proches des 300 000$.
David Lowery contre Spotify
Le leader des groupes de rock alternatifs « Cracker » et « Camper Van Beethoven » avait attaqué la plateforme musicale pour reproduction de musiques sans licence. Plusieurs musiciens s’étaient joint à lui et finalement Spotify avait accepté de payer 112,5 millions de dollars. Sur cette somme, 43 millions furent utilisés pour payer les différents artistes affectés et le reste serviraient à payer les royalties à venir et les autres plaintes qui pourraient subvenir.
Comme quoi ce ne sont pas toujours les plus forts qui gagnent. Sauf au billard, moi par exemple j’ai joué contre un champion de France une fois, il m’a tellement mis la misère que j’ai plus jamais retouché à une queue de billard depuis. Vous pouvez aller lire les procès les plus débiles des États-Unis ou les procès les plus polémiques, c’est sympa aussi.
Sources : FrAndroid, Huffington Post, francetvinfo, RFI, révolutionpermanente, industriepharma,