Le Moyen Âge c’est une période qu’on connait assez peu. Déjà parce qu’elle est longue, un millénaire plus ou moins contenu entre le Ve et le XVe siècle. Mais aussi parce qu’on considère cette période floue comme un grand trou noir de l’histoire on il s’est pas passé grand chose à part Charlemagne, des Vikings, Chrétien de Troyes et la guerre de Cent ans. Quant à la sexualité autant dire qu’on l’imagine assez peu épanouie. Et pour cause, l’Eglise avait son mot au dire sur la sexualité de ses fidèles. Tout dans la sexualité était alors condamnable, il ne fallait copuler que pour procréer sinon couic-couic. En reprenant à son compte les dogmes de l’Ancien Testament (que personne avait lu vu que personne savait lire en fait), l’Eglise accuse tous les maux de venir d’une sexualité dépravée (la peste par exemple). Toutefois, comme toujours, une répression sévère entraîne son lot de dépravation, parce qu’il faut bien compenser. Voyez donc comme on était plutôt chaud de la teub en ces temps obscures.

On pouvait annuler son mariage pour pénis incompétent

Le sexe au sein (devrais-je dire au nichon ?) du mariage était sacré. Enfin, pas le sexe mais disons la procréation (puisque toute position ne permettant pas la procréation était condamnée par l’Eglise). Si un type avait une demi-molle, on lui tripotait la nouille avant qu’il ne chevauche sa bien aimée devant une armée de médecins avant d’établir si oui ou non le mariage devait être annulé faute de sexe ready.

Cochons même dans les châtiments, trop chou !

Ceux qui étaient les plus exposés à des peines sordides étaient sans nul doute les sodomites (à ne pas comprendre alors comme ceux qui se mettent des trucs dans l’anus, mais plus globalement comme tout ceux qui avaient des rapports ne permettant pas la procréation, c’est large). Une Coutume d’Orléans explicite ainsi le châtiment prévu à cet effet en 1260 « celui qui est sodomite prouvé doit perdre les couilles, et s’il le fait une seconde fois, il doit perdre le membre ; et s’il le fait une troisième fois, il doit être brûlé. ». Sympa.

Les pénitentiels étaient de sacrés recueils porno

En gros le pénitentiel c’était un p’tit bouquin rédigé pour le clergé afin de les guider dans l’administration des pénitences. En gros ça dit qu’est ce qu’on a le droit de faire ou pas faire. Sauf que par souci de précision, certains pénitentiels sont devenus des récits porno qui donnaient surtout de mauvaises idées. Parmi les plus salaces on peut compter le pénitentiel de l’évêque Burchard de Worms, écrit en 1020 qui se livre sur 159 chapitres à de véritables récits porno comme en témoigne cet extrait poignant : « Si, en l’absence de ta femme, sans que tu le saches et ta femme l’ignorant aussi, la sœur de ta femme est entrée dans ton lit, et tu as pensé qu’elle était ta femme et tu as couché avec elle, si tu as fait cela, tu pourras avoir ta femme légitime une fois la pénitence accomplie. Mais la femme adultère cependant devra subir le juste châtiment et être privée de mariage pour l’éternité ».

NON à la masturbation mais OUI à la prostitution

Pour la faire courte, pour l’Eglise du Moyen Âge la masturbation c’est genre ce qu’il y a de pire au monde. Genre presque aussi pire que l’homosexualité et la sodomie. Alors que payer pour niquer c’était finalement un peu moins grave sur l’échelle de l’horreur. Il valait mieux souiller les prostituées que sa propre femme. On dit même que « jouir en payant, c’est jouir sans pécher ». C’est dire.

WESH, vous avez entendu parler de Héloïse et Abélard ou kwa ?

L’histoire d’amour médiévale par excellence c’est eux. Ce sont un peu les stars du millénaire. Et pourquoi ? Parce qu’ils avaient une relation secrète en dehors du mariage, forcément c’était grave excitant. Bon,certes Abélard a fini avec son appareil génital en moins et Héloïse enfermée dans un couvent, mais ce qui reste de leur histoire c’est surtout leur amour et leur bonne grosse partie de baise.

On n'a pas le droit de divorcer donc finalement on a bien plus de relations adultérines même si c'est interdit par l'église

J’aurais pas cru mais je reprends ici la théorie de Jacques Le Goff, historien médiéviste qui en connait un paquet sur les parties de jambes en l’air de l’époque. L’impossibilité de divorcer incite d’une certaine façon à se réfugier dans l’adultère. Et en gros comme la relation est de toute façon interdite devant la loi, autant s’en donner à cœur joie par les six trous. Pour l’historien, la littérature de l’époque est en plein dans le sujet, toutes les fictions parlent de chevaliers prêts à tout pour se taper la femme d’un autre (Tristan et Iseut, Guenièvre et Lancelot, etc.). Il semblerait même que ce qui motivait principalement les chevaliers à partir en croisades c’était de niquer des meufs (et pas du tout de botter des culs).

Au XIIème siècle, il y a quand même un livre qui s'appelle "Miroir du foutre" qui a été publié

Bon, c’était en Catalogne, la région était un peu plus relaxe sur les questions de zigounettes. Ainsi ce traité est paru livrant ni plus ni moins un kama-sutra médiéval.

Sur la tapisserie de Bayeux, on trouve quand même ça

Charmante cette petite broderie datant du XIème siècle relatant un ensemble de faits historiques autour du trône d’Angleterre. 60 mètres de long sur 50 cm de large (rien d’érotique dans cette information, je vous promets) et quelques écarts à la bienséance.

Tout ça pour dire que le paradoxe du sexe au Moyen Âge, à la fois interdit et pratiqué en cachette, a façonné une grande partie de l’histoire, et même si on a tendance à penser qu’il ne se passait rien au dessous de la ceinture, c’est évidemment une croyance erronée.

Source : Vice,Libération, L’Express

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