Le cinéma c’est vraiment magique, on passe d’une scène à l’autre dans des paysages radicalement différents en un claquement de doigts, OUAHOU. Ouais mais en fait calmez vos ardeurs. Parce que le cinoche c’est bien joli mais ça pollue un max. Une étude réalisée par l’organisme Ecoprod a montré que le secteur dégageait 1,1 million de tonnes de CO2 chaque année (pour vous donner une idée ça fait plus ou moins 410 000 allers-retours Paris-New York, YAY). En Californie (Hollywood oblige), le cinéma est la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole. Bref le cinéma sent pas très bon et on a quelques exemples tonitruants pour vous le prouver.

Le James Bond OO7 Spectre a éclaté pour 30 millions d'euros de bagnoles

On se doutait que les films d’action avaient peu de sensibilité pour l’écologie mais l’exemple de ce film est particulièrement probant. D’abord avec ces 30 millions de bagnoles foutues à la casse (dont 7 Aston Martin qui ont en plus le bon goût d’avoir été fabriquées spécialement pour le film) puis cet avion qui se crashe dans une montagne. Sans oublier les nombreuses scènes dans la neige, ou sous la pluie, deux phénomènes météorologiques évidemment recréés de toutes pièces. AU TOP JAMES.

Le tournage d'une scène de Expendables 2 a buté une colonie préservée de chauve-souris

Super idée d’aller tourner dans une grotte en Bulgarie. Encore une meilleure idée : aller tourner dans une grotte qui abrite une colonie préservée de rats volants. 33 000 chauve-souris dérangées pas les gros fight de Sylvester Stallone qui ont entraîné la mort de la moitié des spécimens. Pas ouf.

Apolalypse now : quelques litrons de gasoil

Ah vraiment quel superbe film avec la musique des Doors comment ne pas être comme un dingue sur cette scène d’ouverture ? Bon mais sachez que 4500 litres d’essence ont été gentiment cramés pour cramer la forêt. On aurait même rajouté des pneus pour faire plus de fumée. Alors il est sympa Coppola avec son film mais c’est pas en bouffant des fruits et légumes de saison qu’il va rattraper son empreinte carbone.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Tim Burton a laissé tout ses décors de Big Fish abandonnés en pleine nature

Alors c’est sympa en soi ça fait un joli endroit à visiter, pour le tourisme c’est top vraiment merci Tim Burton. Mais en termes écologiques c’est vraiment de la daube du cul.

Waterworld : le gouffre aux chimères

On est clairement sur l’exemple le plus connu de l’histoire du grand n’importe quoi pas écologique. En dehors du fait que ce Mad Max aquatique soit rapidement devenu un nanar c’est avant tout un blockbuster qui a fait beaucoup de mal à la planète.

On commence avec le lieu de tournage : une fausse île de 250 mètres de diamètre au coeur de l’océan pacifique, qu’il fallait déplacer tous les jours avec un remorqueur de 50 mètres. 60 Jet-skis. Deux catamarans pour les stars (parce que quand même faut pas déconner). Deux trimarans (pas drôle du tout en vrai) transportés par des Boeing 747. Sans oublier les 4000 dollars par semaine de bouteilles d’Evian (belle promo). Alors c’est sympa de faire un film sur les conséquences du réchauffement climatique mais il semblerait que la prod soit à côté de la plaque.

L'organisme Ecoprod a évalué l'empreinte carbone de tout ce qui encadre le cinéma en France (et c'est pas ouf)

Pour vous donner une idée, si on veut respecter les engagements des Accords de Paris (et donc rester sous 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle) on devrait rester en dessous de 2 tonnes d’équivalent carbone par personne et par an (à l’heure actuelle en France, on est plus autour de 12 tonnes d’équivalent carbone par personne et par an).

Une heure d’émission tv c’est 10 tonnes d’équivalents carbone. Un épisode de série tourné à Paris (du tournage à la diffusion), c’est 35 tonnes. Et dès lors qu’on tourne un long métrage qui offre plusieurs paysages c’est minimum 1000 tonnes d’équivalents carbone.

En gros dès que vous voyez plusieurs paysages d'une scène à l'autre, dites vous que ça a demandé un déplacement conséquent de plein de gens parfois juste pour une scène

Et dans le genre on pourrait citer tout plein de films et de séries mais comme on aime bien pointer du doigt, on peut parler de Mektoub my love de Kechiche qui a fait déplacer toute l’équipe du film au Portugal pendant deux semaines juste pour tourner une seule scène, ou encore de Game of Thrones qui cumulent un nombre incalculable de déplacements en avion pour 1000 personnes au minimum à chaque changement de paysage. BOUH les vilains.

Leocardo Di Caprio la star du climat n'est pas toujours à la hauteur de ses grands discours

Il est sympa Léo avec son engagement pour la planète mais quand on sait qu’il vit dans une maison à 7 millions de dollars à L.A. et qu’en 2016 il s’offrait un petit aller-retour Cannes-New York en jet privé juste pour recevoir un prix pour son engagement écologique, ça fout la chienne.

Et figurez-vous qu’un type comme Roland Emmerich sur lequel on n’aurait pas parié un clou de conscience écologique a été un des précurseurs puisqu’en 2004 pour le tournage du Jour d’Après il avait payé l’organisation Future of Forest pour compenser son empreinte carbone avec 200 000 dollars de plantation d’arbres. Bon c’est pas parfait mais c’est déjà mieux que de tout cramer. Les soeurs Wachowski avaient aussi fait l’effort de recycler 97,5% de ses décors dans Matrix Reloaded.

Sources : L’Express, 20 Minutes, You Matter, Les Echos