« Toujours la jambe droite. Toujours. » Chacun ses petits tics, chacun ses petites manies : on a tous notre manière bien à nous de porter nos chaussettes, ces inventions informes qui passent inlassablement d’un pied à l’autre, et de l’autre pied au premier, comme ça, parce qu’on ne fait pas attention, parce qu’on ne s’intéresse pas nécessairement à ce qu’elles pensent, les chaussettes, à leurs émotions, à l’attachement qu’elles ont pu développer pour un pied au détriment de l’autre, l’autre, celui avec les ongles plus longs ou l’os plus saillant. Elles nous protègent du froid, et voilà comment on les remercie ; encore une preuve de l’ignominie humaine, de notre totale indifférence face à la souffrance d’autrui. REVOLTANT.

Avec des fixe-chaussettes

Si le fixe-chaussettes est tombé en désuétude avec l’avènement du tout élastique, les vrais savent que l’homme élégant perpétue la tradition du port de fixe-chaussettes, par goût du jeu, bien sûr, mais aussi tout simplement pour rendre ses mollets sexys. L’homme élégant a bien compris tout le potentiel érotique de sa cheville et aime préserver le mystère de ses formes en optant pour des fixe-chaussettes en cuir à boutons dorés. Passionné, érudit, il aime à se détendre au coin d’un bon feu en lisant quelque manuel de savoir-vivre, mollets à l’air, laissant ainsi respirer, sous la fine enveloppe de nylon, ce pied bien maintenu.

Il est complètement maboule et fétichiste, ce mec.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Assorties à ses chemises

Variante dans l’élégance, mais on le sait : le diable se cache bien souvent dans les détails. A l’heure de procéder à ses choix vestimentaires pour la journée, l’humain est bien souvent guidé par une envie de plaire ; il assortit son vêtement à son humeur et opte pour des couleurs s’accordant à ravir, espérant secrètement que Jeanine ou Jean-Luc, aujourd’hui enfin, lui fera une remarque positive sur son accoutrement. Pourtant, quand il est question de chaussettes, cette attention lui fait défaut : il prendra la paire de chaussettes propres la plus proche et conditionnera éventuellement son choix à de bas critères d’épaisseur du tissu.

Or, l’élégant, le vrai, sait qu’en croisant les jambes, on se découvre un peu. Il aura donc à coeur de prêter attention à accorder ses sacs à pieds à la couleur de sa chemise, façon respectueuse de ne pas jurer à la face de ses interlocuteurs. Jeanine et Jean-Luc like this.

Porteur de guêtres

Quand le commun des mortels se contente de porter des chaussettes, le porteur de guêtres innove. Il a à coeur de hurler sa révolte à la face du monde contemporain, et cette révolte doit s’exprimer au travers de tous ses attributs. Son t-shirt Anarchie ne suffit pas à crier sa colère et, à l’heure du grand décompte des bières bues au festoche, il ne veut pas être assimilé à un vendu de bourgeois. Une seule solution, dès lors, pour accorder son corps à ses convictions : le port de guêtres colorées remontant à mi-cuisse, façon funambulesque de jouer avec les codes et véritable invitation à ouvrir une 8-6.

Dépareillées

Celui-là n’a pas dû bien se réveiller, ce matin. A moins qu’il ne cherche à le faire croire… Que dire de cette coiffure que toute personne bien élevée jugerait « en pétard » ? De cet accoutrement débraillé ? Si ses velléités littéraires transpirent par sa seule pose, celui-là ne s’en contente pas : tout le monde doit savoir qu’il n’a pas été consulté lorsque les sages se sont réunis pour rédiger les codes de la société. Alors, il le dit à sa façon. Chaussette bleue, chaussette rouge. On ne pourra pas lui reprocher de ne pas revendiquer son identité. A moins qu’il faille déceler là quelque trace d’ironie….

Il n’écrira rien de bien, ce mec.

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Trouées

Notre écrivain en herbe a grandi. Par grandi, entendez qu’il a grossi et pétard il n’y a plus, puisqu’il est désormais chauve par intermittence. Notre écrivain en herbe a grandi et, conformément à nos prédictions, il n’a rien écrit de bien ; il eut pu, cependant, s’il ne s’était perdu entre temps dans les méandres de l’alcool et de la fête. On aura beaucoup fait la fête. C’est l’incipit de son roman, le grand roman, celui qu’il a commencé en même temps que son chômage et dont seul l’incipit est écrit. Pour sa sortie quotidienne qui l’emmène au kebab, l’homme de lettres (surtout des factures, pour être précis) ne s’embarrasse pas : il enfile des chaussettes trouées. C’est qu’il ne se coupe plus les ongles, l’écrivain. C’est qu’il songe à se couper les veines, l’écrivain.

Sans chaussettes

En voilà un drôle d’énergumène ! Libre-penseur à n’en point douter, apolitique, comme il le dit, de droite comme tout le monde le sait. Sous son costume en lin blanc, panama et sourire hérité d’un père qui lui aura aussi légué sa fortune et une loge à Roland-Garros, voilà notre golden-boy à l’aise Blaise dans ses baskets. A l’aise, oui, car il y transpire à loisir, pied à l’air dans l’alvéole molletonnée de ce qui, à y regarder de plus près, s’apparente davantage à des chaussures bateau. A l’aise Blaise. C’est le nom de la box pour homme qu’il envisage de créer avec l’argent de papa.

Etirées jusqu'à mi-mollet

Nous voilà confrontés à un spécimen frileux, à un amateur de gratouillis de mollet ou à un passionné. Peut-être les trois à la fois ? C’est qu’à force de tirer sur la corde du lycra, Monsieur est tenu de se procurer de nouvelles paires de chaussettes tous les quinze jours – car, pour rien au monde, il ne porterait de chaussettes trouées. Plaisir coupable. Sur des sites dédiés, il choisit ses chaussettes comme d’autres leur vidéo pornographique, onglets en pagaille, zoom sur les motifs. Passionné, qu’on vous dit. Quant à ses mollets, ils jouissent d’une protection optimale et leur douceur n’est pas à questionner ; bercés d’adoucissant, les voilà tout pareils à des jambes de bébé. Heureux homme.

De sport

Actif, hyperactif. A toute heure il pourrait ; il pourrait courir, marcher, sauter, voler que sais-je ? Toujours en train. Toujours prêt. Avec ses chaussettes de tennis épaisses, rembourrées au devant de la plante pour éviter tout cor, notre ami est paré. Il ne les quitte jamais, ses chaussettes de sport ; été, hiver. Même à mi-saison. Mocassins ou bottines, baskets ou Richelieu, il n’a cure de savoir si les matières s’accordent. Lui, son kiff, c’est le confort. Et la praticité. Il travaille bien souvent dans la sécurité, cet homme.

Soquettes

Doit-on réellement porter la moindre attention aux individus qui portent des soquettes ? N’est-il pas temps, pour nous, de regarder en face notre société corrompue et de désigner des coupables ? Aurons-nous le courage d’affronter la vérité et de mettre fin aux agissements coupables de ces individus qui osent déshonorer le monde en portant d’immondes chaussonous à la forme fuselée, laquelle épouse la courbe de la cheville dans un concours de vulgarité sans nom ? Oserons-nous, OSERONS-NOUS ?

Sur les oreilles

Face à un déconneur de la sorte, une seule solution : le suicide.

Tu veux rencontrer des chaussettes chaudes de ta région ?