Pour mieux comprendre pourquoi certaines régions du monde sont toujours en conflit, jetons un petit coup d’oeil sur une stat parlante. Une stat qui permet de comprendre qui a intérêt à ce que ces conflits durent encore un peu, juste un peu. Pour se battre, faut des armes, c’est mieux. Et des armes, il faut bien que quelqu’un les produise. Ce quelqu’un en question, il est surtout américain, mais pas que. La France pointe le bout de son nez au 3ème rang (bravo les gars, le podium !) Le tout pour un marché total de plus de 100 milliards d’euros par an. C’est beau un monde qui avance.
Etats-Unis : 36% du marché
Et si ça baisse, le pays tape sur l’Axe du Mal pour liquider ses invendus. « Il nous reste des missiles ? Ok, trouvez moi des armes de destruction massive dans un pays à la con, on va faire de la place… ». Une pierre, deux coups, puisque l’Afghanistan et l’Irak sont de nouveaux clients. Bien joué.
Russie : 21%
La Russie, la grande Russie de Poutine est de retour. Dépassée il y a quelques années par les USA, certes, mais maintenant ne misant à fond sur l’Inde, la Chine et le Vietnam pour écouler sa ferraille, des avions pour la moitié, et des missiles pour un cinquième des ventes, ça marche.
France : 7%
Contrairement aux idées reçues, le marché des armes françaises n’est pas l’Afrique, mais majoritairement l’Asie et l’Océanie. Depuis peu, les armements Made in France font le bonheur d’acheteurs au Moyen Orient, ce que l’Allemagne nous reproche (mais on s’en fout).
Allemagne : 6%
Pas mal pour un pays qui avait été privé d’avions de combat pendant des décennies après la IIème Guerre Mondiale. Comme quoi, la qualité allemande, ça marche pour tout, même les Panzers. Outre les chars Leopard, l’Allemagne est numéro un des ventes de sous-marins en occident.
Chine : 5%
Manifestement, la Chine préfère exporter des iPad et des lecteurs DVD que ses armes, qu’elle a tendance à garder sous le coude « au cas où ». Le pays négocie néanmoins avec le Pakistan et quelques pays africains, pour arrondir ses fins de mois.
Royaume-Uni : 4%
Nos voisins d’outre-Manche ont quitté malgré eux le top 5, la crise a mis un coup de frein aux chiffres de vente d’armes britanniques.
Espagne : 3%
C’est la crise en Espagne. Dure, grave. Mais heureusement toute l’économie n’est pas complètement touchée. Il reste assez de dynamisme pour construire et vendre des avions et des chars. Ouf.
Israël : 3%
Les ventes d’armes, dans l’absolu, ce n’est pas terrible. Mais quand un pays aussi cerné qu’Israël fait quelques contrats en vendant des armes au Pakistan et à quatre pays arabes, ça devient un peu bizarre. D’une manière générale, l’état hébreu est peu regardant et vend partout : Asie, Amérique Latine ou Europe.
Italie : 2%
L’Italie n’en serait sûrement pas là sans l’Arabie Saoudite qui a pris une commande significative d’avions Eurojet en 2009. On est loin des grandes années de l’industrie navale italienne, au début des 80’s, mais depuis 20 ans, les ventes d’armes à l’étranger doivent être ratifiées par le Parlement. Connerie d’administration…
Ukraine : 2%
Le petit nouveau qui a multiplié par 3 ses exportations entre 2011 et 2012. Par quels moyens ? Apparemment en étant un peu moins regardant sur la nature de ses clients et en fourguant du matériel à des pays sous le coup d’un embargo. Le pays peut par ailleurs compter sur quelques niches qu’il maitrise bien, l’Irak et le Kazakstan ayant récemment misé sur le BTR-4, un char amphibie qui a fière allure. Autre grosse vente cette saison : l’Antonov An-32, un avion biturbopropulseur de transport.
La paix, ça paie pas.
Source et suite du classement : Stockholm International Peace Research Institute