Dans l'imaginaire collectif, les repas d'étudiant sont toujours tristes, prévisibles et un peu décevants. Désargenté, désintéressé, le jeune préfère aller se faire un "grec" ou un "domac" et délaisse sa cuisine. Et pourtant l'imaginaire collectif se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude puisque les étudiants ont trouvé le temps d'inventer une cuisine à part entière, inventive, généreuse, un peu ménagère, mais qui saura vous faire voyager. Plongée au coeur des gourmets à la carte 12-25.
- Ritournelle de Spaghetti al dente dans leur suc de Bologne
Des pâtes trop cuites dans de l'eau pas salée sur lesquelles est versée nonchalamment une conserve de sauce tomate froide dans laquelle flottent quelques morceaux de boeuf (ou de cheval.) - Galettine de sablé aux fèves de cacahuatl et son esquichée de Reinette grise du Canada
Des Choco BN un peu mous et de la compote Andros trop sucrée. - Préparation de linguine "à la Charbonnière" et son râpé de pancetta
Des pâtes trop cuites dans de l'eau trop salée sur lesquelles sont versés nonchalamment un pot de crème fraîche périmée depuis 10 jours et des lardons également trop salés. Le parmesan est oublié ou remplacé par de l'emmental un peu sec. - Avalanche de maïs floconné croustillant
Des corn-flakes sans lait. - Émietté de thon rouge du Pacifique sur sa disposition de tagliatelle, relevé dans son coulis de la mer
Des pâtes trop cuites dans de l'eau pas salée sur lesquelles sont versés une conserve de thon et son jus. - Croustillant de pain estival agrémenté de ses jeunes pouces printanières et de son délicat émincé de tomates du soleil, le tout reposant sur son incontournable délice de jambon à l'os.
La fin de ce que tu pouvais sauver dans le frigo. - Délice sucré du noisetier, "à la cuillère"
Du Nutella. - Chiffonnade de jambon sec des Ardennes cuit à l'os et leur kyrielle de pâtes courtes au blé dur, glaçage à la tomate sucrée de saison
Des coquillettes trop cuites dans de l'eau calcaire sur lesquelles est posée une tranche de jambon blanc et du ketchup. - Notre Oryza sativa nu et sa cohésion de pâte pressée cuite de la vallée de l'Emme
Du riz collant mal égoutté et de l'emmental râpé. - Morcelé de rond de tranche accompagné d'un rissolé maison de jeunes tubercules dans leur précipité d'olive
Un steak haché mal décongelé et des pommes de terres surgelées revenues dans une poêle pleine d'huile (depuis 2 semaines). - Disposition d'un mont de flocons d'amidon gorgés dans leur lait
De la purée Mousline tiède finie à l'eau.
Qu'on ne dise plus que les étudiants mangent n'importe comment.
Crédits photo : M6