Quand tu étais petite fille, tu avais des rêves plein la tête (et quand tu étais petit garçon aussi d'ailleurs). Tu voulais devenir princesse, vétérinaire ou encore danseuse étoile. Mais, la vie s’en est mêlée et tu as revu tes ambitions à la baisse. Retour sur tes plans de carrière avortés (pour le bien de l’humanité).
- Princesse
Avant. Tu voulais être une princesse comme les héroïnes de Disney. Tu rêvais de dormir toute la journée dans un château encerclé par les ronces pendant que 7 nains veilleraient à ton chevet. Bien entendu, tes weekends étaient réservés à cette lubie, plutôt à la mode dans ce temps-là. Déguisée en Belle (sans la Bête) tu t'époumonais, une théière Polly Pocket contre la joue en guise de choriste: « Histoire éternelle, qu'on ne croit jamais, de deux inconnus, qu'un geste imprévu,... »
Aujourd'hui. Princesse c'est un métier comme Lady Gaga ou Carla Bruni. Ça demande de la rigueur, une présentation irréprochable et surtout une personnalité subtile. Déjà que tu as du mal à gérer ton image dans le miroir et que t'as pas encore trouvé de prince décent, évite de te pointer au château, tu vas faire désordre. - Danseuse étoile
Avant. Tu t'imaginais toute de tutu vêtue enchainer les sauts de chat et autres gambades du Lac des cygnes (au hasard) devant un parterre de spectateurs pleurant d'admiration. Tu subissais donc tes 2h de cours hebdomadaires au conservatoire avec Olga, ta prof de ballet psychorigide,qui hurlait des ordres improbables façon matonne de Goulag: « Vous ne devez plus avoir de coude! ». Et tu t'efforçais de ne plus avoir de coudes tout en gardant le dos droit, la fesse serrée, les pieds en canard, les bras en l'air.
Aujourd'hui. Parce que l'âge de 7 ans c'est l'ère paléolithique par rapport à où tu en es, tu songes parfois avec nostalgie aux cours de danse classique avec Olga. Loin de toi l'idée de t'infliger à nouveau de telles tortures physiques et psychologiques évidemment. En revanche tu n'hésites pas à glisser dans la conversation lors d'un 1er rendez-vous qu'il fut un temps, pas si lointain, tu étais un vrai petit rat. - Marchande des quatre saisons
Avant. A 7 ans, tu accompagnais ta maman au marché et ça te faisait rêver. Chez toi, tu reproduisais fidèlement ce que tu avais vu, en conversant seule à voix haute avec des clientes imaginaires. Tantôt tu prenais une voix doucereuse et polie: «Bonjour madame, qu'est ce qu'il vous faudrait aujourd'hui? », tantôt, plus vindicative, tu brandissais le poing et criais d'une voix tonitruante « Du poisson, qui veut du poisson ?! ». Tu étais tout simplement attendrissante.
Aujourd'hui. Tu as été contrainte et forcée de faire caissière chez Monop' pendant 2 mois l'été dernier et on t'a affectée au rayon poissonnerie: ça caillait, ça puait et t'avais beau gueuler d'une voix tonitruante, la direction ne voulait absolument pas entendre parler d'une réaffectation de ta personne en caisse centrale. - Infirmière
Avant. Quand tu étais petite et que tu te faisais un bobo, maman faisait un bisou sur le bobo pour le guérir. Tu étais une adepte de la très traditionnelle et ancestrale médecine des bisous, avec ses pansements bisounours et son mercurochrome « rouge-de-la-honte ». Pour les grandes occasions tu rendais visite à Docteur Boubou, TON pédiatre, qui TE donnait un bonbon fraise des bois après t'avoir torturée avec son atroce vaccin. Bref, tu adorais les bobos, les bisous, Boubou et ses bonbons.
Aujourd'hui. Bisous + bobos ça t’évoque "MST". Tes contacts avec le corps médical et les médicaments se limitent au strict minimum parce que tu es paranoïaque et hypocondriaque. En revanche, tu refuses catégoriquement d'ingérer le moindre comprimé lorsqu'un mal de tête lancinant t'assaille. Résultat, tu passes ta vie à avoir la crève et personne ne veut te faire de bisous magiques. - Maitresse d'école
Avant. Tu apprenais à lire avec Ratus et son crew, à écrire sans dépasser les lignes et à compter avec des cubes en plastique multicolores. Ta maîtresse c'était la plus belle. Elle sentait super bon et octroyait des bons points à tous ceux qui avaient bien récité leur poésie. En fait, c'était ta mère de substitution, mais tu la respectais plus que l'originale. Toi aussi, un jour, toute parfumée, tu règnerais sur la salle de classe et enseignerais aux bambins ignorants les secrets de l'alphabet.
Aujourd'hui. Ton assiduité scolaire est allée en s'amenuisant quand tu as découvert les joies de l'université (20h par semaine et des cours « facultatifs ») Tu as réévalué la profession et a décidé de ne pas t'orienter dans les voies (impénétrables) de l'enseignement. - Coiffeuse
Avant. Tu coiffais Barbie avec ta mini brosse pour Barbie. Tu rêvais d'une crinière Barbiesque blonde platine à secouer dans le vent(ilateur) et assez longue pour que tu puisses jouer au lasso avec (comme Raiponce).
Aujourd'hui. Tu hais Mère Nature et les coiffeuses. La première t'a filé une galère capillaire quotidienne éternellement indomptable, les deuxièmes ont, années après années, perpétré des crimes irrémédiables à l'encontre de ta masse touffue. Tu hais aussi l'industrie cosmétique qui t'a ruiné en crème lissante, les mecs qui soi-disant préfèrent les blondes et ta mère parce qu'elle a le cheveu raidissime! - Vétérinaire
Avant. Ta passion c'était les chevaux, les tigres et les dauphins. Mais, comme t'habitais dans un appartement et qu'on peut pas tout avoir dans la vie, tu as hérité des vieux poissons rouges (Liloo et Max) de ta grande soeur. Donc tu les nourrissais de grains multicolores et un jour ils sont morts d'avoir trop mangé (fin tragique, mais commune des poissons rouges appartenant aux enfants de moins de 10 ans).
Aujourd'hui. Depuis, tu as muri et tu sais prendre soin d'un autre comme de toi-même. Ton mec et toi avez investi dans un chat qui s'appelle Milou et dont vous avez la garde partagée. Milou a son propre profil Facebook: il s'appelle Myloo dans sa vie virtuelle, a 290 amis et plusieurs albums photo égotripants (« Myloo à la playa! », « Myloo, what's uuuuup??? » et « Myloo, juste mi, my, myloo! »), tout comme toi.
Et vous, vous vouliez faire quoi quand vous étiez gamines?
Top écrit par La Tarabiscote