L’ivresse n’est pas bonne conseillère. Non contente d’abrutir l’esprit en l’emplissant de fatigue, l’ivresse tend à dire au reste du corps qu’on s’en fout balec, l’important c’est de dormir, pas de savoir où on va dormir. Dès lors, automate machinal, le corps cherche un recoin de douceur dans son environnement immédiat afin de procéder à sa mise en veille. Si un lit est dans le coin, tant mieux. Sinon, on fait avec. Merci pour vos témoignages sur Insta.
Sur le toit d'une salle des fêtes municipale
Pourquoi c’est confortable ? Eh bien parce que c’est le circuit court de l’ivresse. A peine a-t-on terminé de se sentir très mal que l’on peut s’allonger tout en ayant le sentiment d’être monté au nirvana de la débranle puisque l’on domine de sa carcasse sommeillante ceux qui ne sont pas encore tout à fait raides.
Sur le carrelage, tout nu
Pourquoi c’est confortable ? Le carrelage a mauvaise presse, mais quand la fatigue est intense, on ne connait aucun autre revêtement de sol à même de faire physiquement sentir à celui qui s’allonge dessus qu’il faut vraiment qu’il lève le pied sur la bibine.
Sur une selle de vélo
Pourquoi c’est confortable ? Si la selle a été conçue pour éviter les douleurs de fesses, alors il n’y a plus qu’à espérer que la béquille est de sortie et tout schuss sur l’autoroute du dodo.
La tête dans un coffre de voiture
Pourquoi c’est confortable ? La petite moquette qui peluche à l’intérieur des coffres, l’odeur vague de renfermé et, pourquoi pas, de tabac froid, la protection apportée par l’auvent heureusement improvisé par l’ouverture de la porte arrière. On est bien, on se sent en vacances.
Sur le palier d'un Micromania
Pourquoi c’est confortable ? Pour peu que, le lendemain, il y ait une ouverture des promos sur les jeux de Play 4, on est sûr de ne pas passer à côté et le confort mental que cela engendre dépasse tout le reste.
Dans les toilettes d'un train
Pourquoi c’est confortable ? Le roulis du train berce l’esprit vagabond. Et puis on sait ainsi qu’en cas de besoin, on pourra vomir à coup sûr. Pratique.
Par terre à un mètre de son lit
Pourquoi c’est confortable ? Parce qu’à tout moment on pourra améliorer son confort en décidant de gagner son lit. D’une certaine manière, on se fabrique le plaisir de savoir que tout ira mieux par la suite.
Sur une barque envoyée par la suite au milieu du lac
Pourquoi c’est confortable ? Le clapotis des flots, le plaisir de la solitude, le bonheur du grand air, le risque de mourir noyé… Ça n’a pas de prix.
Sur un banc à l'entrée de son immeuble
Pourquoi c’est confortable ? Parce que les bancs publics sont fabriqués dans une matière idéale pour que l’on se sente bien et que la proximité de l’immeuble où l’on vit permet de se prémunir contre les éventuels coups de froid de la nuit en permettant au gentil dormeur d’aller chercher un pull si besoin.
Sur une fourmilière
Pourquoi c’est confortable ? La communion avec la nature, ça vous dit quelque chose ?
Sur le gravier, devant la porte, clé en main
Pourquoi c’est confortable ? Parce qu’on sait que tout est prêt, en ordre, et qu’il ne reste plus qu’à franchir le seuil donc d’ici là on peut s’octroyer un petit repos plus que mérité.
Dans un caddie de supermarché
Pourquoi c’est confortable ? Comme un retour en enfance quand papa et maman nous trimbalaient dans le caddie. Les plus beaux rêves naissent parfois des courbatures les plus terribles.
Sur le plan de travail de la cuisine
Pourquoi c’est confortable ? On peut peut-être boulotter quelques lardons crus oubliés ça et là quand on a essayé de se faire des carbos à 4 heures du matin.
Dans la niche du chien
Pourquoi c’est confortable ? Il faut respecter les chiens et pour respecter les chiens au mieux, il faut tester le confort qu’on leur offre. Si on aime son chien, sa niche sera confortable.
Contre le pneu d'une voiture
Pourquoi c’est confortable ? Parce que va donc, va donc chez Speedy Speedy.
Merci à tous pour ces tranches de vie.