Il y a des bouquins qu’on pourrait croire intouchables. Ils sont adulés de tous, on les étudie à l’école ou ils ont des millions de fans à travers le monde. Mais à leur sortie, on ne savait pas s’ils allaient faire un carton ou non. Et certains critiques littéraires n’ont pas hésité à défoncer certains de ces livres qui ont pourtant fini par gagner l’approbation de tous. Vous allez voir, ces mecs ont le nez creux.
Ps : Je vous ai mis des photos qui illustrent bien le seum de ces auteurs qui se sont pris une belle critique dans les dents.
Madame Bovary - Gustave Flaubert
Ernest Pinard, qui a un bien joli nom, était l’avocat impérial qui a prononcé le réquisitoire dans le procès contre Flaubert et son Madame Bovary. Il était choqué qu’on puisse publier un roman avec une femme adultère, mais surtout avec une femme qui aimait le sexe.
Extrait : « On l’appelle Madame Bovary ; vous pouvez lui donner un autre titre, et l’appeler avec justesse Histoire des adultères d’une femme de province. »
Madame Bovary - Gustave Flaubert - Critique du Figaro
Le Figaro, lors de la publication du livre, n’a pas été très tendre non plus avec Flaubert. La preuve :
Extrait : « Du reste, il faut oser dire le faible du livre, comme nous en avons fait ressortir le fort. M. Flaubert n’est pas un écrivain. »
Sur la route - Jack Kerouac
Apparemment, le romancier Norman Mailer n’aime ni les bouquins de Kerouac, ni Kerouac lui-même.
Extrait : « Jack Kerouac manque « de discipline, d’intelligence, d’honnêteté et d’un sens du roman; son rythme est erratique, son sens des personnages inexistant; il est aussi prétentieux qu’une pute de luxe et aussi sentimental qu’une sucette. »
Les Fleurs du mal - Charles Baudelaire - Critique de Zola
Apparemment, Emile Zola a lu le recueil de poèmes de Baudelaire en diagonale, puisqu’il l’a trouvé un peu bidon.
Extrait : « D’ici un siècle, l’histoire de la littérature française ne mentionnera cette oeuvre que comme une simple curiosité. »
Thérèse Raquin - Emile Zola - Critique du Figaro
Zola a été dur avec Baudelaire. Le Figaro a été très violent avec Zola :
Extrait : « Ma curiosité a glissé ces jours-ci dans une flaque de boue et de sang qui s’appelle Thérèse Raquin, et dont l’auteur, M. Zola, passe pour un jeune homme de talent. »
Du côté de chez Swann - Marcel Proust - Critique de Jacques Rivière
André Gide était un peu brouillé avec Marcel Proust. Du coup, quand Proust lui a envoyé Du côté de chez Swann pour qu’il le lise, Gide lui a renvoyé le bouquin sans même l’ouvrir, estimant que ça ne valait pas la peine de l’éditer. Bon, quand l’oeuvre a finalement été publiée (ailleurs, donc), Gide a reconnu avoir fait une erreur. Vaut mieux tard que jamais.
Gide était directeur de la Nouvelle Revue Française. Le rédacteur en chef de l’époque, Jacques Rivière, avait aussi fait une critique acide du bouquin de Proust :
Extrait : « Il est encore plus mal composé qu’aucun des livres de Larbaud. »
Notre Dame de Paris - Victor Hugo - Critique de Honoré de Balzac
Qui a déjà lu Balzac sait que c’est pas l’auteur le plus facile à lire (ça peut même être très chiant selon les bouquins). Pourtant, ça ne l’empêche pas de dézinguer Victor Hugo.
Extrait : « […] un déluge de mauvais goût – une fable sans possibilité et par-dessus tout un ouvrage ennuyeux, vide, plein de prétention architecturale – voilà où nous mène l’amour-propre excessif. »
Le meilleur des mondes - Aldous Huxley - Critique du New York Herald Tribune
On se demande comment le journal américain a pu autant se planter sur le sens d’une oeuvre qui lutte contre une forme de société liberticide.
Extrait : « Une oeuvre de propagande lugubre et indigeste. »
Le Seigneur des Anneaux - J. R. R. Tolkien - Critique de Jean Pascal Gay
Allez celle-là je vous laisse en profiter :
Extrait : « La Comté apparaît comme un petit monde, bourgeois, indépendant mais refermé sur lui-même quelque part entre l’isolationnisme helvétique et la nostalgie nationaliste et rurale de la merry England. La révérence d’Aragorn envers Gandalf est une prise de position théocratique, l’affirmation de la primauté du spirituel sur le temporel. L’empire du Mal qu’est le Mordor situé à l’orient de la Terre du Milieu est une allégorie de l’Union soviétique et de son camp. L’absence de femmes parmi les protagonistes principaux est de la misogynie. Le seul peuple de couleur se range du côté de Sauron, et Tolkien est un raciste »
Harry Potter et l'Ordre du Phénix - J. K. Rowling - Critique de Harold Bloom
Harold Bloom est un critique littéraire reconnu. Et apparemment, au bout du cinquième tome de Harry Potter, il en a eu un peu marre :
Extrait : « l’esprit de Rowling est tant gouverné par les clichés et métaphores dépassées qu’elle n’a aucun autre style d’écriture à proposer »
Alors, Harry Potter, surcoté ou pas ?