« Dans les grandes villes y’a trop de crimes, vaut mieux vivre à la campagne » qu’ils disaient. Eh bien c’est pas toujours vrai cette histoire, parce qu’on va parler aujourd’hui des petites villes qui ont un passé assez flippant, et vous allez voir que ça rassure parfois d’être dans une grande ville. Bon, vous vous en doutez probablement mais c’est principalement des villes américaines. Par contre n’allez pas croire qu’on parle de lieux hantés ou de maisons hantées, c’est bien des évènements historiques qui se sont déroulés dans ces petites villes.
Holbrook, Arizona : la ville "trop dure pour les femmes et les églises"
Vous l’avez vu dans le titre de ce point, le surnom de cette ville est plutôt très beaucoup sexiste. C’est vers 1850 qu’on a donné à cette petite ville cette description ma foi fort empreinte de son époque, parce que le sang coulait à flot dans les saloons et qu’il n’y avait pas vraiment de police en place. Un endroit en dehors des lois où les règlements de comptes entre deux gangs locaux rythmaient la vie des 250 habitants.
Une première fusillade fait état de 25 morts et quelques années plus tard une deuxième qui a eu lieu dans le saloon de la ville a été tellement meurtrière qu’on a appelé l’évènement la nuit des « seaux de sang » en référence à la quantité d’hémoglobine qu’on avait épongé des sols par la suite. Le saloon a été naturellement rebaptisé « bucket of blood » dans la foulée et bientôt la rue principale a été renommée de la même manière.
Lake George Village, état de New-York : "l'étang de sang"
En vous promenant dans la nature qui borde Lake George Village vous pouvez arriver à côté du « bloody pond », soit l’étang de sang. Si en le regardant ça ressemble à un étang banal c’est l’histoire du lieu qui est importante. Pendant la Guerre de la Conquête (french and indian war en anglais) un affrontement terrible a eu lieu du côté du Lake George, et si le combat fut rapide, les pertes humaines s’élèvent à près de 300 hommes.
On a donc déplacé la majorité des cadavres dans l’étang qui était proche, afin de dégager le terrain et assez naturellement le sang des quelques centaines d’hommes a coloré l’eau au point qu’on l’appelle toujours 260 ans plus tard l’étang de sang. Vous tenteriez de vous baigner vous ?
Burke, Idaho : la petite colonie minière de l'horreur
Cette petite ville de l’Idaho qui n’est plus habitée aujourd’hui servait de colonie minière depuis 1887. Plusieurs évènements tragiques ont eu lieu dans la petite ville, d’abord une avalanche mortelle qui a tué plusieurs personnes, puis une affaire d’affrontement qui a tiraillé la ville. Les mineurs se sont retournés contre les propriétaires de la mine et des règlements de compte sanglants se sont déroulés. Pour ne rien arranger une explosion s’est produite dans la mine, tuant de nombreuses personnes.
Devant le nombre de morts et les tentions qui plongeaient la petite ville dans le chaos, le gouverneur de l’état a instauré la loi martiale sur le territoire et placé des soldats pour maintenir l’ordre et calmer les habitants. Mais malgré cela au cours des vingt années suivantes la ville a littéralement été le centre de l’horreur : inondations mortelles, avalanches, explosion criminelle dans la mine, incendie dans l’hôtel principal ainsi que deux autres incendies. Aujourd’hui Burke est abandonnée et c’était pas forcément une mauvaise idée.
Sharpsburg, Maryland : le village tranquille qui se transforme en cimetière géant
Si dans l’histoire de ce petit village tranquille du Maryland on ne peut pas vraiment dire qu’il se soit passé grand chose de troublant, la journée du 17 septembre 1862 vient renverser la balance. En pleine guerre de sécession le village et ses alentours deviennent le terrain d’une bataille qui reste à ce jour l’évènement le plus sanglant répertorié sur le sol américain.
Les soldats se sont affrontés de 5h30 du matin à 17h30 et la bataille a vite tourné au massacre. Au total, près de 23 000 soldats sont tombés ce jour là, un nombre qui reste le plus élevé de toute l’histoire du pays pour une seule journée.
Pripyat, Ukraine : la ville des employés de Tchernobyl
Vous connaissez peut-être de nom cette petite ville qui jouxte la centrale nucléaire de Tchernobyl et dans laquelle vivait la plupart des employés de la centrale et leurs familles. Assez logiquement après la catastrophe de nombreuses personnes sont décédées et la ville a été abandonnée rapidement. Aujourd’hui la ville est en plein coeur de la zone d’exclusion et si cela vous intéresse vous pouvez aller voir les trucs méconnus sur Tchernobyl, on en parle dedans. Quoi qu’il en soit la ville reste le théâtre d’évènements particulièrement horrifiques.
Dawson, Nouveau-Mexique : l'ancienne ville minière fantôme (encore une)
La petite ville de Dawson aujourd’hui abandonnée a été le théâtre de deux tragiques évènements survenus dans les mines de charbon où la majeure partie de la population travaillait. Le premier et le plus mortel a été celui d’une explosion survenue dans la mine en octobre 1913, où 263 mineurs sur 286 ont trouvé la mort. Deux sauveteurs dépêchés sur place par la suite ont également péri en essayant de secourir les autres.
Dix ans plus tard, en 1923, une autre explosion a eu lieu dans la même partie de la mine, tuant 123 hommes dont beaucoup étaient des enfants des victimes de la première explosion. L’exploitation minière a quand même continué quelques années mais finalement la ville a été abandonnée définitivement en 1950.
Oradour-sur-Glane, France : le massacre d'une ville entière par les nazis
En 1944 les nazis ont perpétré un atroce massacre dans ce petit village aux abords de Limoges. C’est littéralement la totalité de la population qui a été massacrée par les soldats allemands, soit 643 personnes. Les soldats ont fusillés tous les hommes de la ville en les plaçant à six endroits stratégiques du village puis ont enfermé femmes et enfants dans l’église du village avant d’y mettre le feu et de fusiller ceux qui tentaient de s’enfuir. Ces évènements atroces sont aujourd’hui commémorés dans le village qui est devenu un lieu historique.
Elaine, Arkansas : la ville de l'un des massacres raciaux les plus mortels des États-Unis
En 1919 aux États-Unis a eu lieu dans plusieurs états ce qu’on a appelé l’Été rouge en raison du nombre de morts provoqués par des attaques de suprémacistes blancs. Dans la liste des villes marquées par la sauvagerie du Klu Klux Klan, Elaine est l’une des plus touchées puisqu’on compte entre 100 et 240 personnes noires violemment assassinées par des habitants blancs, des membres du Klan mais également des soldats fédéraux. Des évènements atroces ayant marqués le pays à jamais se sont déroulés majoritairement dans ces états du sud, comme le massacre de la ville de Tulsa deux ans plus tard.
Pine Ridge, Dakota du Sud : le massacre de "Wounded Knee"
Dans la longue liste des crimes commis contre les natifs américains par les colons américains, le massacre de Wounded Knee reste l’un des plus effroyables. Des généraux de l’armée qui se sentaient « menacés » par un village de la tribu Lakota (où il y avait surtout des femmes, des enfants et des hommes avec beaucoup moins d’armes qu’eux) ont décidé d’aller l’encercler pour désarmer les habitants.
Au moment où les soldats se trouvaient autour des Lakota et leur confisquaient leurs armes, les tirs ont commencé sans que leur origine ne soit très claire. Les soldats ont alors massacré presque tous les habitants (entre 300 et 350 dont 230 femmes et enfants) et ont également tué certains des leurs, vu qu’ils tiraient presque face à face. Le massacre est encore aujourd’hui cité en exemple de la cruauté et des crimes employés contre le peuple natif américain.
Vous pouvez également aller voir les trucs glauques cachés dans des villes françaises, même si c’est pas super joyeux.
Sources : Listverse, Fodors, Atlas Obscura, Thought Catalog.