"On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille" on choisit pas non plus son voisin dans le train. Petit florilège de ces personnes qu'il nous arrive de croiser au cours de nos voyages et qui réveillent la part de misanthropie présente en chacun de nous ainsi que nos envies de meurtre.
- L'amoureux de la culture : pour lui chaque voyage en train est l'occasion d'étendre un peu plus son champ de connaissances. C'est pourquoi il n'hésitera pas à regarder Le Baltringue ou encore Rambo 3 sur son PC portable. Sinon il lira Entrevue ou GTI Mag tout en faisant profiter tout son wagon du dernier album de La Fouine. Dans sa version un peu plus classe mais tout aussi pathétique, il y a celui qui lira ostensiblement le dernier Prix Goncourt, en pouffant de rire régulièrement pour montrer qu'il a compris une blague subtile de l'auteur, trop subtile pour le commun des mortels.
- La famille retardataire : elle arrive sur le quai alors que les portes sont déjà fermées et le train prêt à partir, la faute aux 3 tours de parking pour garer la Xantia. Mais plutôt que d'attendre le train suivant elle n'hésitera pas à tirer le signal d'alarme pour déverrouiller les portes, préferant mettre tout un train en retard plutôt que de perdre une précieuse minute de vacances. Le must du must correspond au moment où le contrôleur annonce au micro que "suite à un incident technique (impossible de refermer les portes du train) tous les voyageurs sont invités à descendre et à emprunter un autre train.. Authentique.
- L'assureur : il s'est installé au wagon bar pour pouvoir passer son temps au téléphone avec ses clients, ce qui part d'un bon sentiment. Seulement, sa technique du double discours n'est pas tout à fait au point. "Ecoutez Monsieur Martin je vais voir ce que je peux faire pour vous, au plaisir" avec son client à "Bon Michel ya l'autre gros con de Martin qui commence à faire chier, il va falloir que tu m'aides" avec son collègue Michel resté au bureau.
- Les mangeurs : sous prétexte que la nourriture du wagon-bar est chère et dégeu, ils n'hésitent pas à apporter des repas pour toute la famille, quitte à embaumer tout le wagon à coup de chorizo, d'oeufs durs, de munster et du reste de tripes de la veille. Bien sûr la sieste digestive qui suivra sera ponctuée de rots pour signifier à quel point le repas était bon.
- La petite grand mère : une des pires. Malgré un wagon à moitié vide, elle exigera la place qui est inscrite sur son ticket, c'est à dire la place à côté de vous, côté fenêtre sinon c'est moins drôle. Dès que le train sera parti, elle dégainera son téléphone pour crier (mamie est dure de la feuille) à son correspondant qu'elle est bien partie (ou qu'elle arrive bientôt). Vers la fin d'un voyage marqué par 3 ou 4 "Pardon" histoire de se rendre aux toilettes, elle n'hésitera pas à se lever 15 minutes avant l'heure d'arrivée prévue pour prendre son bagage (une Samsonite pleine à craquer pour un Week end à Paris, on est jamais trop prudent) et se planter debout devant la porte par peur de manquer l'arrêt.
- Les indécis : ils voyagent souvent en couple. En s'installant à leur place côte à côte il leur faut 5 bonnes minutes pour choisir qui héritera de la place côté fenêtre. Ils tombent parfois dans un carré à 4 avec quelqu'un en face (vous) et vu que le wagon est désert hésitent à changer de place mais au bout de 10 minutes de discussion stérile à coup de "comme tu veux" et "je m'en fiche" c'est vous qui finissez par partir en leur jetant un regard noir. Indécis au point de repousser la pause pipi à plus tard, ils se décident à y aller quand le train rentre en gare, avec un tas de petites grand mère barricadant le passage jusqu'aux toilettes.
- Le père de famille et ses enfants : le voyage est souvent l'occasion pour lui de rejoindre sa femme déjà en vacances (on se demande pourquoi...) et il voyage donc seul avec ses 2 (voire plus) enfants. Sauf que pendant que Monsieur est occupé à lire Le Monde, ses gamins se promènent dans le wagon. Les passagers attendent, en vain, un geste de fermeté du père. Et ce n'est souvent qu'une fois que vous venez vous plaindre que vous faites connaissance avec l'autorité du père qui ne supporte pas qu'on remette en cause le comportement de ses enfants.
- Le râleur professionnel : trés prompt à critiquer la SNCF pour tout et n'importe quoi (alors que 99% du personnel est sympa), il ne prend le train qu'une fois par an et les seuls retards dont il a été témoin sont ceux qu'il a vu au journal de JP Pernaud-Marquay. Il vous soutiendra pourtant qu'il était dans le Strasbourg-Vintimille qui a eu 40 heures de retard (Mr habite à Brest). Pour lui "c'était mieux avant". Le genre de personnage à faire un scandale parce que vous êtes assis à sa place avant de se rendre compte qu'il n'est pas dans la bonne voiture et finalement de prendre une place au hasard qui n'est pas la sienne.
- Celui qui a tout vu et tout fait : habitué du train, il a 1000 annecdotes à raconter à ses voisins (bien sur la plupart sont fausses ou sont arrivées à d'autres personnes qu'à lui.) Il a déjà fait plusieurs voyages dans la cabine du chauffeur, croise en moyenne une célébrité par voyage (ligne Laval Le Mans...). Du coup il connait super bien Johnny Halliday, c'est un pote, par contre Laurent Ruquier est un con et Anne Roumanoff a grossi. Il a des combines pour payer moins cher ses billets mais "chut c'est secret". En résumé c'est un connard.
- Celui qui a trop de poches : souvent très sympa mais pas très organisé, un calvaire pour ses voisins notamment au moment du contrôle des billets, ne se rappelle plus dans quelle poche il a mis ses billets, et devra se relever pour retrouver sa carte 12-25. Il oublie souvent de couper son réveil, qui ne manquera pas de réveiller tout le wagon le temps qu'il retrouve son portable. Le genre à se tromper de train "Ah bon c'est pas le TGV qui va à Poitiers, vous êtes surs?" et à bien faire rigoler ses voisins.
Et vous, vous en voyez d'autres ?