Les pays sont un peu comme des rejetons. Parfois leurs parents s’arrachent leur garde, quand d’autres refusent de les reconnaître. Eh puis, il y a ceux qui, du jour au lendemain, décident de se barrer, de renier leur héritage et de voler de leurs propres ailes. Entre utopie et anarchie, voici 10 nations européennes que vous ne trouverez pourtant sur aucune carte.
La Principauté de Seborga en Italie
Dans la mesure où il existe un ambassadeur de la Principauté de Seborga en France, cela veut forcément dire que son son existence est en partie reconnue. Celle-ci est située en Ligurie à une cinquantaine de kilomètres de Monaco, mais du côté italien cette fois. La Principauté, longtemps oubliée, a été remise au goût du jour en 1960 lorsque le fleuriste du coin, un certain Giorgio Carbone, décida de réclamer l’indépendance de la ville vis-à-vis de l’Italie. Désigné Prince de Seborga, il ira jusqu’à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme afin que soit reconnu le statut de Principauté. Il décède en 2009 sans voir son vœux exaucé. Depuis la guerre fait rage pour lui succéder. Un obscur écrivain français aurait même tenté de s’emparer du trône en 2017… en vain.
Le Moresnet neutre en Belgique
Un bled qui se situe à proximité des frontières entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, forcément, ça sent le souffre. Enfin, plutôt le zinc dans le cas de Moresnet, puisque jadis, le territoire accueillait la mine de zinc la plus riche de la planète. Les Prusses et les Hollandais se crêpèrent le chignon pour récupérer la vache à lait et se mirent finalement d’accord pour scinder le territoire en 3 parties dont le Moresnet neutre. Qui ne le resta pas longtemps puisque cette bande de terre de 350 m² fut rattachée à la Belgique en 1920. Cela n’empêche pas les plus nationalistes du coin de revendiquer leur indépendance, surtout depuis que Moresnet a été désignée capitale mondiale de la communauté espérantophone… Si vous vous rendez sur place, vous pourrez encore apercevoir une cinquantaine de bornes frontalières qui délimitaient jadis le territoire.
Le NSK en Slovénie
L’état NSK pour Neue Slowenische Kunst (« Nouvel Art Slovène » en allemand, est un concept d’état. Une micronation sans territoire fixe ni frontières nationales, mais qui se revendique davantage comme un état d’esprit. D’ailleurs, ce n’est pas parce que le NSK n’existe pas sur une carte, qu’il ne délivre pas de passeports. On les obtient lors de performances artistiques qui se déroulent un peu partout en Europe. Chaque lieu investi devient alors ponctuellement, un territoire de l’état de NSK. Un projet un peu dingue qui aurait toutefois permis à plusieurs centaines de personnes de fuir le siège de Sarajevo pendant la Guerre des Balkans au milieu des années 90.
Christiania au Danemark
Créé en 1972 par un groupe de hippies et d’artistes en plein centre de Copenhague, la ville libre autoproclamée de Christiania est aujourd’hui reconnue par l’état. Une enclave indépendante et autogérée qui possède sa propre monnaie et où le cannabis est en vente libre, ce qui crée forcément quelques tensions avec les autorités. Paradoxalement, malgré ses penchants anarchistes et sa volonté d’indépendance, Christiania est devenue un des principaux lieux touristiques de la capitale danoise.
Mapsulon en Italie
En 1996, des habitants du village de Maresca près de Florence déclarent leur indépendance et en profitent pour rebaptiser les lieux « Mapsulon ». Un des premiers décrets de l’époque bannit toute forme de modernité. Les téléviseurs furent alors interdits et certains zigotos allèrent même jusqu’à retirer le goudron des routes… A côté, les Mormons sont de véritables geeks !
Kugelmugel en Autriche
Kugelmugel est une micronation, tellement micro qu’elle se résume à une seule maison située sur un terrain du Prater de Vienne. On doit cette excentricité à l’artiste Edwin Lipburger qui en 1984 construisit une maison sphérique dans la campagne autrichienne qu’il baptisa Kugelmugel, ce qui veut dire « la balle sur la colline ». Problème, les autorités n’apprécièrent que modérément l’excentricité du bonhomme. Pour sauver sa construction, Lipburger décida de créer une république indépendante dont il serait le seul résident. Après maintes batailles juridiques, il obtint finalement de pouvoir délocaliser sa bâtisse à Vienne. Celle-ci est depuis devenue une curiosité touristique de la Capitale autrichienne.
Uzupis en Lituanie
Ce quartier bohème de la ville de Vilnius composé essentiellement d’artistes a déclaré son indépendance en 1998. Il possède son propre Président, son hymne national et une constitution composée de 41 lois qui fleurent bon l’anarchie, avec par exemple « Toute personne a le droit de ne rien faire… d’être violent… d’être heureux ou malheureux… d’avoir un avis sur tout, ou sur rien… » Tout un programme !
Sealand au Royaume-Uni
La Principauté de Sealand est une plateforme rouillée située à 10km des côtes de Suffolk, dont l’indépendance fut proclamée en 1967 par un ancien major d’infanterie britannique. Il faut dire que le lieu servit pendant la Seconde Guerre Mondiale à pilonner les bombardiers allemands avant qu’ils ne larguent leurs bombes sur l’Angleterre. Depuis, la Principauté a ses propres passeports, sa propre monnaie et sa devise inscrite un peu partout « E Mare Libertas » qui signifie « de la mer vient la liberté ».
La Transnistrie en Moldavie
Il s’agit d’une étroite bande de terre située dans l’est de la Moldavie et reconnue ni par l’ONU, ni officiellement par la Russie, qui préfère la considérer comme une enclave russe en plein coeur de la Moldavie. Ce qui fout un sacré boxon dans la région, la Transnistrie possédant sur son territoire la plupart des grosses industries du pays, sans parler que les principales voies ferrées commerciales passent dans le coin, ce qui offre à son gouvernement, un pouvoir d’emmerder les autres assez colossal.
La Principauté de Groland
Si le Groland n’a officiellement vu le jour qu’en 1993, son histoire remonterait à la nuit des temps et à la découverte d’ossements de majorettes datant du crétacé inférieur. Ce qui ne nous rajeunit pas. La Principauté possède notamment son propre drapeau, ses propres plaques d’immatriculation, ses passeports, cartes d’identité, une capitale : Groville, et même une devise : « Groland, je mourrirai pour toi ! » à jamais « immortalisée » par son regretté Président Salengro.
Source : news.com.au